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CHSLD Herron: manque de transparence de Legault, selon le maire de Dorval

Le maire de Dorval, Edgar Rouleau. Photo: Archives

Le maire de Dorval Edgar Rouleau estime que le gouvernement provincial a manqué de transparence dans le dossier du Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Herron, où 31 résidents sont décédés. Il entend faire pression pour assurer de meilleures conditions pour nos aînés vulnérables.

À ses yeux, le gouvernement aurait caché certaines informations en démontrant trop d’optimisme lors de ses points de presse quotidiens précédant l’annonce de la mise sous tutelle de l’établissement du chemin Herron.

«On nous disait que ça n’allait pas si mal que ça, on rappelait aux personnes âgées de faire attention, et tout d’un coup, on nous sort l’information de tous ces morts comme un coup de botte», dénonce le maire Rouleau.

Selon lui, le premier ministre était au courant de la situation avant de la rendre publique, la semaine dernière, forcé par un article de La Gazette. «J’ai de la misère à croire qu’il n’était pas au courant, argue-t-il. Sinon, il y a un problème, parce que ça veut dire que tout le monde travaille en silo au gouvernement.»

Encore aujourd’hui, M. Rouleau trouve que l’information sur la situation dans les CHSLD est difficile à obtenir. «On a des appels téléphoniques avec le gouvernement et il faut leur poser mille questions pour avoir une réponse», note le maire.

L’élu communique de façon régulière avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal depuis le 30 mars, date à laquelle du personnel de santé s’est amené en renfort à la résidence Herron.

Comme le grand public, il a constaté l’ampleur des décès par les médias. «Je considère que les agissements à Herron sont inacceptables», martèle le maire.

Soutien

Dorval entend exercer des pressions sur le gouvernement provincial dans l’espoir que la situation ne se répète plus dans ses autres CHSLD. Le maire Rouleau appuie la hausse des salaires qui serait proposée à long terme.

«Avec un salaire de 13-14 $ de l’heure, je comprends qu’ils ont de la misère à trouver des employés», raisonne le maire.

Davantage d’inspections pourraient également prévenir des catastrophes de la sorte. «Le gouvernement vient faire des visites surprises dans les restaurants pour qu’ils suivent des normes de santé et d’hygiène, alors pourquoi ne sont-ils pas capables de le faire avec les centres d’hébergement», interroge M. Rouleau.
En guise de solidarité aux victimes de la tragédie, la Cité a mis en berne tous les drapeaux de ses parcs et édifices municipaux.

Manque de personnel

Aux prises avec une pénurie de personnel, le Groupe Katasa, qui possède la résidence Herron, a demandé au CIUSSS de lui venir en aide. Des infirmières, médecins et bénévoles notamment de l’hôpital St. Mary’s et du Lakeshore sont donc venus en renfort.

Ce n’est que plusieurs jours plus tard, le 8 avril, que le CIUSSS a eu accès aux dossiers médicaux des patients.

Actuellement, environ 1250 employés manquent à l’appel dans les centres d’hébergement, estiment les autorités, souvent parce qu’ils sont infectés ou qu’ils sont en isolement volontaire.

Par souci de transparence, Québec publiera une liste des résidences où la situation est «critique», sur une base quotidienne. Jusqu’ici, 41 résidences seraient «sous surveillance». Le gouvernement affirme avoir tiré ces conclusions après avoir terminé la visite des 2600 établissements à travers la province.
En collaboration avec Henri Ouellette-Vézina

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