Les femmes (toujours) angoissées par l’idée de vieillir et de voir leur corps changer
Les stéréotypes liés à l’âge ont la dent dure, et malgré moult stratégies initiées ces dernières années pour prévenir l’âgisme, les femmes en subissent toujours les répercussions. Une nouvelle étude révèle que le fait de vieillir demeure une source de préoccupation pour les femmes, tout comme le fait de voir leur physique changer au fil des années.
Malgré l’avènement des mannequins silver, et autres héroïnes poivre et sel dans les industries de la mode et de la beauté, les conséquences de l’âgisme pèsent toujours sur le moral des femmes qui n’en ont pas fini avec la peur de voir les années défiler. Une nouvelle étude menée par Appinio*, en collaboration avec CEW, révèle que les femmes sont toujours préoccupées par l’idée de vieillir, bien qu’elles se disent dans le même temps plus indulgentes avec elles-mêmes, et davantage encore plus épanouies.
L’âgisme, un mal qui ronge
Les femmes, quel que ce soit leur âge, se disent préoccupées par le fait de vieillir. Sept sondées sur dix déclarent y penser souvent, voire très souvent, et presque autant (69%) se montrent angoissées par l’idée de voir leur physique changer au fil des années. Il faut dire que la gent féminine porte un regard plutôt sévère sur son physique lorsqu’elle fait face à un miroir, à hauteur de 72% chez les 30-39 ans et de 58% chez les 60-70 ans. Stéréotypes et injonctions semblent peser sur les angoisses des femmes face aux années qui passent, et ce malgré une plus grande indulgence face à leur reflet dans le miroir après 50 ans.
L’étude montre que certains évènements ou actions se révèlent être de véritables marqueurs de l’âge; constat fait par près des deux tiers des femmes de plus de 50 ans (64%). Chez la quinqua, c’est la ménopause (53%) qui apparait comme l’événement le plus symbolique des années qui défilent, devant le fait même de passer la barre des 50 printemps (42%), la perte d’un parent (37%), et le fait de devenir grand-mère (22%).
Mais ces marqueurs du temps ne sont pas les seules difficultés rencontrées par les femmes qui avancent en âge. Elles pointent également du doigt les difficultés liées au fait de faire des rencontres amoureuses et de se sentir séduisantes, tout comme le fait d’avoir une vie sociale intéressante. Un constat qui n’est pas des plus réjouissants… Mais contrairement aux idées reçues, l’âge peut également être synonyme de bien-être et d’accomplissement de soi.
Plus épanouies au fil du temps
Lorsqu’on leur demande leur ressenti face à la personne qu’elles étaient il y a une décennie, les femmes jugent plus sévèrement leur apparence physique. Toutes classes d’âge confondues, la moitié des sondées affirment se sentir moins bien dans leur corps qu’auparavant, mais trois femmes sur dix déclarent se sentir mieux dans leur tête, et plus des trois quarts confient même se sentir autant, voire plus, épanouies.
Notons également que les priorités des femmes évoluent sensiblement entre la trentaine et la cinquantaine. Si les trentenaires et quadragénaires placent, dans l’ordre, la famille (89%), la santé (52%), et leur couple (39%) dans leurs priorités, les quinquagénaires et sexagénaires privilégient le bien-être (34%) à leur vie amoureuse, et prennent également davantage de temps pour elles-mêmes (71% des 60-70 ans, contre 46% des 30-39 ans).
Et contrairement aux idées reçues, les femmes âgées de 50 à 70 ans accordent plus d’importance à leur apparence que leurs cadettes. Un quart d’entre elles affirment y faire attention, et ce en toutes circonstances, contre seulement 15% des 30-49 ans. Ultime constat et non des moindres, l’estime de soi augmente également avec l’âge. Si le regard du conjoint apparaît plus important que le propre regard des femmes entre 30 et 49 ans (60% contre 51%), l’ordre s’inverse totalement entre 50 et 70 ans (46% contre 61%).
* Cette étude a été réalisée entre le 29 novembre 2021 et le 1er décembre 2021, auprès de 1.014 femmes âgées de 30 et 70 ans.