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Dominique Fortier remporte le prix Renaudot de l’essai

Dominique Fortier Renaudot
Dominique Fortier Photo: Julie Artacho/Alto

La Québécoise Dominique Fortier s’est vue décerner lundi le prix Renaudot de l’essai pour Les Villes de papier. Le prix Renaudot a quant à lui été remis à Marie-Hélène Lafon pour son roman Histoire du fils, une saga qui court sur un siècle de 1908 à 2008.

«Je suis assez énervée, incrédule, émerveillée», a déclaré Dominique Fortier lundi matin sur les ondes d’ICI Première, alors qu’elle venait de recevoir le Renaudot de l’essai. Et d’ajouter «c’est une belle reconnaissance pour la littérature québécoise et ça, ça me fait plaisir. Je pense que c’est la première fois que c’est un écrivain québécois qui gagne».

Dans Les Villes de papier, Dominique Fortier sonde la vie de l’énigmatique poétesse américaine du 19e siècle Emily Dickinson. Il a été publié en 2018 au Québec aux éditions Alto, et en septembre dernier en France aux éditions Grasset.

Le Renaudot à Marie-Hélène Lafon

«C’est un parcours d’écriture, d’édition, de fidélité avec une maison qui a fait confiance à quelqu’un qui était parfaitement inconnu il y a 19 ans», a commenté, peu après l’annonce, Marie-Hélène Lafon, lors d’un entretien retransmis en ligne par le mensuel spécialisé Livres Hebdo.

«Je suis d’autant plus heureuse de l’avoir que les libraires, plus que jamais cette année, ont besoin des prix», a-t-elle ajouté.

Marie-Hélène Lafon, 58 ans, peu connue du grand public, est une autrice au long CV, avec déjà 13 romans à son actif. Elle est professeure de lettres classiques à Paris.

Elle fait vivre une langue pure et riche. Et son roman avait été déjà remarqué de nombreux jurys littéraires en cette rentrée, remportant au passage le prix des librairies de Nancy en septembre. Le personnage principal de son roman, André, élevé par sa tante, perce un secret de famille en explorant sa généalogie.

Cette année, Covid-19 oblige, la remise des prix littéraires a été bousculée et s’est déroulée par visioconférence.

Polémique

Mais, crise sanitaire ou pas, ce qui ne change pas, c’est que les prix littéraires sont toujours accompagnés d’un petit parfum de soufre. Samedi, le New York Times dénonçait dans une enquête le jeu trouble des jurys littéraires français où, selon le quotidien, la qualité littéraire passe après des conflits d’intérêts flagrants et des intrigues difficilement lisibles pour le grand public.

Le Goncourt est moins directement visé que le Renaudot.

«Évidemment les polémiques je les connais, j’en ai pleinement conscience (…) J’ai conscience qu’il y a des enjeux éthiques qui sont à l’oeuvre derrière tout ça. La position est périlleuse. Nous sommes des équilibristes», a d’ailleurs réagi Marie-Hélène Lafon à ce sujet.

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