Montréal-Nord: «On ne veut pas vivre un autre été comme en 2020»

Des rencontres entre différents paliers de gouvernement ont lieu afin de trouver des solutions pour le secteur nord-est de Montréal-Nord, aux prises avec un «pic» de violence depuis la dernière année.

Hier matin, les députés fédéral et provincial ainsi que la mairesse de Montréal-Nord ont tenu une réunion avec la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, et des représentants d’autres ministères.

Pour la députée de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille, c’est une bonne nouvelle que Québec s’intéresse à la situation dans sa circonscription. «On a une occasion de faire avancer les choses», commente-t-elle.

Plan gouvernemental demandé

Devant les ressources limitées disponibles à l’arrondissement, la mairesse de Montréal-Nord espère que le gouvernement offrira une réponse à la hauteur du problème.

«L’idée derrière tout ça c’est de présenter un plan particulier pour Montréal-Nord et faire en sorte qu’il y ait des investissements importants qui se fassent pour avoir un effet important», explique-t-elle.

Mme Black estime que le secteur a autant besoin d’interventions «à court terme qu’à long terme».

Pour la députée Paule Robitaille, Québec peut agir sur plusieurs fronts pour s’attaquer aux problématiques majeures dans le quartier, dont la pauvreté. Mais il faudra d’abord enrayer la violence, plus urgente selon elle.

«Les urgences sur le terrain, ce sont des gens qui sont inquiets, qui ont vécu des fusillades cet été, qui ont beaucoup de préoccupations, croit-elle. D’un autre côté, il y a des jeunes qui sont vulnérables à ces gangs de rues là, une minorité d’individus qui causent le trouble», ajoute-t-elle.

Mme Robitaille, qui rencontrera également la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault aujourd’hui, demande que des solutions soient mises en place avant le mois de mai 2021. «On ne veut pas vivre un autre été comme en 2020 et on doit prendre les mesures appropriées pour ça», tonne-t-elle.

«Pic» de violence

Le secteur nord-est de Montréal-Nord a été le théâtre de plusieurs événements violents impliquant notamment des coups de feu au cours des derniers mois. Ceux-ci ont inquiété les autorités, dont le poste de quartier 39 qui augmenté la présence policière.

«La situation est très difficile et tendue dans les dernières semaines», convient la mairesse Black,

L’organisme Café-jeunesse multiculturel, présent sur le terrain pour prévenir les actes violents, témoigne également de la situation.

«Il y a un pic de violence extrême qui a commencé en octobre 2019», décrit le coordonnateur, Slim Hammami.

Celui-ci pense que les gouvernements ne se sont pas suffisamment intéressés à ce territoire auparavant et qu’il est temps qu’ils interviennent.

«Il faut faire un plan Marshall pour le secteur nord-est.» -Slim Hammami, coordonnateur de Café-jeunesse multiculturel

«Les problématiques majeures du secteur sont connues de tout le monde. Le gouvernement peut arriver avec des moyens, mais il faut arriver avec une démarche collective. »