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Dans la Forêt des bien-aimés

Photo: Yves Provencher/Métro

Amoureux dans la vie, Joseph Marchand et Émilie Laforest ont uni leurs univers musicaux opposés pour créer Forêt, un projet qu’ils ont fait «pour eux», mais qui séduit déjà partout où ils passent.

C’était d’abord une idée diffuse, l’envie de deux musiciens amoureux de réaliser un projet ensemble. «Mais quoi? De la chanson? De la musique expérimentale?» lance Émilie Laforest, dont on a entendu la voix aérienne sur le dernier disque de Pierre Lapointe. Puis, la chanteuse a découvert la poésie de Kim Doré, s’est essayée à la composition de chansons à partir de ses textes et s’est mise à chercher la «voix» qui fonctionnerait avec un tel projet.

«On a mis un peu de temps à trouver la direction à prendre, parce qu’Émilie a étudié en chant classique et a une super belle voix lyrique de soprano, explique Joseph Marchand, qui a déjà joué aux côtés d’Ariane Moffatt, notamment. Mais ça fonctionnait moins dans un contexte de chanson qui tend plus vers la forme pop.» «À un moment donné, je me suis placée dans une zone d’inconfort vocal, et c’est là que j’ai trouvé quelque chose qui nous intéressait plus et que je suis devenue plus à l’aise», complète Émilie.

La chanteuse a ensuite fait la rencontre de celle dont les poèmes lui avaient inspiré deux chansons. «Kim m’a dit que ce serait bien plus tripant si on partait de zéro et qu’elle nous écrivait des textes de chanson», se souvient-elle. Le travail s’est vraiment fait à trois; des fois c’est elle qui écrivait plein d’affaires qu’elle nous envoyait et ça nous inspirait de la musique, des fois elle écoutait Joseph jouer à la guitare en boucle des bouts de chanson et ça l’inspirait…» «Ce n’est donc pas de la poésie mise en musique, on n’a pas fait du Douze hommes rapaillés», souligne Joseph.

Reste qu’on n’est pas dans le texte de chansonnier et que le côté lyrique et imagé est présent dans l’univers de Forêt. «Il y a place à l’interprétation, approuve Joseph. C’est un peu comme de l’art contemporain, on peut en faire notre propre lecture. C’est ce qu’on voulait.»

Du reste, si la voix hypnotisante d’Émilie Laforest est omniprésente sur les chansons de Forêt, elle fait office d’instrument de musique qui compléterait un orchestre. «La voix n’est pas mise à l’avant-plan, ce qui est assez rare en chanson francophone», fait remarquer la chanteuse. «Je fais un parallèle avec Jacques Brel – que j’adore! avance Joseph. Quand tu écoutes du Brel, les mots sont mis juste devant ta face, la musique est belle, mais tu n’as pas d’autre choix que d’écouter l’histoire. Nous, on peut vraiment choisir de ne pas écouter les mots, mais juste la musique. Le truc, c’est que c’est une poésie relativement lourde, pas très hop la vie. Alors, que ce ne soit pas collé sur les oreilles des gens tout le long, ce n’est pas mauvais.»

«Kim était aussi contente, ajoute Émilie. C’est ce qu’on voulait, que les mots soient diffusés dans la musique.»

Forêt
En magasin dès mardi

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