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L’autrice rosemontoise Daphné B. gagnante du Prix des libraires

Daphnée B. est l’autrice d’un essai sociologique et intimiste sur le maquillage. Photo: Gracieuseté/Éva-Maude TC

L’autrice rosemontoise Daphné B. a reçu le Prix des libraires du Québec pour son essai Maquillée, paru chez Marchand de feuilles. Ce prix récompense depuis 27 ans des auteurs et autrices l’œuvre qui a le plus marqué les libraires au cours de l’année.

Ancienne libraire, Daphné B. est particulièrement touchée de recevoir un prix venant d’une profession qu’elle admire beaucoup. «C’est pas un prix qui sort de nulle part. C’est vraiment un honneur. Je sais à quel point ce sont des gens qui lisent beaucoup», dit l’autrice et poétesse.

Dans son essai, Daphné B. cherche à montrer que le maquillage est un sujet qui peut être sérieux et qui en dit beaucoup sur le monde dans lequel on vit. Ainsi, elle aborde ce thème d’un point de vue sociologique, économique et féministe en y mêlant son récit personnel. «Ça fait partie de ma démarche de montrer que la théorie et la pensée se déploient dans la vie et dans le corps. Les idées sont des choses qui se vivent et non pas uniquement qui se pensent» explique l’autrice.

Cette passion lui est venue en procrastinant sur Youtube où elle enchainait le visionnage de tutoriels de maquillage. Curieuse, elle a voulu lire des essais sur le sujet du maquillage, sans succès.

Face à ce vide théorique, elle a décidé de mener sa propre enquête et de la partager via une infolettre nommée Choses sérieuses. Cela a été la base du livre pour lequel elle a gagné ce prix. Il sortira bientôt en France et en version anglaise pour l’Amérique du Nord.

Daphné B. estime que les bourses ne sont pas équitables

Si l’autrice se dit honorée par cette récompense, elle regrette cependant que les bourses n’aient pas le même montant. Le jour de la remise des prix, elle s’est aperçue que le gagnant du prix du roman-nouvelles-récit québécois recevait 10 000$ alors que les autres catégories recevaient des prix compris entre 5000$ et 3000$.

«Je pense que si on décerne des prix, l’idée c’est de donner la même chose pour tout le monde. Ça fait pas de sens, c’est comme si l’ADISQ donnait 10 000$ pour le meilleur album country et 5000$ pour le meilleur album de rap», mentionne l’autrice. Elle estime que tous les genres littéraires sont légitimes et devraient avoir une reconnaissance égale.

«J’ai été surprise que cette échelle des valeurs soit présente au Prix des libraires. Je ne pense pas que ce soit la faute de l’organisme mais de ceux qui subventionnent. Le Conseil des arts et des lettres du Québec n’a décidé de subventionner que le roman», affirme Daphné B.

L’Association des libraires du Québec explique

Contactée par Métro, l’Association des libraires du Québec (ALQ), organisatrice de ce prix, indique qu’elle ne souhaite pas faire de hiérarchie entre les genres littéraires. Les sommes dépendent des partenaires qui financent les bourses.

Jusqu’en 2011, il n’y avait qu’une seule catégorie, celle du roman. Catégorie financée par le Conseil des arts et des lettres du Québec au départ à 2 000$ et dont la somme a augmentée progressivement jusqu’à atteindre aujourd’hui les 10 000$.

Les catégories essai et BD ont été ouvertes en 2019 et sont financées par des organismes plus petits. «Il faut savoir qu’à chaque création de prix, il y a un partenaire associé différent. C’est la capacité financière des partenaires qui font les montants. On ne veut pas hiérarchiser les genres et notre souhait c’est que tout le monde ait les plus grosses bourses possibles», déclare Katherine Fafard, directrice générale de l’ALQ.

Elle ajoute que le Conseil des arts et des lettres du Québec a été approché à la création du prix Essai. Le Conseil n’a pas souhaité hiérarchiser les genres littéraires en leur attribuant des sommes différentes. N’ayant pas non plus les moyens de financer neuf bourses de 10 000$, le Conseil a choisi de se concentrer sur la catégorie qu’il a toujours financée.

«Je la comprends pour la bourse, mais je pense que c’est mieux que de ne pas faire de prix du tout. Sachant que le prix des libraires, offre quand même une grande visibilité aux livres sélectionnés», dit Katherine Fafard.

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