Vincenzo Guzzo et la revanche des salles de cinéma
Les salles de cinéma seraient-elles en train de l’emporter sur le streaming? Ce serait déjà fait, s’il faut en croire Vincenzo Guzzo, propriétaire de la chaîne de cinémas Guzzo.
La guerre que se livrent les salles et le streaming ne date pas d’hier. Elle a été exacerbée par la pandémie, laquelle a obligé les studios américains à repenser leurs façons de faire. Dans certains cas, un film était disponible sur les plateformes de diffusion en continu quelques semaines seulement après sa sortie sur grand écran; dans d’autres, il sortait simultanément au cinéma et en streaming.
«Mais là, on revient à la vitrine traditionnelle où un film sera présenté exclusivement en salle pendant 90 jours, explique en entrevue Vincenzo Guzzo. C’est une victoire pour les propriétaires des salles.»
Qualité de contenu
L’homme d’affaires cite plusieurs longs métrages à venir – comme Jurassic World: Dominion, Top Gun: Maverick et la nouvelle animation des Minions –, ainsi que des têtes d’affiche du milieu qui se seraient impliquées pour valoriser l’expérience de la salle, qu’on pense à Tom Cruise, Scarlett Johansson et Dwayne Johnson.
«Ce qui est arrivé, c’est que les studios ont réalisé – même si c’était assez clair et qu’ils ne devaient pas faire le test – qu’en allant en streaming, ça n’a rien donné. Au contraire, ça nuit au succès du film.»
Les gens ont l’impression, et ils ont raison, que quand un film sort sur une plateforme, c’est qu’il ne méritait pas d’aller au cinéma.
«Faut-il se rappeler que les individus qui ont créé les plateformes sont des geeks du milieu de l’Internet qui voulaient nous dire comment on doit socialiser? Je pense que la COVID a eu sa douce revanche en remettant à l’avant l’humain, qui veut sortir et se distraire», en remet Guzzo.
On ne réalise pas que ce qui a rendu les enfants et les ados accros au numérique et aux plateformes, c’est nous, les parents. On se dit qu’on va leur acheter un iPad et qu’ils ne vont pas nous écoeurer…
Ce dernier n’a pourtant rien contre le streaming et les plateformes. Le site électronique de ses cinémas en propose, autant de la série B que des classiques d’Alfred Hitchcock. Il utilise d’ailleurs régulièrement ces moyens pour consommer des miniséries (Vincenzo, diffusée sur Netflix, était une de ses préférées) et accéder à des œuvres italiennes et françaises qui ne sont pas distribuées au Québec.
Mais pour le cinéma, c’est une autre histoire.
«Si on consolide toutes les plateformes de streaming ensemble, ça commence à coûter cher de rester à la maison pour regarder des plateries à tout bout de champ, rappelle le Dragon de Dragons’ Den. Je pense que le plus gros test à faire pour valider le succès du contenu sur des plateformes, c’est de voir les cinq meilleurs films produits par Netflix. Pour moi, il n’y en a pas un qui me vient en tête. C’est clair que leur contenu ne vaut pas grand-chose au niveau des films.»