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Le début d’un temps nouveau au Restaurant Amiens

Collin-Lalonde Anabel - TC Media
Le Restaurant Amiens aux « serveuses super sexy » a dû diminuer d’un cran le caractère sexuel de l’établissement. À la suite d’une visite des enquêteurs du service de police de la Ville de Montréal (SPVM), la propriétaire a été contrainte de demander à ses serveuses de se rhabiller. Depuis, elle a affaire à une clientèle qui proteste et qui est beaucoup moins généreuse dans ses pourboires.

Le département de la moralité du SPVM a fait la tournée, la semaine dernière, des restaurants soupçonnés de présenter des spectacles à caractère érotique sans permis. Le Restaurant Amiens, qui affiche que le service est assuré par des serveuses super sexy, a été ciblé. À la suite de l’inspection, le sergent-détective de la moralité de l’Est, Pierre Rizkala, admet que l’établissement était le pire qu’il avait visité. « Les serveuses étaient flambant nues et des films adultes étaient montrés sur les écrans de télévision », raconte-t-il.

Pourtant, ce type d’activités nécessite un permis pour spectacle avec nudité et le Restaurant Amiens ne fonctionne qu’avec un permis d’alcool pour la restauration et la vente. Le dossier est maintenant entre les mains de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) et il est possible que le permis de l’établissement soit révoqué ou suspendu. Entre-temps, les serveuses ont été tenues de couvrir leurs parties intimes et la diffusion de films pornographiques a dû cesser.

Rencontrée en plein quart de travail, Mélissa, patronne du commerce depuis sept ans, se dit surprise de l’intervention du SPVM. « La moralité de l’Est vient faire son tour deux fois par année et c’est la première fois qu’on nous rapporte qu’on est en infraction », explique-t-elle.

Le restaurant est en service depuis 25 ans et est devenu sexy il y a une quinzaine d’années. « On ne dérange personne, fait remarquer Mélissa. Nos clients viennent ici pour le déjeuner et le dîner et c’est tout. »

Selon M. Rizkala, l’administration pourrait décider de ne plus vendre d’alcool et ainsi « contournerait » le règlement puisqu’un contrôle n’est fait que lorsque la vente d’alcool est permise sur les lieux. Pour Mélissa cependant, ce n’est pas une option. « Si le règlement change, je ne veux pas me retrouver sans permis et sans le droit d’habiller mes serveuses comme je le veux », dit-elle. La propriétaire s’est donc résignée à se conformer au règlement. Et lorsque les clients font des commentaires sur les tenues plus conservatrices des serveuses, Mélissa leur répond, « Vous en avez profité pendant 15 ans! »

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