Le lac Lacoursière fait encore des vagues
Une bande riveraine de dix mètres sera installée autour du lac Lacoursière, à L’Île-des-Sœurs. Des résidents s’opposent à cette décision puisque le parc perdra de son espace naturel. L’arrondissement martèle que cela n’était pas leur décision.
La ville-centre, propriétaire du lac, devrait débuter ce printemps les travaux de naturalisation sur les pourtours du bassin du lac. De nombreux résidents dénoncent que les travaux auront une incidence sur l’aspect esthétique de l’endroit.
«Nous devons répondre aux besoins du lac sans étouffer le parc ni perdre 45% du territoire collectif, plaide Lou Desjardins, porte-parole du Comité pour la sauvegarde du parc Lacoursière. Il est possible de sauvegarder le lac sans détruire sa beauté.»
Le comité propose plutôt d’aménager une bande riveraine de trois mètres qui protégerait le lac des pressions anthropiques et contrôlerait le problème de phragmite, qui a créé des odeurs malodorantes au cours des dernières années.
«Ce n’est pas l’arrondissement qui a décidé d’installer une bande riveraine de dix mètres, c’est la loi du ministère [de l’Environnement], soutient le maire de Verdun, Jean-François Parenteau. On aimerait mieux avoir une bande moins longue. Ce qui serait beaucoup plus acceptable.»
Normes
Le lac Lacoursière est assujetti à la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables du ministère de l’Environnement.
Les dispositions de cette politique soulignent que l’aménagement d’une bande riveraine de 10 à 15 mètres est recommandé pour assurer une protection à long terme contre l’érosion. Cela permet l’espace nécessaire pour l’implantation des trois strates de végétation: herbacée, arbustive et arborescente.
«Une bande de protection trop étroite ne permet pas une implantation de la végétation arborescente adéquate ni une grande variété d’espèces arbustives», peut-on lire dans un document officiel du gouvernement.
Le Comité pour la sauvegarde du parc Lacoursière indique qu’il existe à Montréal plusieurs parcs avec étangs naturels qui ne possèdent pas de bande riveraine. D’autre part, plusieurs villes du Québec auraient des bandes moins larges, à savoir de trois à cinq mètres.
«Nous comprenons que notre maire cherche à classer ce dossier avant son départ, mais on croit que, à trop vouloir se hâter, la ville exclut la recherche de nouvelles solutions pour le lac sans trouver de solutions par rapport au problème d’anoxie du lac, dont le traitement est de plus en plus urgent», mentionne Lou Desjardins.
Réviser le statut du lac
L’une des solutions envisagées par l’arrondissement pour éviter l’implantation d’une bande riveraine de dix mètres était de faire changer le statut du lac auprès du ministère de l’Environnement.
«Nous avons appris que la demande de changement de statut n’avait jamais été faite au ministère. La ville-centre porte toute la responsabilité de ce blocage et elle doit répondre de sa radicalité», s’indigne la porte-parole du comité.
Le maire explique que la requête pour modifier le statut du lac ne changerait rien. Il explique qu’au moment de faire changer le statut à la Ville, les ingénieurs ont constaté l’existence de cartes antérieures historiques qui montraient l’emplacement d’un cours d’eau naturel à l’époque.
«Même s’il a été modifié, à l’origine c’était un cours d’eau naturel. Aucun ingénieur ne va mettre son seau pour dire que ce n’est pas un vrai lac. Pour ces raisons, on ne peut pas modifier ce statut», détaille-t-il.
Par ailleurs, le maire estime que plusieurs citoyens ne sont pas aux faits des prochains travaux d’aménagements au parc. En ce sens, il admet qu’il serait pertinent de tenir une séance publique afin de mieux faire connaître les plans de l’arrondissement à ce sujet.
45
La bande riveraine de dix mètres occupera une superficie de 4 135 m², ce qui représente une perte de 45% de la surface actuelle.