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Olivier Fafard, musicien en CHSLD

Photo: Copyright Daphne Caron

Armé de sa guitare, Olivier Fafard fait vibrer la corde nostalgique des personnes âgées en leur chantant Donnez-moi des roses et All Shook Up.

Vous avez créé votre propre emploi. Comment le décririez-vous?
Je me considère comme une sorte de troubadour des temps modernes. Je me présente dans les CHSLD et j’offre mes services de chansonnier. J’ai commencé il y a huit ans parce que je m’intéressais aux chanteurs de jadis, qui parlent beaucoup à cette génération vieillissante, et j’ai réalisé que ça me permettrait de gagner ma vie en faisant ce que j’aime.

Est-ce que les administrateurs de CHSLD ont bien reçu votre proposition?
Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, j’ai dû faire plusieurs appels téléphoniques. Maintenant, je travaille dans plusieurs CHSLD, mais il n’y a rien d’acquis. Mon travail est tributaire des budgets, et mes contrats varient beaucoup d’une institution à une autre.

À quoi ressemblent vos contrats?
Parfois ça ressemble à un spectacle, d’autres fois c’est plus particulier: je passe de chambre en chambre, je chante au chevet des personnes âgées. Je n’ai pas énormément de temps avec chacune d’elles, mais je prends quand même un petit moment pour leur parler.

Arrive-t-il parfois des situations loufoques?
C’est déjà arrivé qu’un usager se mette à chanter la chanson à deux pouces de ma face. C’était un peu intimidant et dérangeant pour les autres. J’ai continué à chanter en me déplaçant avec ma guitare, mais il me suivait. Dans un CHSLD, il faut être prêt à tout!

Prenez-vous des demandes spéciales?
Ça arrive. Si je connais la chanson, tant mieux, sinon, j’ai un bon répertoire qui finit par en rejoindre plusieurs. Il faut être éclectique et connaître un peu de tout, surtout le répertoire de la chanson française, du folklore québécois et les classiques américains. Je joue, en fait, des chansons de leur jeunesse. Si je chante Y’a d’la joie, par exemple, ça leur rappelle leur enfance, puisque cette chanson est sortie en 1938. Ils se souviennent des paroles.

Même ceux dont les facultés cognitives sont hypothéquées?
Oui, c’est surprenant. Il y a même une dame qui ne parle plus, mais chante les paroles des chansons avec moi.

Qu’est-ce que vous aimez le plus de votre métier?
Apporter le bonheur aux gens. Je le vois dans leur visage et ils me le disent, qu’ils aiment ça. Quand je pars, ils insistent pour que je reste. Pour eux, ce n’est jamais assez long!

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