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Et si l’on réconciliait commerçants locaux et technologies?

Jusqu’au 30 janvier prochain, les commerçants québécois pourront aller découvrir les technologies proposées par l’espace éphémère «api» à Laval. Là-bas, ils pourront découvrir (et se doter) de nombreux outils. Que ce soit pour développer la relation client, faciliter la livraison ou encore créer un site web.

Améliorer l’expérience en magasin, gérer les enjeux d’achalandage, ou encore implanter des systèmes de point de vente ou des solutions de fidélisation. Les besoins en technologies des commerçants du Québec sont nombreux.  

Avec cet espace «api» (pour «achetons plus ici»), Carl Boutet, le DG du Centre québécois d’innovation en commerce (CQIC), compte bien faciliter la collaboration entre les fournisseurs de solutions technologiques et ces commerçants locaux. 

«Les commerçants de proximité sont souvent intimidés par les technologies. On veut les soutenir, en proposant des outils de prise de rendez-vous, de gestion de personnel ou de ciblage marketing.» -Carl Boutet, directeur général du CQIC 

Mais comment ça marche?

Concrètement, un commerçant qui entre dans l’espace éphémère «api» sera guidé par des conseillers. Le but est de lui permettre d’identifier ses besoins ainsi que les solutions appropriées pour propulser son commerce.

En trente minutes, les conseillers l’aident d’abord à déterminer quels sont ses enjeux et ses besoins spécifiques. 

«Par exemple: est-ce qu’il cherche à obtenir plus de clients? A-t-il une base de données?», explique à Métro M. Boutet. 

Ensuite, les conseillers lui proposent le coffre à outils, «mais de façon stratégique», souligne le DG. 

Pour consulter la solution qui s’applique à ses besoins, cela ne lui coûte rien. Le commerçant peut alors choisir ce qui l’intéresse, associé au coût ou au forfait correspondant. 

 «Même après la pandémie, certains besoins en communication vont rester. Et les outils existent pour continuer à bien communiquer avec les clients, optimiser les relations, etc. Cela prend plus que Facebook.» -Carl Boutet, DG du CQIC

Importer les dernières tendances au Québec

L’espace api de Laval offre également au commerçant québécois l’accès à une formation en «live shopping», très tendance en Asie. 

Le «live shopping» est en fait une publicité interactive en direct, diffusée sur la plateforme web des entreprises. Non seulement cette vidéo permet aux consommateurs d’interagir entre eux, mais aussi d’établir un lien avec un représentant de l’entreprise. 

Avec tout cela, M. Boutet ne souhaite qu’une chose: que les commerçants d’ici traversent la période des Fêtes «avec confiance et prospérité.» 

La boutique éphémère met d’ailleurs en valeur plus de 70 artisans de Laval et du Québec, en collaboration avec le Panier Bleu.

M. Boutet a l’intention de déployer quatre autres de ces espaces financés par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, au cours de l’année 2021.

«Un par trimestre», précise-t-il.


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L’art de la table continue de séduire les Québécois

Et si les Québécois dépensaient leur ancien «budget voyage» pour embellir leur maison? C’est ce que croit la propriétaire de l’une des dernières boutiques indépendantes vouée à l’art de la table, située rue Gilford à Montréal. 

Au téléphone avec Métro, Annick D’Amours se réjouit: l’achalandage à sa boutique indépendante, 3 Femmes et 1 Coussin, est plus élevé que l’année dernière à pareille date. Et ce, malgré les lourdes difficultés qu’a entraîné la pandémie. 

Depuis 20 ans, elle et Sandrine Leduc offrent au public une sélection de porcelaine, grès, verrerie et autres accessoires de très grande qualité. 

Pour Mme D’Amours, il est clair que les gens investissent davantage dans l’art de la table parce qu’ils sont confinés. 

«On a vu un changement drastique. Les gens n’ont jamais été aussi nombreux que maintenant. Tout leur budget voyage va dans la maison. Surtout qu’on y est tout le temps, donc ce qui ne va pas nous saute aux yeux!». 

La pandémie a peut-être parallèlement accentué le «besoin d’un rapport avec l’autre», selon elle. Ils cherchent en outre des produits plus «luxueux», dit-elle à Métro.  

«L’art de la table, c’est un repas, un partage. C’est pour ça que les gens veulent se retrouver à Noël, retourner au restaurant. Ce sont des retrouvailles entre amis, des célébrations de manger, de recevoir». Annick D’Amours, propriétaire

Solidité financière et pandémie

On le sait: le contexte n’est pas facile en ces temps de COVID-19. La pandémie a ainsi amputé 3 Femmes et 1 Coussin de 85% de sa clientèle, composée de nombreux restaurants et d’hôtels, du Ritz au Germain. 

