Les universités d’ici emboîtent le pas
Trois nouveaux programmes de premier cycle sont offerts en sciences et technologies de l’environnement cet automne.
Les universités multiplient leur offre afin de former davantage les spécialistes qui relèveront les nombreux défis technologiques et écologiques de demain.
À l’UQAM, le certificat en sciences de l’atmosphère est proposé depuis la rentrée. Il s’agit d’une introduction théorique et pratique à la météorologie et à la climatologie. Une fois tous les crédits validés, les diplômés seront en mesure d’appréhender les problématiques de pollution atmosphérique, de comprendre les interactions entre l’atmosphère et l’océan, de connaître les particularités du cycle de l’eau ou encore d’interpréter l’information météorologique en temps réel.
Les cours d’une mineure en technologies géospatiales ainsi que ceux d’un certificat du même nom débutent ce mois-ci à l’Université Concordia. Ces deux cursus se concentrent sur les données spatiales. Appelées également Systèmes d’Information Géographique (SIG), ces données sont devenues un outil important pour les gouvernements et les entreprises comme Google, en raison de la géolocalisation, mais elles permettent aussi de résoudre divers cas liés à l’environnement. Les SIG peuvent prédire par exemple si des quartiers ont besoin d’espaces verts supplémentaires ou quelles zones seront inondées si les niveaux de l’eau atteignent un certain niveau.
L’horloge climatique projetée à Concordia fonctionne grâce à ces technologies géospatiales. Mise à jour annuellement par des scientifiques du monde entier, elle indique à l’aide de données de pointe le temps qui reste avant que la planète n’atteigne le seuil critique de réchauffement de 1,5 °C ou de 2 °C.
«De nos jours, la jeunesse est fortement sensibilisée aux problématiques environnementales et est écologiquement engagée.» –René Laprise, professeur titulaire au Département des Sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’UQAM
Les universités répondent à des besoins urgents
Le nouveau certificat de l’UQAM a été conçu afin de combler le besoin pressant de professionnels spécialisés dans les domaines liés à l’environnement. Il ne requiert en effet aucun prérequis en sciences fondamentales. «Ça permet à une plus grande base d’étudiants d’essayer le domaine des sciences de l’atmosphère, car le certificat offre un programme allégé en mathématique. S’ils sont séduits par le sujet, ils pourront poursuivre leurs études», indique René Laprise, professeur à l’UQAM et responsable des nouveaux programmes.
M. Laprise estime que le Canada a un besoin croissant d’experts afin d’expliquer, de réagir et de corriger les problèmes environnementaux que nous vivons et qui vont s’amplifier avec l’augmentation de la population, la disparité des richesses et le réchauffement mondial.»
L’Université de Montréal, qui ne présente pas de nouveaux programmes pour le moment, a mis sur pied le cours HORizon: Risques et défis du 21e siècle, destiné à tous les étudiants inscrits au premier cycle. Sa thématique est: «Comment limiter le réchauffement planétaire dans un contexte d’indifférence et de scepticisme face à la science?»
«Les étudiants seront introduits à la climatologie et aux risques liés à l’inaction climatique. Le cours les formera à la philosophie des sciences et à la pensée critique», relève le chargé de cours David Montminy. Selon lui, si les questions environnementales n’ont pas changé le visage des études, les universités demeurent à l’avant-plan de la production des savoirs et de l’innovation technologique relativement aux enjeux du réchauffement.
L’ÉTS et Polytechnique sont en train de développer de nouveaux cursus, et l’Université McGill affirme avoir considérablement mis à jour son option Environnement.