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250 repas gastronomiques pour combattre la faim

Renouer avec le plaisir de manger
Photo: 123RF

Dans une année marquée par l’insécurité alimentaire, l’École Hôtelière de Montréal Calixa-Lavallée (ÉHM) vient de produire plus de 250 repas pour les familles défavorisées du Québec. Les élèves de Montréal-Nord ont participé une première fois à la Tablée des Chefs, et pour plusieurs, l’initiative a pris une saveur bien personnelle.

Cintia et Rebecca ont intégré le DEP en cuisine de l’ÉHM au mois d’août. Ayant une passion féroce pour la gastronomie, les deux femmes rêvent un jour d’ouvrir leur service de traiteur. Toutefois, l’expérimentation culinaire ne leur a pas toujours été accessible.

«J’étais mère monoparentale de deux jeunes filles, je n’ai pas toujours eu les moyens de bien manger. Là, j’ai enfin la chance de redonner au suivant», affirme Cintia Comito, résidente du quartier depuis 30 ans.

«À un moment donné on mangeait juste du macaroni à la maison. J’ai été dans cette position-là, je sais ce que c’est d’avoir de problèmes financiers. On fait ça pour les enfants et les aînés», ajoute Rebecca Perez.

Les enseignants ont lancé leurs quatre classes en mission dans une production exigeante, qui s’apparente à celle de marché. De la vingtaine d’élèves participants, plusieurs ont confié à Métro ressentir l’appel du devoir dans cet acte de bienfaisance.

En trois jours, 2000 portions individuelles de poulet à la provençale, réparties dans 250 contenants de taille familiale, ont été préparées. Présenté dans une sauce tomate avec des pommes de terre et des légumes, le plat est finalement gratiné d’un mélange de fromages doux.

Gracieuseté/
Gracieuseté/Gabrielle Joseph

Samuel Josquin, chef enseignant à l’ÉHM depuis deux ans, croit que l’activité est aussi essentielle que formatrice pour ses étudiants.

«La demande est forte et surtout à Montréal-Nord. On veut passer des valeurs de partage à nos élèves, l’intention de la Tablée des chefs, c’est non seulement de nourrir, mais aussi d’éduquer», affirme celui qui travaillait auparavant pour l’organisme.

Tablée des chefs

La Cuisine solidaire édition relève (programme anciennement nommé la Semaine des écoles hôtelières) en est à sa 18e édition. Si l’initiative se déroule habituellement au mois de mars, elle risque de s’étirer jusqu’à la fin du printemps cette année.

«Mars est habituellement une période de baisse au niveau de l’offre dans les banques alimentaires. Mais puisque les enjeux sont plus grands avec la pandémie, on va s’adapter», affirme Véronique Robitaille, coordonnatrice du volet Nourrir à la Tablée des chefs.

Grâce à ses partenaires de l’industrie alimentaire, dont Olymel, Saputo et IGA, l’organisme est en mesure de recevoir une quantité impressionnante de dons. En raison des fermetures répétées du milieu de la restauration et de l’évènementiel ces derniers mois, les surplus ont été nombreux cette année.

«Avec la demande de plus en plus haute du côté des banques alimentaires, ça passe un message positif. C’est un privilège de pouvoir cuisiner et c’est possible d’aider tout en apprenant à le faire», souligne Mme Robitaille.

Cette année, plus de 500 étudiants et professeurs répartis dans 18 écoles québécoises ont participé au programme. En tout, plus de 100 000 repas ont été distribués dans les banques alimentaires de 11 régions, dont la Mauricie, l’Estrie, les Laurentides, Lanaudière et l’Outaouais.

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