Soutenez

La tisanerie Mandala, temple de la décoction à Hochelaga

Depuis plus de onze ans, la tisanerie Mandala est un incontournable pour les amateurs d’infusions dans Hochelaga. Après avoir fait sa marque auprès des résidents du quartier avant même que les boissons chaudes autres que le café n’aient la cote, la boutique s’est développée en ligne et vend maintenant ses produits jusqu’aux États-Unis. 

Si les propriétaires Nathalie et Karina considèrent que leur entreprise a «contribué à la popularisation de la tisane», leur succès ne tient pas qu’au fait qu’elle a été la première sur le marché. Ce qui fait revenir les clients, c’est le talent créateur de Nathalie, l’artisane de la décoction, qui dit être «tombée dans la tisane comme Obélix» alors qu’elle était enfant. Quant à Karina, c’est elle qui a la bosse des affaires et qui assure un contact chaleureux avec la clientèle.

Les forces des deux propriétaires, on les perçoit dès qu’on met le pied dans la tisanerie. Les effluves enivrants des herbes combinées par Nathalie égayent l’odorat, alors que l’accueil de Karina donne envie de poser des questions et de rester un moment sur les lieux. Sur les murs s’alignent des dizaines de pots contenant des mélanges de plantes. Des ingrédients en vrac pour créer ses propres tisanes sont aussi disponibles. Ils sont le plus souvent possible produits localement.

À 90%, c’est des fournisseurs locaux qu’on va choisir. Là-dedans, il y a des petits, petits, petits fournisseurs locaux qui ont déjà leur terre et qui cueillent les plantes à la main.

Karina, copropriétaire de la tisanerie Mandala

Cette proximité avec la nature fait aussi écho à la manière dont la passion de Nathalie est née. Cette dernière, qui a grandi en Abitibi, s’est perdue en forêt avec son frère lorsqu’elle était très jeune. «Au lieu de nous chicaner, mon père nous a dit: “Plus de cours demain, on s’en va dans le bois, je vous montre comment vous nourrir à partir des plantes.”» Avec les plantes qu’elle trouvait près de sa maison, notamment du «bouleau et du trèfle rouge», Nathalie a commencé à développer son art de la tisane.

Crédit: Ismael Koné

Aujourd’hui, le modus operandi de sa création est le désir que ses produits «goûtent bon». Évidemment, le bon goût s’accompagne aussi de multiples bienfaits. «La tisane a une plus large panoplie de propriétés que le thé, parce que le thé, ça vient d’une seule et unique plante. Du côté de la tisane, on peut retrouver des plantes plus relaxantes, énergisantes ou encore anti-inflammatoires», explique-t-elle. 

Un succès continental

Si l’idée d’ouvrir un volet de vente en ligne pour leur commerce n’était pas une idée «populaire» il y a huit ans, il s’agit tout de même d’une décision qui a permis à la boutique d’accroître son succès. Ce volet de l’entreprise a d’ailleurs fortement contribué à la rendre rentable pendant la pandémie, grâce à l’insistance de Karina qui en faisait la promotion auprès de chaque visiteur de la boutique avant la COVID-19. Alors que les clients habituels étaient confinés, beaucoup d’entre eux se sont souvenus de l’offre numérique de la tisanerie et en ont profité. «On a dû livrer sur chaque rue du quartier», croit Karina. À ce moment, la vente en ligne a aussi permis d’attirer de nouveaux clients. Après la pandémie, avec les «clients réguliers en ligne, en plus de tous ceux de proximité, on en avait, de la job!». 

En ligne, les produits de la tisanerie Mandala se vendent maintenant partout au Canada et aux États-Unis. Même si le local de production est petit, pas question de quitter Hochelaga pour Nathalie et Karina. Elles adorent leur quartier et ses gens, qui leur rappellent l’ambiance d’un village. 

La boutique physique permet aussi à Nathalie de développer sa créativité en imaginant de nouvelles façons de servir la tisane à ses clients. Parmi celles-ci, les Mr. Freeze à la tisane et la tisane en sloche sont recommandés alors que l’été approche.

Dans le cadre de sa série P aime EMétro va à la rencontre d’entrepreneurs passionnés par leur commerce et qui laissent leur marque dans leur quartier.

À lire aussi :
Le barbier qui veut redorer son quartier
L’homme qui aimait trop les films pour fermer son club vidéo
Le tailleur qui brandit l’aiguille depuis 56 ans dans La Petite-Patrie
Le faiseur de poké bols souriant qui a conquis Côte-des-Neiges

La photographe qui a Verdun pour muse

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez chaque semaine un résumé de l’actualité de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.