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Question-réponse avec Alejandra Zaga Mendez, nouvelle députée de Verdun

Alejandra Zaga-Mendez
Alejandra Zaga Mendez est devenue, le 3 octobre dernier, la première femme d'origine latino-américaine à être élue comme députée. Photo: Clément Gaboury / Métro

Après des heures de suspense, Alejandra Zaga Mendez a été élue députée de Verdun dans la nuit du 3 au 4 octobre dernier. À environ un mois de l’ouverture de la session parlementaire à l’Assemblée nationale, Métro s’est entretenu avec la première députée solidaire de l’histoire de l’arrondissement.


Comment s’est déroulée votre soirée du 3 octobre dernier?

J’ai appris que j’avais la COVID-19 deux ou trois jours avant les élections. Donc cette soirée, je l’ai passée isolée chez moi, dans ma chambre. C’était un peu déchirant de vivre ça à distance, mais je n’avais pas le choix. Durant la soirée, j’ai attendu les résultats jusqu’au petit matin, et là, vers 2h, je réalise qu’on a gagné. Donc bien sûr, c’est l’effervescence, le téléphone qui sonne, la tablette qui sonne. On a vécu beaucoup d’émotions lors de cette soirée-là, et nous sommes très fiers du travail accompli depuis le printemps.

Le fait d’être devenue la première députée d’origine latino-américaine, qu’est-ce que ça représente pour vous?

C’est un mélange de fierté et de responsabilités. Je suis très fière et oui, c’est la représentation de nos origines, mais aussi la représentation des enjeux, des enjeux que j’ai moi-même vécus par mon parcours migratoire et en venant d’une famille monoparentale […] Ces enjeux-là, ils me motivent. J’ai une motivation de les amener avec moi à l’Assemblée nationale.

Le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys et le ministère de l’Éducation ont envoyé, la semaine dernière, un communiqué mentionnant que le projet d’une troisième école à L’Île-des-Sœurs n’était plus nécessaire en raison d’une nouvelle étude sur la démographie du secteur. Quelle a été votre première réaction, et comment allez-vous gérer ce dossier?

Ma première réaction a été la déception. Mais aussi le fait de ne pas bien comprendre les justifications derrière cette décision. Sur le coup, j’ai demandé une rencontre d’urgence parce que c’est une nécessité de bien comprendre les raisons. Ce n’est pas seulement de mettre sur pause la construction d’une école, c’est de mettre sur pause l’accès à des services publics. J’ai déjà entamé le dialogue avec le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys pour voir ce qu’on peut faire. […] Il faut voir les besoins de cette école au-delà d’un calcul démographique. Il faut voir comment ces infrastructures scolaires améliorent le milieu et la qualité de vie à L’Île-des-Sœurs. Quand on se base seulement sur un calcul technocrate, on oublie les gens. Moi, mon travail, c’est de représenter les gens. D’ailleurs, j’attends toujours une réponse du ministère de l’Éducation. Cet enjeu, c’est d’avoir accès à des services publics de proximité.

Vous avez fait de la lutte à la crise du logement votre priorité lors de la plus récente campagne. Comment allez-vous réussir à bonifier l’offre de logements sociaux à Verdun, alors que vous faites face à un gouvernement caquiste majoritaire?

La priorité, c’est d’accompagner les groupes sur le terrain qui ont déjà des projets sur la table. De manière très pragmatique, on peut se concentrer sur les projets concrets à Verdun et les accompagner, pour nous permettre d’avoir des gains. En mettant de la pression sur le gouvernement, on va être capable. Comptez sur moi, on va mettre toute notre énergie pour se mobiliser et accompagner les acteurs du milieu de l’habitation.

Wellington a été nommée la rue «la plus cool au monde», le développement économique va bon train. Toutefois, est-ce que le développement du quartier se fait au détriment de la cohésion sociale? L’embourgeoisement de l’arrondissement est-il un enjeu préoccupant selon vous?

L’embourgeoisement est devant nous, il fait désormais partie du tissu. Malheureusement, si on laisse ça aller, on va voir les inégalités s’accentuer. Chez Québec solidaire, chaque fois qu’il y a une politique publique qui arrive, on la traite toujours sous l’angle de l’égalité sociale. La principale proposition chez nous, c’est un registre des baux commerciaux. C’est beau, avoir la rue la plus cool au monde, mais il faut y avoir accès. Il faut que nos petits commerçants puissent y avoir accès. On veut que nos commerces locaux et familiaux continuent d’offrir des services à des prix raisonnables. Il faut quand même noter qu’on a une belle diversité de commerces à Verdun, pour tous les portefeuilles. Il y a également la question du logement, de l’accessibilité, l’aide aux banques alimentaires et l’itinérance qui grimpe. Ce sont des enjeux sociaux auxquels je compte m’attaquer et surtout, [je compte] les amener à Québec avec moi. Notre rôle, c’est de dire à M. Legault: «Voici ce qui se passe à Verdun.»

Le conseil d’arrondissement se penchera au cours des trois prochaines années sur une possible passerelle reliant L’Île-des-Sœurs à la terre ferme verdunoise. Est-ce un projet auquel vous croyez?

Il va falloir que je m’assoie avec l’arrondissement pour étudier le dossier. Si ça permet l’amélioration du transport actif, de la mobilité et de la connectivité, si on voit les bénéfices, bien sûr que nous allons soutenir le projet. Ça pourrait permettre aux gens de laisser la voiture à la maison pour venir faire des courses à Verdun.

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