COVID-19: des fermetures non justifiées pour les salles de cinéma?
Alors que les cinémas font face à une nouvelle fermeture des salles depuis le 20 décembre en raison du resserrement des mesures sanitaires, certains propriétaires de salles obscures s’indignent de la situation, et dénoncent des fermetures non justifiées.
Pour le directeur général du cinéma Beaubien, Mario Fortin, l’espoir de rouvrir ses portes est grand, mais il se dit être «dans la brume» face à la situation actuelle.
«On attend de voir ce qui va se passer, il est temps que ça cesse», dit-il.
Il espère que la majorité de ses employés – pour la plupart des étudiants – reviendront travailler une fois les restrictions levées.
«On a mis au chômage tout le monde le 20 décembre et on espère que tout le monde va revenir», ajoute-t-il.
Pour ce qui est de la clientèle, le directeur du cinéma Beaubien a quelques appréhensions concernant la réouverture.
«Si on présente de bons films, les gens seront de retour, mais ça dépend des conditions», explique Mario Fortin.
Il redoute une ouverture des cinémas par jauge, ce qui l’empêcherait d’accueillir sa clientèle à pleine capacité.
Fermeture sans préavis
L’annonce soudaine de la fermeture des cinémas en décembre dernier a «pris de court» Mario Fortin, qui s’est senti «désabusé».
«On s’est fait fermer avec quatre heures d’avis, explique-t-il. On n’a pas eu le temps de réagir.»
Le directeur de ce mythique cinéma de Rosemont garde quand même espoir, bien qu’il déplore payer le prix «à cause de quelques imbéciles».
La fermeture des cinémas n’avait rien à voir avec les recommandations de la santé publique. C’était plus une question d’image et d’apparence pour montrer que le gouvernement agissait.
Vincenzo Guzzo, président directeur-général des cinémas Guzzo
«Une incohérence totale»
Pour Vincenzo Guzzo, président-directeur général des cinémas du même nom, la fermeture des salles obscures démontre «des incohérences» sur le plan des restrictions sanitaires.
«On est un petit peu tannés et frustrés. Nous avons demandé à la Santé publique de nous démontrer s’il y avait eu des éclosions dans les cinémas pour justifier tout cela. Ils nous répètent qu’il n’y en a pas eu.»
Selon l’entrepreneur, les salles de cinéma seraient en mesure d’accueillir le public tout en respectant les mesures en lien avec la COVID-19.
«La majorité des salles de cinéma ont des systèmes de ventilation beaucoup plus adéquats que nos hôpitaux et nos écoles. Ces dernières sont d’ailleurs là où il y a le plus d’éclosions, et elles viennent de rouvrir. Pourquoi les cinémas restent fermés? Il y a de l’abus de la part du gouvernement.»
Interrogé sur un éventuel embouteillage dans ses complexes, M. Guzzo affirme qu’une réouverture sécuritaire est possible.
«Lorsque nous sommes tombés à 50% de capacité en 2021, nous avons donné moins de choix de films et plus de choix au chapitre des séances pour éviter ces embouteillages», explique l’homme d’affaires, tout en rappelant que l’achalandage habituel dans les cinémas est «de l’ordre de 50%».
Aller au cinéma, c’était l’un des seuls plaisirs où il y a une distanciation sociale, même avant que l’expression soit devenue à la mode.
Vincenzo Guzzo, président directeur-général des cinémas Guzzo
Vincenzo Guzzo déclare également que le gouvernement a démontré «une incompréhension totale» envers la santé mentale des Québécois. Il affirme qu’il intentera prochainement une action en justice contre celui-ci, afin de réclamer la réouverture de tous les commerces.
Selon des chiffres en date du 14 décembre obtenus par le quotidien Le Devoir, une seule éclosion aurait été relevée parmi les participants d’une activité «d’arts, de culture ou de divertissement» à Montréal.
Le 21 décembre, les éclosions actives dans les écoles primaires de la métropole se chiffraient quant à elles à 126.