Elle a en outre ralenti toute la chaîne de production: le transport, la fabrication, les délais. 

«Dans le plan d’affaires, tu prends des assurances pour le feu, pour tout, mais personne n’avait pensé à une pandémie, ça c’est évident», note Mme D’Amours. 

Et si la boutique n’avait pas été assez «solide» au moment où la première vague a frappé, les choses auraient été bien différentes, poursuit-elle. 

«Tout ça serait arrivé il y a 10 ans, je ne sais pas comment on aurait fait. On rapporte de belles histoires de résilience, de nouvelles idées, mais je crois qu’il y a plein de choses qui entrent en ligne de compte. Dont la solidité financière». Annick D’Amours, propriétaire

La copropriétaire explique avoir dû investir beaucoup de temps pour survivre et rebondir. 

«On a refait notre site web et on s’est concentré sur le commerce de détail. On n’est pas comme un café ou une boulangerie, les gens ne viennent pas tous les jours», explique-t-elle. 

Le challenge d’être un commerce indépendant

Finalement, pandémie ou pas, être un commerce indépendant comporte tout de même son lot de défis quotidiens. 

«Il faut rester en santé, être sur place tous les jours. Il y a des challenges tout le temps». Mais quand on est passionné par ce qu’on fait, «ça paraît», dit-elle, «dans l’énergie et dans l’espace que tu occupes». 

Évidemment, la fermeture du magasin Arthur Quentin, anciennement sur la rue Saint-Denis, les a quelque peu aidées. 

«C’est sûr que ça a fait venir les gens, on comble un espace vacant, explique Mme D’Amours. Pour moi, c’était une institution. Quand j’étais étudiante, c’était l’une de mes boutiques chouchou, j’allais là-bas et je rêvais». 

Pour autant, les deux femmes ont toujours cherché à se différencier et à adopter une approche bien à elles, comme elle l’explique à Métro

«On aime sortir du cadre parfois formel et proposer des mariages plus créatifs. On fait des tables très élégantes mais joyeuses. C’est un esprit art de vivre qui se retrouve à tous les niveaux: c’est beau, mais on s’y sent bien aussi». Annick D’Amours, propriétaire

Alors même si la boutique avait la capacité de «pogner» la claque de la pandémie «en pleine face», comme elle le dit, c’est peut-être cet amour palpable pour l’art de la table et leur métier qui les aura surtout permis d’y faire face.


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Diversité: 3 Québécois sur 10 la voient au travail. Et les autres?

La diversité et l’inclusion sont-elles visibles sur le marché du travail au Québec? Les travailleurs québécois sont seulement 30% à répondre oui. Et moins de la moitié se dit au courant des politiques internes en la matière. Comment expliquer ces chiffres? 

En matière de diversité et d’inclusion, le Canada et le Québec pourraient mieux faire, révèle un nouveau sondage d’ADP Canada et de Maru/Blue, réalisé sur 1546 employés au pays.

De façon générale, les Canadiens estiment que leurs lieux de travail pourraient apporter des améliorations sur ces questions. 

Au Québec, moins de la moitié (42%) des travailleurs se disent par ailleurs au courant des politiques en matière de diversité au sein de leur organisation. Il s’agit du taux le plus faible au pays. 

Pour Dafina Savic, cofondatrice de Uena, agence d’impact social spécialisée en relations publiques et gouvernance, ces chiffres ne sont pas surprenants. C’est, dit-elle, une réalité que l’on observe depuis longtemps. 

«Cela dit, nous sommes davantage sensibilisés à ces questions depuis quelques années, voire encore plus ces derniers mois. Elles sont maintenant devenues plus visibles». Dafina Savic, co-fondatrice de Uena

Selon Mme Savic, même si une entreprise s’est dotée d’une politique en matière de diversité, l’important pour elle va être de concrétiser ces valeurs en «actions concrètes.» Et cela commence par des communications solides à l’interne. 

Tania Saba, fondatrice et titulaire de la chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal, rappelle au passage que bon nombre d’entreprises n’ont même pas implanté ce type de politique.  

«On a fait une étude et sur 1500 entreprises au Canada, on a constaté que 40% n’avaient aucune mesure en matière d’équité en emploi», renseigne la spécialiste en matière de gestion de la diversité. 

