Oui au condo, non à la pression des réseaux sociaux
En 2020, après plusieurs mois confinés ensemble dans leur appartement, Théo et Félix ont fait le grand saut en s’achetant un condo qu’ils aménagent sans pression, en fonction de leurs goûts, de leurs besoins et… de leur budget!
Propriétaires: Théo Dupuis-Carbonneau (30 ans), rédactrice en chef beauté dans les magazines et créatrice de contenu, et Félix Asselin (29 ans), conseiller chez lg2.
Secteur: Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal
Date d’achat: automne 2020 (prise de possession en avril 2021)
Type de propriété: condo indivise (haut d’un duplex)
Dimensions: 5 ½ de 915 pi2 et terrasse aménagée de 150 pi2
Prix affiché: 399 000 $
Prix payé: 408 000 $
Gain estimé sur la propriété depuis l’achat: 40 000 $
Frais de condo: 600 $ par mois pour un fonds de prévoyance
Dans le cadre de la série Le Tour du proprio, Métro vous emmène chez de jeunes propriétaires millénariaux qui ont fait le pari d’investir en immobilier plus tôt que tard. Par ICI les judicieux conseils.
Vous avez acheté en pleine surchauffe immobilière. Comment s’est déroulé le processus d’achat?
Théo: On n’a pas visité tant de condos que ça, seulement trois autres. Ça nous a permis de nous aligner sur ce qu’on voulait et ce qu’on ne voulait pas.
J’étais sur Centris tout le temps, c’était comme une drogue!
Quand j’ai vu la fiche de celui qu’on a acheté, je le trouvais tellement beau et moderne. Quand on est entrés, on a eu un coup de cœur pour la cuisine, parce qu’elle est vraiment centrale. Je trouvais que le condo faisait tellement adulte. En plus, il n’y avait pas de travaux à faire. On a dû faire une offre le soir de notre visite: on était dans le stationnement du condo avec notre courtière à se demander de combien on bonifiait!
Ce qui a joué en notre faveur, c’est que, comme on était locataires avant, on avait une plus grande flexibilité pour la prise de possession.
Comment êtes-vous arrivés à investir un si gros montant avant l’âge de 30 ans?
Félix: Depuis longtemps, je me demandais comment j’allais être capable d’acheter. J’avais quand même beaucoup d’économies, mais mon gros problème, c’était de payer une hypothèque tout seul.
Quand c’était sérieux entre nous deux, j’ai fait des calculs, on a vu que c’était possible et on a commencé à regarder.
Il a fallu que j’aie un coup de pouce quand même. C’était un peu plus de 80 000 $ de mise de fonds. Ensemble, on avait les trois quarts à peu près, donc j’ai eu un prêt de ma mère que je rembourse chaque mois. Et on a un arrangement notarié: j’ai mis plus en mise de fonds, mais pendant cinq ans, Théo paye les deux tiers de l’hypothèque.
Avez-vous fait des améliorations à votre condo?
T: On a un système d’alarme qui vient avec un détecteur de mouvements, on a une serrure automatique qu’on peut contrôler à partir de nos cellulaires et on a une sonnette avec caméra.
On vient de faire installer Hilo et notre prochain gros move, c’est les luminaires.
Cela dit, je pense que je suis quand même imperméable à la pression des réseaux sociaux. Du moins, jusqu’à ce qu’on arrive au déménagement et à la déco. J’écoutais des émissions de réno et je me disais que j’aimerais tellement accéder à ce niveau de design. Mais ce n’est pas réaliste! On dirait qu’avec cette pression, je me demandais s’il fallait que tout soit neuf dans mon condo. Ça m’aurait fait faire des achats qui ne me ressemblent même pas!
Quand j’ai fait ma sortie sur Instagram à ce sujet, j’ai reçu beaucoup de messages de gens qui se sentaient pareil.
Avez-vous eu des mauvaises surprises?
T: On a le cul bordé de nouilles. La seule mauvaise surprise qu’on a eue, c’est qu’on ne savait pas qu’on ne pouvait pas faire de bail sur un indivise, et ma seule préoccupation, c’était de rencontrer le propriétaire du condo d’en bas pour qu’on s’assure que c’était une personne qui a de l’allure. Finalement, c’est une perle!
Quels conseils avez-vous pour les jeunes acheteurs?
F: Le plus gros conseil que je peux donner, c’est de visiter, même si tu sais que ça ne sera pas ce condo-là. Tu vas pouvoir voir ce qui est important pour toi et, quand tu arrives dans celui que tu peux te permettre d’acheter et qui est à ton goût, tu le sais que c’est une bonne affaire. Ça permet aussi de savoir ce qui vaut quoi, parce que tout n’est pas bien évalué.
T: J’ajouterais de se faire préapprouver. Je suggère aussi de se faire un budget réaliste, avec toutes les dépenses et en prévoyant un coussin. Et j’espère que certaines choses vont changer, parce que je trouve que c’est aberrant ce qui se passe avec la crise du logement.