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«Frenchy»: les grands succès de la chanson française repris par Thomas Dutronc

Thomas Dutronc pose sur un toit pour son album Frenchy
Thomas Dutronc Photo: Courtoisie

Le chanteur et guitariste parisien Thomas Dutronc a sorti vendredi Frenchy, son quatrième album. Métro s’est entretenu avec lui pour connaître l’histoire de ce projet musical qui rend hommage à la chanson française.

Si vous ne le connaissez pas encore, son nom vous dit peut-être quelque chose. Thomas est le fils de Jacques Dutronc et de Françoise Hardy, couple de chanteurs français emblématique des années 1960 et icônes de la génération yéyé. Gueule d’ange et charisme de crooner, il a lui-même pris la voie de la musique en choisissant la guitare pour instrument et le jazz manouche comme style de prédilection.

À 47 ans, le chanteur semble avoir relevé le défi de tous les «fils de»: acquérir sa propre notoriété. Après le succès de son album Comme un manouche sans guitare, nommé Disque d’or en 2008, puis des plus discrets Silence on tourne, on tourne en rond et Éternels jusqu’à demain, Thomas Dutronc présente un nouvel opus paru vendredi dernier, Frenchy.

«Frenchy, c’est à la fois l’amour et l’humour à la française. C’est le romantisme, la mélodie et le goût des bonnes choses. C’est se rappeler que même si les Français se plaignent souvent, ils ont une chance que beaucoup d’autres pays leur envient. Ici on a le vin, le fromage, Paris, la côte d’Azur et des chansons qui ont fait le tour du monde», explique-t-il en entrevue à Métro.

Hommage festif au drapeau bleu, blanc et rouge, ce nouvel album rassemble 14 titres composés par des Français et qui ont connu un succès international. De Charles Trenet aux Daft Punk, en passant par Édith Piaf et Claude François, Thomas Dutronc revisite ces classiques en leur apportant sa touche jazzy, accompagné par ses complices musiciens et par des célébrités internationales qui l’ont rejoint en studio.

«J’avais envie de voyager et de faire des concerts dans des pays non-francophones alors j’ai cherché un projet pour ce faire, confie le chanteur. Je n’étais pas sûr que cet album de reprises soit une bonne idée mais très vite le guitariste Roby Grasset a embarqué et m’a encouragé à le concrétiser. Et en effet, on s’est régalé! On a quasiment tout enregistré en deux ou trois prises, car c’était déjà magnifique.»

À Paris, New York, Miami et Los Angeles, Thomas Dutronc a ainsi travaillé avec la fine fleur des musiciens. «Ces invités ont tous un amour pour la France. Je pense que malgré leur emploi du temps chargé, c’est pour cela qu’ils ont accepté mon invitation», dit-il. Difficile, en effet, de ne pas ressentir l’amour dans les premières paroles de C’est si bon, prononcées dans un français aussi lascif qu’incertain par le rockeur Iggy Pop, accompagné de la pianiste canadienne Diana Krall.

Un peu plus loin, Stacey Kent rejoint Thomas [ba-da-ba-da] tout bas [ba-da-ba-da] sur la chanson Un Homme et Une Femme, puis c’est au tour de Billy Gibbons, de ZZ Top, de reprendre langoureusement La Vie en Rose. Jeff Goldblum conclut les festivités sur La Belle Vie. Propre, impeccable, vibrant.

Comment insuffler un peu de fraîcheur à des titres chantés des milliers de fois à travers le monde? «Ça fait peur au début, on se demande par quel versant attaquer ces sommets, reconnaît Thomas Dutronc. My Way, par exemple, est la chanson qui a généré le plus de droits d’auteurs de tous les temps. Mais on n’a pas cherché à être originaux, on les a juste repris à notre manière, avec quelques twists et variations dont mes musiciens ont le secret.»

En résulte un album aux saveurs de Madeleine de Proust, teinté d’une joyeuse mélancolie, comme un doux voyage à travers les époques. En fermant les yeux, on s’y verrait, à la terrasse d’un café de Saint-Germain-des-Prés, les pieds nus sur une plage de Saint-Tropez ou bien habillé dans la foule fumante d’un cabaret parisien.

La French Touch fait aussi partie du périple, puisque l’album offre une reprise de Get Lucky succès des Daft Punk. «Je voulais inclure un titre plus récent et je suis un grand fan des Daft Punk, qui incarnent eux aussi la richesse musicale française», explique l’artiste.

Thomas Dutronc a vu la sortie de Frenchy être retardée par la pandémie mondiale. À présent accessibles aux oreilles de tout son public, souhaitons-lui que ses chansons le conduisent à la tournée internationale qu’il convoite. «Je serais ravi de venir chanter au Canada, peut-être au Festival de Jazz de Montréal l’année prochaine», conclue le chanteur.

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