«Souvent, les entreprises ne se rendent même pas compte de la nécessité de faire quelque chose. Dans bien des cas, on n’en est même pas rendus là». Tania Saba, UdeM 

Inégalités et minorités ethniques

Selon le sondage, les femmes et les minorités ethniques visibles rapportent davantage de jugements et d’inégalités en milieu de travail. 

Ainsi, 31% des travailleurs issus d’une minorité ethnique signalent des comportements problématiques. Ce taux est deux fois supérieur à celui constaté chez l’ensemble des travailleurs canadiens. 

À 32%, ils estiment en outre que leur appartenance ethnique a eu des conséquences négatives sur leur avancement professionnel. De plus, 50% d’entre eux estiment que leur origine n’est pas représentée dans la composition de leur équipe de direction.

«Ça reflète la réalité des choses, déplore Mme Saba. Non seulement il y a des discriminations directes mais aussi tout ce qui est systémique».  

Parallèlement, bon nombre de Canadiens assurent ne jamais avoir vécu ou observé de comportements inappropriés dans leur travail actuel. 

Sur ce point, le Québec affiche même le taux le plus élevé au pays avec 81% des travailleurs qui disent n’avoir jamais rien constaté d’inapproprié. 

«Les discriminations se font de plus en plus subtiles. On va voir des micro agressions, des biais cognitifs. Ça se passe au moment de prendre une décision: à qui l’on donne une promotion, un stage, une formation». Tania Saba, UdeM 

Pour garder vos employés, soyez inclusifs

Plus positivement, le sondage montre que les jeunes travailleurs disposent d’une plus grande conscience des questions de diversité et d’inclusion. 

Près de la moitié des Canadiens âgés de 18 à 34 ans (47%) seraient ainsi plus fidèles à une organisation qui prend publiquement position en faveur de la diversité et de l’inclusion. 

Les plus jeunes désirent voir une équipe de direction plus diversifiée au sein de leur organisation. Mais aussi davantage d’événements ou d’initiatives qui favorisent l’apprentissage culturel et l’inclusion. 

Est-ce encourageant pour le futur?

«On l’espère, répond Tania Saba de l’UdeM. Les plus jeunes ont vécu la diversité plus tôt et de manière naturelle. Mais est-ce suffisant?». 

Pour elle, l’humain est si ethnocentré que, pour vraiment faire bouger les choses, il va falloir prendre «des mesures structurées dans les organisations», dit-elle. 

D’autant que, comme le déplore Dafina Savic, les entreprises attendent souvent une situation de crise pour réagir, au lieu d’agir de façon préventive. 

«Les entreprises ne doivent voir la diversité ni comme un enjeu ni comme un défi, mais simplement comme un fait. Elles doivent la considérer de façon naturelle, et que ça fasse partie de leur ADN». Dafina Savic, co-fondatrice de Uena


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Cinq leçons à tirer de la pandémie, selon les professionnels des RH

Télétravail généralisé, conversations virtuelles, gestion à distance. La pandémie a frappé de plein fouet les organisations, les gestionnaires, les employés. Mais quelles leçons peut-on tirer de la pandémie pour mieux faire face à l’avenir, selon les RH?

Prendre soin de soi. Mieux communiquer nos émotions. Faire place à l’humain.

Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec (CRHA), en est persuadée: ces nouvelles réalités vont perdurer et teinter durablement les pratiques. 

«Si la pandémie avait duré deux mois, on serait peut-être tous retournés à nos bonnes vieilles habitudes, dit-elle à Métro, mais maintenant j’ai bon espoir que les changements positifs vont être durables.» 

C’est dans ce contexte que l’Ordre des CRHA a mené un grand exercice de réflexion afin de tirer des apprentissages de l’expérience des derniers mois. 

Alors, que faut-il en conclure?

Première des cinq leçons des RH en temps de pandémie: les gestionnaires et les employés se sont rapprochés, en pénétrant chacun dans la sphère privée de l’autre. 

«C’est une chose de savoir que nos employés ont des enfants, puis de voir ou d’apercevoir ces enfants. On a davantage pris conscience des responsabilités familiales au sein des équipes.» -Manon Poirier, présidente des CRHA 

Selon le constat des RH, confiance, empathie et personnalisation sont donc des approches à conserver. Le gestionnaire pourrait même, dans l’avenir, être davantage valorisé pour ses qualités humaines que pour sa simple expertise. 

