Pourquoi plus de cas à Montréal-Nord?
En réalité, le nombre de cas de violence ne serait pas plus élevé chez les personnes démunies, selon Jenny Charest. La directrice du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels estime cependant que ces personnes sont plus susceptibles de porter plainte.
« J’ai vu des victimes de violence conjugale qui étaient très aisées, mais elles trouvent souvent d’autres façons que de porter plainte à la police », explique-t-elle.
Immigration
Pour les nouveaux arrivants qui subissaient de la violence dans leur pays, les cours de francisation sont souvent une bonne occasion d’être informé de l’illégalité de ces gestes au Canada. Le nombre de cas de récidive est d’ailleurs faible sur le territoire.
Mme Charest se souvient de l’histoire d’une femme immigrante qui avait quitté son mari en se sauvant par la fenêtre, le jour même où elle avait appris que la violence n’était pas tolérée dans son pays d’accueil.
« Elle a eu besoin d’un courage énorme. Elle vivait ça depuis plusieurs années alors quand elle a appris que ce n’était pas accepté, c’était la lumière au bout du tunnel. Cela a été le début d’un temps nouveau. »
Toutefois, certaines femmes craignent à tort d’être déportées dans leur pays, si elle dénonce leur mari violent.
« Il y a un risque d’être déporté pour le conjoint qui pose des gestes de violence, mais il y a des exceptions qui s’appliquent pour les femmes qui sont battues », soutient Mme Charest.
Elle raconte l’histoire d’une femme victime d’une tentative de meurtre par son conjoint. Après qu’un voisin ait contacté les policiers, les deux partenaires avaient été incarcérés et des procédures de déportation ont été entreprises.
« Cette femme-là était convaincue d’être tuée dès qu’elle arriverait dans son pays, mais grâce à l’intervention de plusieurs acteurs du milieu, la dame est restée au Québec et son conjoint a été déporté », se réjouit Mme Charest.
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