«Mixmania» a 20 ans: on les aime (encore) et c’est tout!
Oh, qu’il risque de générer du clic, ce documentaire Mixmania: 20 ans plus tard, qui revient sur l’incroyable phénomène que fut Mixmania, première téléréalité du genre au Québec, en 2002!
D’une durée d’une heure, animée et réalisée par Bianca Gervais, l’émission spéciale, qui prend les allures d’un conventum, rassemble les participant.e.s de la première édition (on se souvient qu’il y en a eu d’autres, un peu moins médiatisées, en 2011, 2012 et 2014, toujours à VRAK, qui nous ont notamment fait connaître les voix de Claudia Bouvette et William Cloutier) pour tracer le bilan de cette épopée hors du commun, qui a fait d’eux et elles des stars en quelques semaines à peine.
Ils y sont presque tous, dans Mixmania: 20 ans plus tard: Julie St-Pierre, Ariane Laniel, Annabelle Oliva, Pierre-Luc Blais, Frank Hudon et Emmanuel McEwan ont bien sûr changé et ne sont plus des gamin.e.s, mais on reconnaît aisément leur visage. Seuls Caroline Marcoux-Gendron et Benjamin Laliberté, les plus jeunes de leur cohorte, n’y sont pas; la première est désormais chercheuse dans le domaine de la musique et ne souhaite plus œuvrer devant les caméras, tandis que le second n’était pas disponible pour les grandes retrouvailles, même s’il officie toujours comme chanteur, sous le nom de Jessy Benjamin.
Chansons honnies
Imaginez un peu, en vrac: les membres d’Aucun regret et de Défense urbaine ont écoulé 250 000 exemplaires de leur album (plus que U2 cette année-là!), offert 227 spectacles en un an et demi (dont au Centre Bell, aux FrancoFolies et aux Galeries de la Capitale, où des jeunes entiché.e.s avaient dormi dans le hall du centre commercial la veille, où des gens avaient dû partir en ambulance et où on avait manqué de chandails et d’affiches à distribuer aux fans), dont ils ont écoulé plus de 150 000 billets… À certains endroits, il fallait trouver des stratagèmes pour permettre aux jeunes vedettes de quitter les lieux sans créer d’attroupements hystériques.
La réunion est truffée de révélations intéressantes, comme le fait que les étoiles montantes d’alors n’aimaient pas vraiment les paroles de leurs chansons. Non, nos jeunes mâles ne s’excitaient pas outre mesure à l’idée d’entonner qu’ils se feraient un party de gars et boufferaient des peanuts en compagnie de Théo, Méo et Bobby qui ramèneraient du dépanneur des chips et de la liqueur, mais ils ont fait contre mauvaise fortune bon cœur et en rigolent aujourd’hui. Nos Mix adoré.e.s expliquent aussi comment ils sont «retombé.e.s sur terre» après avoir vécu un si exaltant voyage au firmament des célébrités.
Des adeptes de la première heure, comme Marie-Lyne Joncas et Katherine Levac, se prononcent également sur leur amour de la franchise dans Mixmania: 20 ans plus tard.
Métro est allé faire un tour à la soirée de première «tapis bleu» de Mixmania: 20 ans plus tard, qui avait lieu au Cinéma StarCité Montréal, le lundi 13 juin, et a questionné les Mix «première génération» sur l’impact de cette expérience dans leur parcours, et sur leur vie actuelle.
Le documentaire Mixmania: 20 ans plus tard sera disponible mercredi, le 22 juin, sur Crave.
Julie St-Pierre
Qu’est-ce que Mixmania t’a apporté?
«Ç’a changé toute ma vie! L’aventure a duré un an et demi, au total, avec l’émission et les spectacles. Ç’a changé toute la suite. Ça m’a permis d’avoir des opportunités que j’ai saisies, j’ai essayé des trucs. Ç’a changé ma vie professionnelle, mais aussi personnelle, et on en parle dans le documentaire. Les gens sous-estiment parfois l’impact que ç’a pu avoir dans nos vies, tant positivement que négativement, à certains égards. Mais je le referais demain matin!»
Où en es-tu dans ta vie, 20 ans après cette expérience?
«J’ai eu la chance de toujours pouvoir travailler dans le domaine. J’avais animé Phénomia avec Manu (Emmanuel McEwan, NDLR), ainsi que Mixmania 2 et 3, en 2011 et 2012. Olivier Dion avait animé le quatrième, en 2014. Quand j’avais appris qu’il y aurait un deuxième Mixmania, c’est moi qui avais approché la production, en disant que je ne savais pas s’ils avaient quelqu’un en tête pour animer, mais que ça ne pouvait être personne d’autre que moi! Et ils ont trouvé que c’était une bonne idée. Ça m’a permis de revivre l’aventure autrement. Aussi, j’ai rapidement fait de la radio, et j’en fais encore, depuis 18 ans cette année. C’est ma quatrième année au 107,3 Rouge. J’accompagne les gens en journée, en semaine. Je chante encore, ça fait encore partie de ma vie, sous différentes formes. Je suis maman de deux beaux garçons, de sept ans et demi et un an demi.»
Pierre-Luc Blais
Qu’est-ce que Mixmania t’a apporté?
«Ç’a complètement changé mon parcours. Je ne pensais pas aller en musique. Ma famille a une entreprise dans la vente de camions, et je pensais aller vers ça, mais j’ai bifurqué à 180 degrés vers la musique! Le tournage du documentaire a brassé des affaires, pour moi. Le lendemain, c’était ma fête de 35 ans. On était dans la grosse nostalgie!»
Où en es-tu dans ta vie, 20 ans après cette expérience?