Le télétravail, entre ombre et lumière

Deuxième leçon: si le télétravail a de nombreux avantages, dont celui de la flexibilité, il vient quand même avec quelques revers. 

«Le danger du télétravail, ce sont les heures de travail et l’hyperconnectivité. Même si l’on n’y est pas obligé, on peut se retrouver connectés à toute heure du jour et du week-end.» -Manon Poirier, présidente des CRHA 

Les RH soulignent en outre les risques de l’isolement et des conséquences sur la santé mentale. Mais aussi de la difficulté à maintenir des relations de qualité entre collègues. 

«Le défi est très important en matière de culture organisationnelle. Comment intégrer un nouvel employé à distance? Le danger aussi est peut-être de perdre le sentiment d’appartenance au groupe qui donne du sens au travail, et maintient la motivation», explique Mme Poirier. 

Cela nous amène à la troisième leçon: l’importance de la santé psychologique. 

Une chose est certaine, la pandémie a contribué à faire tomber des tabous en la matière, explique la présidente. 

Aujourd’hui, les gens sont plus ouverts qu’avant de parler des enjeux qu’ils peuvent rencontrer au quotidien, dit-elle. Et c’est là que les gestionnaires peuvent également se montrer présents, en partageant des capsules, ou encore en soulignant l’existence d’un programme de soutien. 

La clé de la réussite: la communication

Quatrième leçon: une communication récurrente est essentielle. 

Selon les RH, la communication s’est révélée cruciale en temps de crise. Écoute, maintien du dialogue, circulation claire de l’information: les organisations doivent miser sur la transparence et la régularité, selon eux. 

Pour ce faire, le numérique a bien entendu un rôle essentiel à jouer. La pandémie a d’ailleurs mis en lumière «le dangereux retard» des organisations du Québec sur le plan du virage numérique, constatent les RH. 

«Les organisations qui s’en tirent le mieux sont celles qui ont misé sur la communication, et qui ont maintenu une affiliation avec leur équipe. Et ce, même quand ils ont dû temporairement mettre à pied du personnel.» -Manon Poirier, présidente des CRHA 

Et maintenant?

Dernière des leçons à tirer de la pandémie, selon les RH: il faut être tournés vers le futur, et l’inconnu. 

Pour les RH, puisqu’on ne peut pas prédire de quoi demain sera fait, le mieux est encore de miser sur l’agilité, la polyvalence, l’adaptabilité; des qualités qu’on aura pu acquérir en temps de crise. 

Toutefois, la mise en place d’un «plan de contingence» n’est pas non plus à négliger, précisent-ils. Et ce, afin de prévoir les risques de turbulence. Ce que peu d’entreprises avaient fait avant la crise, selon eux. 

 «Une telle réflexion en amont permet une rapidité d’action dès le départ ainsi qu’un état de contrôle chez les dirigeants, estiment-ils dans leur dossier. Et cela se traduit par un sentiment de confiance auprès des équipes.»


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Psychologie: les obstacles à la créativité

La créativité, c’est la capacité qu’à un individu d’imaginer, de construire et de découvrir des solutions nouvelles à un problème. Cette semaine, je souhaite vous présenter les principaux obstacles à la créativité.

Tout petit, vous étiez un champion de l’innovation. Une simple boîte en carton vous tombait entre les mains et, en quelques instants, devenait un bolide de course. Vous regardiez le ciel et les nuages se transformaient en personnages mythiques. Une promenade au parc devenait un périple dans une forêt médiévale.

Et aujourd’hui, vous affirmez ne pas être créatif. Qu’est-ce qui s’est passé depuis? Qu’est-ce qui a fait que votre belle créativité s’est émoussée? Tentons de découvrir les causes de votre implosion créative.

Le regard des autres sur soi

Si vos parents étaient du genre à contrôler vos comportements en se demandant ce que les voisins allaient en penser, il est possible que cette question ait progressivement affaibli votre spontanéité et votre désir de trouver de nouvelles manières de faire les choses. On vous a fait entrer dans un moule. Le moule des comportements acceptés.

La peur et la créativité

Et si votre idée ne fonctionnait pas? Quels impacts cela aurait-il? C’est fou ce que la peur peut vous empêcher de créer tout au long d’une vie. Elle peut transformer les plus créatifs en zombies organisationnels.

L’anxiété et l’insécurité

Il arrive un moment dans la vie où on est conscient de nos idées géniales, mais on craint les retombées. Alors, on ne fait rien en se racontant, plus tard, ce qu’on aurait pu faire et les impacts que ça aurait pu avoir sur le cours des choses. Nos idées géniales ne servent donc plus à changer le monde; elles nous permettent d’entretenir l’idée qu’on aurait pu le changer si on s’en était donné la peine.

