«Sexe, politique et pandémie»: Louis T relève encore nos absurdités
Internautes, soyez vigilant.e.s, Louis T vous a à l’œil. Vos commentaires sur les tribunes d’appréciation de destinations voyage, vos échanges sur les réseaux sociaux, les messages que vous lui adressez… Aucune observation maladroite ou incohérence dans le propos n’échappe au flair affûté de l’humoriste.
Ce dernier rapplique avec un troisième spectacle, Sexe, politique et pandémie, entièrement disponible (et gratuitement!) sur YouTube, après Objectivement parlant (2017) et Vérités et conséquences (2019).
Sexe, politique et pandémie a essentiellement été créé vous-savez-quand (au fil des deux dernières années de salles fermées, si vous n’aviez pas deviné) et été inspiré par vous-savez-quoi (un certain virus dont le nom commence par C). Certains segments d’un autre one man show qui aurait dû voir le jour au tournant 2020-2021, mais qui a finalement avorté, se retrouvent aussi dans ce nouveau cru d’une heure qui file très vite, enregistré au Lion d’Or au début mai.
Il est donc beaucoup question, dans ce nouvel opus peut-être davantage bon enfant que le reste du catalogue de Louis T, des confinements («Après deux ans de pandémie et de confinement, ma première sortie culturelle, cri**e que ça sera pas en couple! Vous avez encore envie de vous voir, vous autres?»), des conférences de presse de 17h, des vaccins et de tout ce qu’on a appris pendant la pandémie.
Que, non, 2016 n’a pas été la plus terrible année de l’histoire malgré la mort de David Bowie, et que, non, on ne peut pas se faire photographier seins nus avec un diplôme de l’UQAM. Et autres grandes vérités du genre.
Bêtise et contradictions
Bien sûr, les gags sur la pandémie ne sont déjà plus neufs, plusieurs comiques s’étant déjà abreuvés à cette source pour «réinventer» leur actuel baluchon de blagues.
Là où Louis T est, et a toujours été, le plus mordant, c’est lorsqu’il examine ses semblables avec des dards à la place des yeux. Quand il juxtapose savamment racisme et conspirationnisme. «Les gens qui veulent défendre les valeurs québécoises, vous avez pas l’impression que c’est pas nos meilleurs soldats?» Quand il amène une perspective nouvelle sur les rapports hommes-femmes, chiffrant la répartition des tâches ménagères en pourcentages dans les maisons.
Et quand il scrute les paroles des gens sur le Web pour en relever les contradictions ou même la bêtise pure, parfois, c’est délicieux. Avec Sexe, politique et pandémie, l’artiste se fait peut-être moins engagé que dans le passé, moins virulent envers les instances puissantes, mais il a encore le doigté pour pointer nos absurdités d’une main juste assez caustique, sans méchanceté.
On peut visionner dès maintenant Sexe, politique et pandémie, de Louis T, sur YouTube.