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Cirque et architecture dans le QDS

Photo: Lupien+Matteau et l’architecte Jacques Plante


Sans tambour ni trompette, la compagnie de cirque Les 7 doigts de la main a récemment dévoilé, sur son site web, les premières images de son futur centre de création dans le Quartier des spectacles (QDS).

Vous n’avez pas vu passer ces images? C’est normal. Il n’y a pas eu de conférence de presse, ni d’annonce officielle du gouvernement du Québec qui financera pourtant le projet à hauteur de 9,4M$. On s’est contenté d’un simple communiqué pour dévoiler les gagnants du concours d’architecture à l’origine de ce projet, le cabinet Lupien+Matteau et l’architecte Jacques Plante.

La nouvelle aurait mérité une plus grande diffusion considérant l’intrigante proposition architecturale qui est désormais sur la table à dessin. Une proposition qui fera revivre le bâtiment d’intérêt patrimonial du boulevard Saint-Laurent qui a logé pendant de nombreuses années le Musée Juste pour rire.

Premier élément de design qui attire l’œil: la tourelle de verre sérigraphié à l’avant de l’édifice où entreront les artistes et visiteurs. «On a tenté de marquer [directement sur la façade] la nouvelle vocation de l’espace, m’explique le colauréat et animateur de l’émission Visite libre à ARTV, Philippe Lupien. En jouant avec le nom de l’entreprise, Les 7 doigts de la main, on a développé sur ordinateur des empreintes digitales interdépendantes les unes des autres, à l’image des employés qui forment la compagnie.»

Ce «doigt de verre» tranchera radicalement avec le reste de la façade de pierre originale, tout comme avec le béton qui dominera les espaces intérieurs. «Avec les arts du cirque, le béton est à privilégier pour attacher les ancrages des trapèzes et des autres accessoires, indique l’architecte. Ce matériau servira également à absorber les sons en provenance de Saint-Laurent, qui est généralement très bruyant, notamment à cause des autobus qui y circulent.» Cela dit, chaque pièce proposera une expérience spatiale distinctive malgré l’omniprésence de béton. Les couleurs, les formes, les proportions et la quantité de lumière naturelle varieront grandement d’une section à l’autre du centre de production circassien.

Autre force du concept: la flexibilité des espaces. «On devait développer un concept suffisamment flexible pour être capable de s’adapter aux besoins des trente prochaines années, poursuit le collègue de monsieur Lupien, Jacques Plante. Une salle de répétition peut devenir une salle de spectacles. Une salle de création peut se transformer en cabaret ou en atelier pour les gens du quartier. Les salles peuvent se subdiviser et sont accessibles sur trois côtés. […] Il y a un maximum de polyvalence et de possibilités.»

Bref, ça promet! Le chantier devrait débuter dès l’été prochain, alors que les artistes pourront y élire domicile en mai 2016.

Capsule historique
Situé au 2111 boulevard Saint-Laurent, l’édifice a été bâti en 1894 pour abriter la brasserie Ekers. Il a été transformé en 1993 par le défunt architecte Luc Laporte pour y loger l’ancien Musée Juste pour rire.

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