Ces facteurs vous empêchent peut-être d’aller de l’avant et de vous réaliser. Mais j’ai une bonne nouvelle pour vous: il n’y a pas de complot intergalactique visant à torpiller vos idées. Celles-ci peuvent contribuer à améliorer le monde. La première étape pour y arriver, c’est de vous débarrasser de ces prophéties autoréalisatrices que vous entretenez et qui vous empêchent de vous réaliser.


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Le party de Noël, ciment de la vie de bureau

Plusieurs salariés ont le caquet bas ces temps-ci… C’est qu’ils commencent à réaliser qu’il n’y aura pas de party de Noël cette année comme par les années passées.

«Les rituels, c’est important dans la vie des organisations, assure Julie Carignan, CRHA, psychologue organisationnelle chez Humance. Les fêtes d’arrivée, de départ et les partys de Noël sont des moments que les employés attendent avec impatience, où on apprend à se connaître autrement que par les tâches de travail.»

À ces occasions, «on collectionne des souvenirs pour le reste de l’année, du genre  »te souviens-tu de l’année dernière, au party de Noël…” Et c’est bon pour le climat et l’ambiance de travail», poursuit Mme Carignan.

Les risques de remettre à l’an prochain

Avis aux patrons qui seraient tentés de remettre le party à l’an prochain, cela risque de démotiver les troupes, surtout à la fin d’une année particulièrement éprouvante.

En ne faisant rien cette année, pas même en mode virtuelle, on brise un rituel qui a sa place, rappelle Mme Carignan.

Il est possible de prévoir quelque chose malgré le contexte de la pandémie, car les célébrations de fin d’année sont un moyen de reconnaissance pour les efforts consentis au cours des 12 mois écoulés.

«On peut faire beaucoup de choses avec Zoom, c’est facile de travailler avec cette plateforme. On peut organiser des partys allant de 20 à 1 500 personnes», confirme  Benjamin Phaneuf, président du Groupe Phaneuf, qui célèbrera son 25e anniversaire de fondation l’an prochain.

Exemple fictif d’un party à 50 000$

Questionné à savoir ce qu’il est possible d’obtenir avec un budget de 50 000$, M. Phaneuf mentionne un événement de 90 minutes pour environ 1 000 personnes. De manière détaillée, le client obtiendra les services d’un animateur ainsi qu’une prestation en direct d’une ou de plusieurs personnes et des capsules humoristiques préenregistrées.

Le party de Noël est une occasion de partage qui donne de la profondeur aux relations de travail.» – Julie Carignan, CRHA, psychologue organisationnelle chez Humance.

«On peut procéder à des échanges de cadeaux virtuels, il y a des plateformes qui offrent ce service. Dans ce cas, le défi est d’avoir à faire plaisir à quelqu’un qui n’est pas une proche», illustre Mme Carignan, d’Humance.

«Un de mes clients a passé une commande auprès d’une chaîne de restaurants pour que tout le monde reçoive son repas à la maison, pour souper ensemble au même moment, chacun chez soi. L’objectif est de créer un effet wow», expose Mme Carignan.

Prévoir un déroulement

Idéalement, le party virtuel 2020 ne devrait pas dépasser deux heures, conseille-t-elle. Au-delà de deux heures, ça devient lourd, la fatigue s’installe.

La direction peut aussi organiser une fête virtuelle, des jeux, des jeux-questionnaires où on apprend à se connaître. Il faut prévoir une suite d’événements, y allant du mot de bienvenue au point d’orgue final, que ce soit un spectacle, une prestation ou autre.

«Il ne faut pas hésiter à aller chercher des spécialistes de l’organisation de fêtes virtuelles, car on risque d’être réuni sur zoom et de devoir improviser. Le risque que l’événement tombe à plat est grand.»

«Il faut prévoir le déroulement de la soirée, confirme Nadia Champagne, de NC2 Événements, même si cette année, c’est particulier. Mais c’est notre nouvelle réalité, que voulez-vous…»

On dirait que l’entrepreneure a senti le vent tourner, car il y a quelques semaines à peine, NC2 et Creativ Nation ont investi dans la construction de trois studios permanents équipés de régie. Des techniciens professionnels s’occupent que tout roule.

