Le café de la MCC est de retour
Fermé deuis plusieurs mois, le petit café de la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord reprend du service. Un groupe d’étudiants donne de son temps pour faire revivre ce lieu de rencontres.
Le rideau vient à peine d’être levé que les employés qui travaillent à la Maison culturelle et communautaire (MCC), arrivent déjà tasse en main, pour commander un café au comptoir l’Exil qui a rouvert il y a quelques jours.
«Je ne sais pas faire de latte art. C’est Margaux qui fait des cœurs dans la mousse», prévient Laurianne, l’une des deux jeunes qui s’occupent aujourd’hui du petit établissement.
Café, thé, chocolat chaud, et même biscuits et salades, le comptoir ouvert à tous propose un peu de tout, à bas prix.
«Avec le temps, nous espérons augmenter notre offre. Nous aimerions nous fournir chez des entreprises locales, comme Panier futé ou le Carrefour du Pain», explique Laurianne.
Les quatre étudiants qui s’occupent du café ne reçoivent pas, pour l’instant, d’autres salaires que les pourboires, mais cela n’atteint pas leur motivation.
«J’ai été à l’école secondaire Henri-Bourassa, je connais le coin. J’avais envie de participer à ce projet où il est possible d’aider les gens de Montréal-Nord» raconte Damien, en réajustant son tablier.
Projet autonome
Le café avait fermé ses portes en décembre de l’année passée, suite à la démission de l’ancienne gestionnaire. L’arrondissement, à qui appartiennent le local et le matériel, avait lancé un appel d’offres pour trouver de nouveaux gérants.
La Revitalisation urbaine intégrée (RUI) de Montréal-Nord, démarche de la Ville de Montréal mise en place dans des secteurs défavorisés et composée de représentant de 15 organismes de l’arrondissement, a décidé de proposer un projet.
Christian Komze, coordonnateur de la RUI a approché les étudiants du Cégep Marie-Victorin qui ont déjà lancé leur propre café. Avec eux, ils ont créé un organisme sans but lucratif: le comptoir l’exil.
«Notre objectif est de soutenir l’entrepreneuriat local et l’économie sociale. Nous avons soumis un projet pour créer de l’emploi, surtout chez les jeunes. Avec l’école Henri-Bourassa à côté, nous avons pensons que cela peut servir de modèle pour eux», détaille Christian Komze.
Avant de se lancer, les jeunes ont sondé près de 300 personnes, employés de la MCC, familles du quartier, jeunes, etc, pour mieux cerner les besoins de leur clientèle et les services dont elle a besoin.
«Les jeunes vont devoir être proches du milieu communautaire, pour développer leur clientèle. Il va falloir qu’ils rejoignent les organismes pour faire des choses avec eux», fait valoir M. Komze.
De leur côté, les jeunes sont optimistes.
«Il y a une forte demande dans le quartier. Mais la seule offre que les élèves de l’école Henri-Bourassa ont par exemple, c’est de la pizza… Nous essayons de faire quelque chose de différent», confie Laurianne, souriante.
Informations pratiques Le comptoir l’Exil est ouvert de 11h à 14h. En septembre, avec la rentrée, il sera ouvert toute la journée. Le comptoir propose différentes boissons ainsi que de la petite restauration. |