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«The Song of Names»: je me souviens

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Photo: Collaboration spéciale

François Girard fait œuvre de mémoire avec The Song of Names, son nouveau film historique où la musique joue encore un rôle important.

Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale demeurent l’un des sujets les plus abordés par le septième art. Le créateur du Violon rouge a voulu l’explorer par l’entremise d’un individu (Tim Roth) qui part à la recherche d’un ami d’enfance (Clive Owen) dont il est sans nouvelles depuis trois décennies.

«C’est un drame sur ce qu’on oublie, les horreurs de cette guerre et ce qui nous échappe encore aujourd’hui, explique le réalisateur québécois, en parlant de son adaptation du roman de Norman Lebrecht. On est dans l’écho, la réverbération de ce qui s’est passé. Les statistiques sont quand même incroyables: 50% des gens de moins de 30 ans ne savent pas ce que le mot «Holocauste» veut dire. Ça en dit long sur notre degré d’amnésie. Si on ne se rappelle pas, on fait les mêmes erreurs, les mêmes horreurs, et on continue à répéter des génocides.»

Cette quête vise donc moins à retrouver l’être disparu qu’à libérer les souvenirs de l’ambre du temps. Une aventure intime et spirituelle qui évoque celle d’Hochelaga, terre des hommes, du même metteur en scène.

«On vit dans une société qui est vraiment prisonnière du présent, où on est un produit de la technologie, de nos petits écrans, assure le cinéaste, rencontré dans son studio montréalais. Tout nous tire vers le maintenant et nous rend aveugles du passé et du futur. On fonce dans un mur de béton que personne ne veut voir… Le cinéma est une machine à voyager dans le temps qui nous permet d’échapper à l’instantanéité du présent. C’est un devoir de l’utiliser.»

«Ce n’est pas tellement moi qui cours après la musique. C’est plutôt elle qui me court après.» François Girard, pour qui les pièces musicales du réputé compositeur Howard Shore servent de fil d’Ariane dans The Song of Names

Après Boychoir, c’est la seconde fois que François Girard tourne à partir d’un scénario qu’il n’a pas écrit. «C’est plus facile pour moi, parce que ça m’offre une plus grande distance; tu es moins sur la défensive, révèle-t-il. Mais le plus important, dans le travail de réalisateur, c’est d’être spectateur du film, du jeu des acteurs.»

Pas question, alors, d’imprimer son style partout. «Je suis très peu préoccupé par ma signature, confie celui qui est capable de passer d’un essai déroutant comme Thirty Two Short Films About Glenn Gould à un long métrage plus classique comme Silk. Notre tâche est de nous mettre au service d’un texte. Je sens qu’il faut prendre racine dans l’esthétique par rapport à un sujet. Le style et le langage visuels viennent de la matière.»

«Tu te lèves tôt et tu travailles de la façon la plus sincère possible, en cherchant la flamme. Tout le monde souffle dessus et tu dois la garder allumée.»

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