«Par exemple, ajoute l’entrepreneure, on peut avoir un magicien, un humoriste ou un mixologue en ligne qui invite les gens à faire un cocktail avec lui. Ça n’a pas besoin d’être long pour être le fun.»


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COVID-19: ces entrepreneurs québécois qui tentent de «se repositionner»

Plan d’affaires révisé, nouvelles initiatives marketing: les entrepreneurs québécois font tout pour «se repositionner» et rester hors de l’eau au temps de la COVID-19. La vente en ligne peut-elle les sauver à l’heure d’Amazon?

«C’est sûr qu’il y a plus de la moitié des entreprises que je conseille qui sont en mode survie. L’autre moitié est en train de se repositionner», indique à Métro Pierre Lemieux de PME MTL.

«Mon souci est de savoir si le talent qu’on a ici sera encore là lors de la relance. Ou bien en train de développer un autre créneau d’affaires», déplore celui qui offre ses conseils stratégiques aux entreprises créatives et culturelles. 

C’est donc pour soutenir ces entrepreneurs que PME MTL a lancé trois initiatives dans le cadre de son 5e anniversaire: les boîtes gourmandes Fête ici, des boîtes expérientielles, ainsi qu’une projection artistique présentée en hommage aux entrepreneurs à Montréal.

La nécessité de se repositionner

Au Zoo Ecomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue, on participe à l’initiative de PME MTL. Un consommateur peut acheter des billets qu’il pourra utiliser quand le Québec déconfinera. Et ainsi, aider le zoo. 

Celui-ci a dû faire preuve de «beaucoup d’imagination» pour compenser une perte de revenus de l’ordre de 90%, comme l’explique à Métro la directrice des communications, Émilie Sénécal. 

En plus d’avoir entre autres créé des visites virtuelles, le zoo va lancer une boutique de souvenirs en ligne pour tenter de générer un peu de revenus, avec des produits à 95% québécois. 

Pour Mme Sénécal, consommer local est aujourd’hui une nécessité. 

«Je crois que les gens ont une volonté plus grande d’acheter local quand ils voient les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs d’ici. Le local est là pour rester!» – Émilie Sénécal, Zoo Ecomuseum 

La vente en ligne: pas si simple!

Les commerces alimentaires, eux aussi, ont dû jouer la carte de la boutique en ligne. Mais tout n’est pas si simple. 

Pour ceux qui le faisaient déjà avant la crise, la pandémie a agi tel un «accélérateur», comme l’explique Alex Sereno, cofondateur de Barista, pour qui la COVID a eu un impact énorme sur les ventes. 

«C’est ce qui a fait la différence. Ça fait des années qu’on est une marque digitale, très présente en ligne, mais le confinement a accéléré tout ça», dit M. Sereno qui participe aussi aux boîtes gourmandes de PME MTL. 

Pour lui, «shifter vers le e-commerce pour générer des revenus» sur sa propre plateforme de vente de café fut l’une de ses réussites durant la COVID. 

En revanche, pour ceux qui ne faisaient pas déjà de la vente en ligne, comme Emilio Hernandez de La Mexicoise, leur existence est davantage menacée. Il voit d’ailleurs sa participation à l’initiative de PME MTL comme une nouvelle opportunité de marketing. 

«Si je n’arrive pas à avoir assez de ventes pour combler les besoins minimaux, je serais obligé de fermer l’entreprise», explique M. Hernandez qui d’ordinaire vend et fait découvrir les insectes comestibles aux consommateurs.

Pour développer ses ventes, Emilio Hernandez s’est même tourné vers Amazon.  

«Je vais essayer cette stratégie en ligne, car je fais preuve de persévérance, mais si cela ne fonctionne pas, je vais fermer. Je me donne un délai de 6 à 8 mois.» – Emilio Hernandez, propriétaire de La Mexicoise 

Amazon, meilleur ennemi?  

S’il est une menace pour certains commerçants, Amazon peut parfois se révéler une «opportunité.» C’est que nous explique Alexandre Skerlj, expert en logistique du commerce électronique. 

«Un fabricant québécois pourra utiliser Amazon comme un canal de marché pour exporter ses produits ou étendre ses marchés au Canada et ailleurs», indique-t-il à Métro

Le défi de taille se situera plutôt du côté de la «performance logistique», selon lui. 

«Amazon est capable de promettre de courts délais de livraison, de la gratuité, une facilité de retour de produits. Le consommateur s’est habitué à cette rapidité et à cette facilité. Il a développé certaines attentes quant à cette performance logistique.» -Alexandre Skerlj, expert en logistique du commerce électronique.