«Après Mixmania, j’ai fait une technique et un bac en musique, un bac en enseignement de la musique. J’ai beaucoup fait de spectacles corporatifs et j’ai enseigné. J’ai fait ça à temps plein jusqu’avant la COVID. Je me suis ensuite remis en question, avant de commencer un projet de composition personnel. J’aimerais peut-être le sortir, à un moment donné. Présentement, j’enseigne dans une école secondaire, à la Polyvalente Marcel-Landry de Saint-Jean-sur-Richelieu, d’où je viens. J’ai une petite fille de deux ans et demi, un bébé de la pandémie! Je ne lui ai pas encore fait écouter les chansons de Mixmania, mais on chante ensemble, on joue de la guitare et du piano. Elle a son petit piano.»
Ariane Laniel
Qu’est-ce que Mixmania t’a apporté?
«Une expérience professionnelle, des rencontres magiques. C’est un rêve de jeunesse qui s’est réalisé. C’était une tape dans le dos qui me disait que ce qu’on espère peut arriver.»
Où en es-tu dans ta vie, 20 ans après cette expérience?
«Au sortir de Mixmania, j’avais 15 ans. J’ai fini mon secondaire en premier, mais j’avais déjà des chansons dans mes tiroirs. Quelques années plus tard, j’ai fait mon cégep en musique, en chant populaire, puis j’ai produit mon premier album. Je continue toujours la musique et j’ai un nouvel album en préparation. Je viens de sortir une chanson qui s’appelle Mirage. Les spectacles reprennent tranquillement. J’ai toujours gardé un pied dans la musique et la création. J’ai aussi donné des cours de chant. J’écris et je produis mes projets, alors j’ai toujours été chanceuse.»
Frank Hudon
Qu’est-ce que Mixmania t’a apporté?
«Une connaissance de moi-même, pour mieux savoir ce que je voulais faire.»
Où en es-tu dans ta vie, 20 ans après cette expérience?
«J’ai été à l’université juste après Mixmania. J’ai fait de la danse latine pendant cinq ans, j’ai fait beaucoup de numéros hors Québec, à un niveau semi-professionnel, environ. En 2019, j’ai recommencé à faire de la musique. J’avais sorti un album. Il y a deux semaines, j’ai lancé un nouveau single, Dis-moi, dis-moi, une reprise de la chanson de Mitsou. C’est lancé dans les radios, on va voir ce que ça va donner. Pour ma vie privée, je vais passer à en parler… (rires)»
Annabelle Oliva
Qu’est-ce que Mixmania t’a apporté?
«Ça m’a apporté beaucoup de résilience, le fait de savourer le moment présent et de savoir que rien n’est permanent, de ne rien prendre pour acquis. Quand les belles opportunités se présentent à nous, dans la vie, il faut mordre dedans, parce qu’on ne sait jamais quand elles vont se terminer, surtout dans le monde du spectacle, qui peut être très éphémère. Ça m’a aussi appris beaucoup de choses sur moi-même. Ça m’a enseigné à m’autoanalyser. Ça m’a fait beaucoup mûrir. Il y a eu beaucoup de points positifs, mais également des prises de conscience, parce que ça m’a vraiment suivie pendant 20 ans!»
Où en es-tu dans ta vie, 20 ans après cette expérience?
«En sortant de Mixmania, j’ai participé à Canadian Idol. J’ai été dans le top 18, l’année où Eva Avila a gagné [2006, NDLR]. Je me suis ramassée à la télé nationale. Plus tard, j’ai fait partie de la formation Alter Ego pendant trois ans, qui a offert des revues musicales et est partie en tournée au Québec, au Canada et aux États-Unis. J’ai travaillé dans le domaine de la promotion, et quand j’ai voulu fonder une famille, j’ai étudié dans quelque chose de plus stable. Je suis aujourd’hui maman de trois enfants, un garçon de cinq ans, Nolan, une fille de trois ans, Leslie, et un garçon de deux ans, Dallas. Je suis mariée avec Michael Mailloux, mon conjoint, depuis huit ans. Je suis col blanc pour la Ville de l’Assomption; je travaille au bureau du citoyen comme fonctionnaire auprès du public. Je me suis créé un petit cocon pour être proche de ma famille et rentabiliser mon temps le plus possible. Je n’ai pas délaissé la musique, mais je ne veux pas en faire de façon professionnelle. Mais c’est sûr que chanter fera toujours partie de ma vie, c’est un merveilleux exutoire. Chanter, ça fait du bien à l’âme!»
Emmanuel McEwan
Qu’est-ce que Mixmania t’a apporté?
«On ne pourra jamais répondre à cette question en 30 secondes! Personnellement, ça m’a apporté des rencontres incroyables, une connaissance d’un milieu, une carrière… mais ça m’a aussi occasionné beaucoup de doutes! (rires)»
Où en es-tu dans ta vie, 20 ans après cette expérience?
«J’ai quatre enfants, trois garçons et la plus jeune est une fille! Mon plus vieux a 17 ans [c’était sa fête lors de la soirée de lancement de Mixmania: 20 ans plus tard, NDLR], l’âge qu’on avait au moment de Mixmania, et les autres ont 9, 8 et 6 ans. Trois garçons, et la plus jeune est une fille! Je suis réalisateur à la télévision. Je fais un magazine culturel, La billetterie, qui sortira en septembre, pour Radio-Canada en Ontario, où j’habite. Dans les derniers 20 ans, j’ai travaillé un peu devant la caméra, j’ai coanimé Phénomia avec Julie St-Pierre, j’ai joué dans des publicités, dans la série Casino, puis je me suis mis à travailler derrière la caméra. J’ai été assistant de production, assistant-caméraman, caméraman, et maintenant je fais de la réalisation.»