Crise au Musée des beaux-arts: une pétition demande plus de transparence
À la suite du congédiement de la directrice-générale du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) Nathalie Bondil, une pétition a été mise en ligne par un ancien employé afin de demander une plus grande transparence de la part de l’institution.
Nathalie Bondil a été congédiée lundi par le conseil d’administration du MBAM, qui lui attribue la responsabilité d’un «climat de travail malsain» et le départ de plusieurs employés qui auraient victimes de harcèlement psychologique.
De son côté, Mme Bondil explique son congédiement par sa contestation du «processus irrégulier» qui a mené à la nomination de Mary-Dailey Desmarais – membre de la famille Desmarais, important donateur du musée – au poste de directrice de la conservation.
Pour faire la lumière sur cette crise interne, une pétition réclamant une assemblée extraordinaire des membres du Musée a été mise en ligne.
Selon les statuts du MBAM, une telle assemblée peut être convoquée à la demande du conseil d’administration ou sur demande écrite de 100 membres.
Mercredi en fin d’après-midi, plus de 2200 personnes (pas nécessairement des membres) avaient signé la pétition.
«On ne sait plus où donner de la tête et qui croire dans une telle situation», a expliqué Thomas Bastien, initiateur de la pétition et ancien directeur de l’éducation et du mieux-être du Musée.
«Vérité recherchée»
Les signataires demandent la réalisation d’un audit externe en collaboration avec le ministère de la Culture du Québec (qui finance en partie l’institution de la rue Sherbrooke) pour faire la lumière sur le climat de travail et la gouvernance du conseil d’administration.
Une enquête sur le climat de travail a déjà été effectuée par le Cabinet RH l’automne dernier, après que le syndicat ait interpellé le conseil d’administration à la suite de signalements d’employés.
Les détails et les conclusions de cette première étude n’ont toutefois été présentés qu’aux membres du conseil d’administration.
«Le C.A a entrepris une démarche avec une firme externe, donc un processus indépendant du syndicat, pour évaluer le climat de travail. Nous ne sommes pas au courant des conclusions du rapport émis par cette firme et nous n’en connaissons pas le détail, le C.A. ayant de décidé de ne pas partager l’information à la suite de notre demande», a noté Marie-Claude Saïa, présidente du syndicat des employés du MBAM, dans un courriel envoyé à Métro.
Les pétitionnaires demandent également que le président du conseil d’administration, Michel de la Chenelière, et Nathalie Bondil présentent ouvertement leurs versions des faits pour que les membres puissent tirer des conclusions claires.
«Ce qu’on recherche actuellement, c’est la vérité. Pas celle qui va être rapportée par un individu anonyme, un membre du C.A. ou une personne à la direction générale», a soutenu Thomas Bastien.
«On veut un calendrier de tout ce qui a été fait [lors de l’audit], pour savoir si ç’a été bien mené ou si on a manqué par moments aux responsabilités du Musée des beaux-arts.»
Maude N. Béland, chargée des relations médias du Musée, a indiqué que la pétition est actuellement à l’étude par le conseil d’administration.
Des appuis pour Mary-Dailey Desmarais
Par ailleurs, l’équipe des professionnels de la direction de la conservation du MBAM a témoigné de son appui unanime à Mary-Dailey Desmarais dans une déclaration publiée mercredi.
«Nous sommes convaincus que la formation exceptionnelle de Mary-Dailey Desmarais, docteure en histoire de l’art à l’Université Yale, ainsi que son expérience en tant que conservatrice déjà en poste au Musée feront d’elle une dirigeante appréciée et digne de confiance au sein de l’équipe de la Conservation. Sa connaissance de la complexité des opérations actuelles de l’institution est un atout indéniable», peut-on lire dans un message envoyé aux médias.