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Matthieu Pepper: une relève bien en selle en humour

Photo: Gracieuseté, Maison de gérance 1921

L’humoriste Matthieu Pepper est sur une lancée fulgurante depuis quelques années. On le voit partout à la télé, dans les médias ainsi que sur les scènes des quatre coins de la province. Son talent a été reconnu une fois de plus dimanche dernier au Gala Les Olivier, alors qu’il a remporté le trophée de découverte de l’année. 

Mais être reconnu comme découverte de l’année alors qu’on a près de 10 ans de métier en humour derrière la cravate et qu’on est déjà bien établi au point d’avoir sa propre série, est-ce flatteur ou insultant? 

«C’est vraiment flatteur», nous rassure l’humoriste trentenaire en entrevue. «Le terme “découverte”, c’est vraiment quand le grand public te découvre. Oui, j’avais déjà des gens qui me suivaient, on me reconnaissait à gauche et à droite, mais avec le succès de ma série, ma popularité a vraiment explosé.» 

La bonne émission au bon moment 

Pour l’auteur, idéateur et comédien de la série Entre deux draps (adaptée au Canada anglais sous le titre Pillow Talk), le succès de l’émission qui relate le quotidien de couples et de colocs dans l’intimité de leur chambre est en partie une question de timing. C’est qu’elle a été créée durant la pandémie, alors que «la télé a retrouvé ses lettres de noblesse». 

«On pouvait s’appuyer sur la télé pour passer à travers ces longues soirées qui suivaient de longues journées», se souvient l’humoriste. Comme grand défenseur de la télévision québécoise, il y voit une belle façon de rejoindre les gens et d’entrer dans leur vie de tous les jours.  

Malgré ce succès, Matthieu Pepper a récemment annoncé que la quatrième saison d’Entre deux draps sera la dernière. «Je voulais éviter de retourner sur des terrains déjà parcourus, de revenir à des sujets déjà abordés, je ne voulais pas étirer la sauce. En ce moment, on est encore pertinent, donc c’est un bon moment pour arrêter.» 

D’autres projets 

Il y a aussi que l’humoriste a envie d’écrire autre chose pour la télé, d’aller dans une direction complètement différente. Mais pour trouver l’inspiration, il faut qu’il se donne du temps, qu’il prenne du recul, qu’il se «laisse vivre des affaires». 

D’ici là, il continue de travailler sur son premier one-man-show, un spectacle «ultra personnel qui parle de [lui] et de [ses] réflexions sur cette bonne vieille vie». Il est en rodage un peu partout au Québec, notamment au Bordel Comédie Club, qui est pour lui comme «une résidence secondaire». Il espère pouvoir lancer le spectacle officiellement l’automne prochain.  

On pourra aussi voir Matthieu Pepper dès ce printemps à Noovo dans le nouveau talk-show de Marc Labrèche, Je viens vers toi. Cette participation est un honneur, un privilège et une grande source de plaisir pour l’humoriste, qui est un fan de longue date de Marc Labrèche. «Le grand blond avec un show sournois [2000 à 2003 sur TVA] a été l’éveil de beaucoup d’affaires pour moi quand j’étais jeune.» 

Matthieu parle de l’émission comme «d’un terrain de jeux où il n’y aura pas beaucoup de limites» et compte en profiter. «Je ne sais pas ce que ça va être encore, mais j’ai le sentiment que tout peut arriver», se réjouit-il. 

Une nouvelle garde taquine, mais gentille 

Dans Je viens vers toi, l’humoriste fera partie d’un groupe de collaborateur.trice.s de tout âge. Justement, le dernier Gala Les Olivier, qui a été acclamé par la plupart, a été la cible de quelques critiques pour le peu d’humoristes des plus vieilles générations, voire, selon certain.e.s, une dose de mépris envers ce groupe. 

Pour sa part, Matthieu Pepper dit avoir adoré le gala de A à Z, indépendamment du fait qu’il ait gagné un prix. Il n’a pas du tout senti de dédain: «taquiner à gauche à droite, ce n’est pas du mépris.» 

L’humoriste croit surtout que les taquineries ne sont pas une question de génération, mais une pratique présente depuis toujours en humour. 

«Au Bordel, en rodage, dans les événements d’humour, je côtoie plein d’humoristes plus vieux comme Sylvain Laroque, Martin Petit, Martin Matte, Patrick Groulx, Mike Ward et je ne sens aucun mépris entre les générations. On se parle tous et on est tous contents de se voir. J’ai le sentiment que c’est parti en couille, car deux trois personnes ont été insultées, mais c’est tout.» 

Matthieu Pepper parle d’un gala bienveillant, représentatif de ce qui se passe aujourd’hui en humour. Un gala peut-être même trop bon et positif, au point qu’il a fallu lui trouver un petit bobo.  

L’humoriste se dit fier de faire partie d’un changement de garde en humour qui permet aux humoristes de sa génération d’être davantage mis.es de l’avant. Il espère sincèrement que dans 20 ans, les humoristes de la prochaine génération pourront rire des numéros qu’il fait lui-même aujourd’hui. 

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