Des plumes de Montréal-Nord publient leur 1er livre
Trois livres écrits par des résidents de Montréal-Nord ont récemment fait leurs entrées dans les quatre bibliothèques de l’arrondissement.
Ces ouvrages sont le fruit des ateliers d’écriture animés par l’auteure Juliana Léveillé-Trudel. «J’ai eu la chance de bénéficier de mentorat pour écrire mon premier roman, je me suis dit que je pouvais, à mon tour me servir de l’écriture comme d’un outil de médiation pour aider des gens à se développer et à s’exprimer via les arts et la culture», partage l’écrivaine.
C’est dans le cadre d’un programme d’écrivain en résidence que Juliana Léveillé-Trudel a offert des séances de mentorat aux Nord-Montréalais, entre septembre 2016 et mars 2017.
«C’est un projet plein d’amour, de passion et de folie qui a réuni toutes sortes de gens, allant de la grand-maman qui veut écrire ses mémoires au jeune de 20 ans qui écrit un roman d’horreur», explique Mme Léveillé-Trudel.
«Une belle surprise»
L’auteure s’est particulièrement impliquée auprès de trois organismes du quartier dont les collectifs d’écrivains en herbe ont donné naissance à trois ouvrages : un livre de conte pour enfants, un recueil de textes et un collectif de récits.
L’émotion était palpable chez certains participants venus assister au lancement de leur ouvrage, le mercredi 25 octobre à la bibliothèque Henri-Bourassa. «J’ai de la difficulté à lire, c’est pourquoi les larmes me sont montées aux yeux quand j’ai entendu la lecture de mes textes, partage l’auteure amatrice Julie Sigouin. Je n’en reviens pas que mon nom se retrouve dans un livre», ajoute encore incrédule celle qui a collaboré à Ma chambre était un port de bateau, le livre des membres de CAMÉÉ.
Mme Léveillé-Trudel continuera d’offrir des séances de mentorat à la Bibliothèque Henri-Bourassa en aiguillant les participants dans leurs projets de création littéraire.
Cette résidence d’écriture a été permise grâce à nouveau partenariat entre le Conseil des arts de Montréal, les Bibliothèques de Montréal et l’Union des écrivaines et des écrivains québécois.
ELLES NOUS EN PARLENT…
- Laila Idrissi et Isabelle Gauthier présentent Forestine, un conte pour enfants créé par les usagers du centre Entre Parents de Montréal-Nord.
«On est une dizaine de personnes à avoir écrit ce livre qui est une représentation des idées de chacun des participants», commence Laila.
C’est l’histoire d’une petite fille Forestine. Après une chicane avec sa sœur, elle s’aventure dans une forêt où elle se perd. Dans son périple, elle rencontre toutes sortes de personnages comme un renard, un dragon, un perroquet bégayeur et un arbre connaisseur.
On n’en dit pas plus, mais «la morale de l’histoire est qu’un vrai ami ce n’est pas celui qui va demander quelque chose en retour, mais celui qui va t’aider tel que tu es», termine Isabelle.
- Julie Sigouin présente Ma chambre était un port de bateau, le recueil de textes produit par les membres de CAMÉÉ.
«Ce livre raconte des histoires humaines», partage Julie. Certaines font un paragraphe, d’autres trois pages. «Mais toutes parlent beaucoup de famille et de mémoires, continue-t-elle. En fait c’est comme un voyage dans nos souvenirs d’enfance», ajoute celle qui a choisi de parler notamment de sa mère. Entre humour et poésie, ce petit livre bleu est d’abord un recueil rempli d’émotions.
- Sephora Ghoulam présente Mon Kitcisakik, un récit collectif réunissant les écrits de jeunes femmes qui fréquentent le Café-Jeunesse Multiculturel.
Quand un groupe de femme de Montréal-Nord part à la rencontre des femmes de la communauté autochtone du Lac-Simon en Abitibi, «on revient toutes avec des expériences différentes», a constaté Séphora. «On a partagé la vie de ces femmes pendant une semaine. Au travers de ce recueil, on raconte avec nos mots ce que nous avons vécu aux gens qui n’ont pas nécessairement l’occasion de connaître leur réalité».