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Les formations techniques ont la cote

Le taux de chômage enfle, et le nombre de demandes d’admission au collégial explose. S’il est trop tôt pour lier les deux phénomènes, une chose est certaine?: les programmes de formation technique font mouche.

«Il y a une augmentation, malgré le fait qu’on prévoyait une diminution en raison de la courbe démographique», constate Gene­viève Lapointe, directrice des communications au Service régional d’admission du Montréal métropolitain (SRAM), qui regroupe 32 cégeps de la province.
À l’issue du premier tour du processus d’admission, qui en compte trois, on enregistre une augmentation de 4,3 % du nombre de deman­des pour septembre 2009 par rapport à l’année précédente.

Informatique à la page
Les programmes du secteur technique, notamment en biologie, en soins infirmiers et en informatique, figurent au haut du palmarès.

Le DEC en technique informatique avait déjà généré 26?% plus de demandes d’admission en 2008 qu’en 2007 dans la région métropolitaine. L’engouement ac­tuel pour ce programme est lié à une nouvelle perception du marché de l’emploi dans le domaine, surtout chez les jeunes, décode Jean-François Dumais, directeur de projet pour Techno Compétences, un organisme créé par Emploi Québec et financé par le secteur privé.

Des efforts sont déployés depuis deux ans par l’organisme pour attirer la clientèle dans les programmes de formation en technologies de l’information et des communications des établissements publics et privés.

Boudé après le bogue de l’an 2000 et l’éclatement de la bulle technologique, le secteur, en plein essor malgré la morosité économique, suscite à nouveau l’intérêt, explique M. Dumais. «Il y a plus d’emplois qu’avant. C’est un secteur d’avenir.»

Au privé
Les demandes d’admission se multiplient également pour les programmes de formation du secteur privé. Le Collège de l’immobilier du Québec, qui attire une clientèle adulte, a vu ses demandes d’admission grimper de 40 % depuis le début de 2009.

La hausse, amorcée en 2008, est attribuable à la popularité montante des formations à distance développées par le collège au cours des dernières années, dit la directrice générale, Francine Forget. «L’immobilier, con­trai­­rement à ce qu’on peut penser, se porte bien au Québec», avance-t-elle.
Au Collège CDI, qui offre des programmes en administration, en technologie et en santé, on ne sait carrément plus où donner de la tête. «C’est depuis les deux ou trois dernières semaines, indique David Bilodeau, directeur des admissions du campus de Montréal. La majorité des gens qui appellent nous disent : "J’ai perdu mon emploi, je vais en profiter pour changer de carrière."»

Trop tôt
Il est toutefois trop tôt pour confirmer l’hypothèse du haut taux de chômage qui incite aux études. À Emploi Québec, on ne perçoit pas de demandes plus marquées pour le programme de formation de la main-d’Å“uvre.

Au début des années 1990, cependant, la récession a fait fléchir le taux de participation des jeunes au marché du travail, selon une étude menée par Daniel Parent, professeur d’économie à l’Université McGill, et deux autres chercheurs. Le nombre d’inscriptions dans les établissements d’enseignement grimpait au même moment.

«Les jeunes hommes, surtout, sont sensibles aux conditions du marché du travail, observe M. Parent. C’est probablement pourquoi le taux de décrochage au Québec est allé en s’accroissant ces dernières années : l’économie fonctionnait à plein régime et il y avait plein d’emplois "low-skills". On va bientôt pouvoir vérifier cette conjecture avec la débandade qu’on observe.»

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