Voilà, peut-être, de quoi expliquer la récente hausse de 40% du chiffre d’affaires d’Amazon

Et pour les détaillants qui voudraient rivaliser avec le géant, c’est encore plus compliqué.  

Le cumul des coûts d’emballage, de préparation de commandes, de livraison, de marketing du site d’achats/ventes, et même d’éventuels retours de produits, peut ainsi grimper si vite que ce ne soit même plus rentable, explique M. Skerlj.


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Télétravail: «J’ai peur de perdre le contrôle!»

Gérer le télétravail nécessite de s’adapter, tant du côté des salariés que des gestionnaires. Pour ces derniers, la marche peut parfois être haute. Entre autres, il faut déléguer, faire confiance et accepter de perdre l’emprise sur le travail quotidien de ses employés. Certains vivent cela difficilement, d’autres non.

Le gestionnaire doit adapter son style de gestion au télétravail et revoir ses méthodes et ses priorités. «À distance, c’est futile de croire qu’on pourra gérer les heures et la présence des salariés», explique Noémie Ferland-Dorval, conseillère aux affaires publiques, à l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec (CRHA).

De son côté, Yanik Deschênes, directeur des relations publiques chez Sid Lee estime que la confiance en les gens est primordiale: «Quelle importance si le travail est fait entre 8 à 5 ou durant la soirée, pourvu qu’il soit fait?»

Il s’est adapté à la situation, un jour à la fois.

Premièrement, explique-t-il à Métro, il a fallu gérer l’inconnu de la première vague, l’incertitude des employés et des clients. Puis vint l’habituation au télétravail, où «on réalise que la terre n’arrêtera pas de tourner», et finalement, l’essoufflement, à l’aube d’un automne qui s’annonce difficile. Tout au long de ces phases, il faut demeurer productif, rassurer employés et clients sur la suite de choses. C’est pourquoi, estime-t-il, que la confiance est primordiale.

Valeur ajoutée aux rencontres

Avec le travail à distance, il faut repenser les moments où les équipes seront réunies au bureau puisque ces occasions seront plus rares. Il faudrait qu’elles soient à valeur ajoutée, car l’expérience a montré que chacun peut très bien faire le travail, derrière son ordinateur, depuis sa résidence. Donc quand tout le monde est réuni au bureau, ce sera le bon moment pour des rencontres d’équipe pour aborder des questions délicates ou stratégiques par exemple.

«Les entreprises plus réfractaires au télétravail ont vu, grâce à leur expérience, moins d’enjeux au niveau de la production qu’elles ne le pensaient de prime abord», relate Mme Ferland-Dorval.

Et cela a pu rassurer les patrons, surtout ceux de type microgestion qui ont besoin de tout savoir et de tout voir pour se sentir en contrôle, bien en selle aux commandes. C’est le cas de celui que nous appellerons Monsieur B., qui, pour des raisons évidentes, accepte de nous parler à la condition que nous taisions son identité et le nom de l’entreprise qu’il dirige.

«Au début, j’ai eu peur de perdre le contrôle de mon équipe, dit-il en toute humilité. Peur qu’ils volent du temps, qu’ils ne travaillent pas autant que lorsqu’ils sont au bureau où je peux mieux les surveiller du coin de l’œil.»

Mais à sa grande surprise, au-delà de sa propre incertitude, la terre n’a pas arrêté de tourner et le travail a été effectué comme lorsque l’équipe était présente dans leurs bureaux du centre-ville de Québec. «Cela m’a rassuré», avoue-t-il.

Monsieur B. devra probablement revoir ses priorités, ses méthodes, car le télétravail pourrait devenir une tendance lourde.

«On a sondé nos professionnels en ressources humaines et les trois quarts prévoient élargir les mesures de télétravail par rapport à avant la pandémie», indique Mme Ferland-Dorval.

«Le télétravail sera nécessairement un legs de la pandémie, croit l’Ordre. La tendance semble être là pour rester, mais peut-être pas à cinq jours par semaine. Plusieurs formules pourraient émerger une fois la pandémie maîtrisée bien que celles-ci soient encore à définir pour le moment.»

Défis du gestionnaire face au télétravail

  1. Soutenir la poursuite des échanges informels.
  2. Prendre le pouls de l’équipe et procéder à des changements si nécessaire.
  3. Lancer des initiatives favorisant l’entraide, comme un fil de discussion sur une plateforme collaborative.
  4. Recréer des moments de socialisation pour briser l’isolement de l’équipe.
  5. Demeurer à l’affût des difficultés éprouvées par l’employé à distance.
Source : Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec (CRHA)

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La pandémie fait peur aux magasins d’Halloween

La chose la plus effrayante à propos de cette Halloween, c’est à quel point elle sera calme. Cela est particulièrement vrai pour les magasins de costumes et les détaillants éphémères dont les ventes ont chuté en raison des restrictions gouvernementales.

Même si le gouvernement du Québec n’a pas annulé la traditionnelle chasse aux bonbons, les parents sont naturellement inquiets à l’idée d’envoyer leurs jeunes enfants dans la rue le 31 octobre.

Les magasins spécialisés en souffrent

Et avec l’annulation des grandes fêtes d’Halloween dans les boîtes de nuit et les bars, beaucoup choisissent de célébrer la soirée à l’intérieur (ou pas du tout). Les entreprises qui comptent sur des ventes élevées à cette période de l’année ressentent le pincement financier.

Chez Oya Costumes, l’Halloween est généralement la période la plus achalandée de l’année. Dernièrement, cependant, les affaires n’ont pas été comme d’habitude.

«Nous espérons une remontée à l’approche du 31, mais nous ressentons le coup», a déclaré Faten Hodroge, propriétaire du magasin de Verdun. «Et ce n’est pas seulement nous. Nous souffrons tous. »

La boutique se remet encore des conséquences d’un été lent qui est traditionnellement rempli de clients à la recherche de costumes élaborés pour des événements majeurs tels que Comic-Con et Osheaga. L’Halloween représentant environ les trois quarts de ses revenus annuels, elle espérait une petite remontée. Mais à mesure que la date approche, ce sentiment d’espoir semble de moins en moins atteignable.

Heureusement, la propriétaire note que ses costumes pour enfants se vendent rapidement, car les parents déguisent toujours leurs enfants pour l’école.

«Mais bien que les affaires pour les enfants aient été aussi fortes que les années précédentes, cela ne compense pas totalement le fait que nos ventes pour les adultes ont baissé de plus de 50%», a-t-elle expliqué.

Oya Costumes n’est pas la seule entreprise à connaître une forte baisse de ses ventes.

«Les magasins comme le mien comptent sur Halloween», a déclaré Marc Choran, propriétaire de la boutique de fête Giggles. «Je n’aurais jamais pensé que la pandémie nous toucherait autant qu’elle l’a fait.»

M. Choran ouvre habituellement quatre boutiques éphémères dans la ville, en plus de son emplacement principal à LaSalle. Mais cette année, il n’en ouvre qu’un seul.

Pendant ce temps, Au Bal Masqué de Lachine se débrouille, ne serait-ce que grâce au soutien des résidents locaux.

«Notre boutique est profondément ancrée dans le quartier», a déclaré la copropriétaire Janie St-Pierre. «Nous sommes ici depuis des années et nous entretenons des liens étroits avec nos clients. Sans eux, je ne sais pas où nous serions.»

À l’approche du grand jour, Mme St-Pierre est convaincue que les gens vont malgré tout célébrer en dépit des restrictions. En fait, beaucoup de ses clients se préparent pour des fêtes costumées virtuelles et des séances photo à domicile.

Les gens sont résilient. Ils trouvent toujours un moyen de tirer le meilleur parti d’une situation.» – Janie St-Pierre, copropriétaire de la boutique Au Bal Masqué.

Selon les dernières données, ceux qui célèbrent Halloween dépensent dans les magasins en moyenne 52$ en costumes, 43$ en décorations et 77$ en assistant à une fête. En 2015, les Canadiens ont dépensé environ 1 milliard de dollars en achats liés à l’Halloween.

Amazon

Pour beaucoup de ces magasins, la pandémie ne fait qu’amplifier la concurrence amorcée par Amazon, où les prix sont souvent moins chers et les articles peuvent être expédiés gratuitement en quelques jours. Alors que de plus en plus de consommateurs se tournent vers les achats en ligne, les petites entreprises comme Oya Costumes ont du mal à suivre.

«Nous avons toujours l’impression que c’est une concurrence déloyale parce que nous ne sommes pas sur un pied d’égalité», a déclaré Mme Hodroge. «C’est comme une fourmi en compétition avec un éléphant.»

La propriétaire souligne que le géant du Web a été «très destructeur» pour son industrie, car il peut se permettre de vendre des produits à des prix inférieurs à leur coût pour empêcher les petites entreprises de prospérer sur le marché.


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