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Les profs réclament le soutien des directeurs d’école

Plusieurs dizaines d'enseignants ont bravé le froid, en fin de matinée, pour demander aux directions d'établissement d'être leurs alliés, et non leurs ennemis, dans les négociations pour le renouvellement de leurs conventions collectives. Photo: Simon Bousquet/TC Média

Plusieurs dizaines d’enseignants inquiets des orientations du gouvernement Couillard en matière d’éducation ont bravé le froid, le 8 janvier, pour demander aux directions d’école d’allier leur voix à la leur dans le cadre des négociations du renouvellement de leurs conventions collectives.

Les conventions collectives des enseignants seront échues le 31 mars prochain. Déjà, le comité de négociation formé par le ministère de l’Éducation a présenté les offres patronales, un document qui a suscité la grogne des enseignants.

Ils demandent maintenant l’appui des directions d’école pour «défendre les intérêts des élèves».

«On veut signifier aux directions d’établissement, qui ont été parties prenantes de l’offre patronale, notre mécontentement, a déclaré Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). On leur demande d’être nos alliées parce que c’est nous qui sommes au front.»

Appui des directions
Vers 11h30, deux autobus scolaires ont déposé une cinquantaine de représentants de la FAE, munis de banderoles et de drapeaux, devant les bureaux de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) à Anjou.

«Il y a matière à retravailler [l’offre patronale]. On regrette beaucoup de ne pas être sur la table des négociations», a admis Michèle Demers, porte-parole de la FQDE.

Au même moment, un déploiement d’une vingtaine d’enseignants du Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île (SÉPÎ) et de l’Alliance des professeurs de la Ville de Montréal a manifesté devant les bureaux de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES) à Montréal-Nord.

La présidente de l’AMDES, Hélène Bourdages, a refusé de prendre position sur les offres patronales et sur l’opposition des enseignants.

«Nous leur avons distribué du café parce qu’il fait très froid et que demain, nous devrons travailler ensemble dans l’intérêt des élèves. Nous devons demeurer des partenaires dans les écoles», s’est-elle contentée d’expliquer.

Travailler pour les élèves
Les enseignants estiment que les demandes patronales nuiront aux élèves.

«Les propositions du gouvernement sont inacceptables. Elles n’améliorent pas la situation des profs, elles ne permettent pas aux élèves d’apprendre dans de meilleures conditions», soutient M. Mallette de la FAE.

«Ils veulent augmenter les ratios, mais également comptabiliser les [élèves à problèmes] comme les autres dans ces ratios, précise M. Ferland. Le temps supplémentaire que grugent ces élèves ne pourra pas être utilisé pour les autres. Ça aura des conséquences sur les conditions d’apprentissage de l’ensemble des élèves.»

Selon lui, il est faux de croire que cette économie permettra de faire appel à des spécialistes.

Conserver l’autonomie
Ce point de vue est d’ailleurs partagé par Lorraine Normand-Charbonneau, présidente de la FQDE.

«On ne veut pas d’augmentation des élèves par classe. On veut plus de latitude au sein de chaque école, notamment au niveau des budgets, pour bien répondre aux besoins spécifiques de chacune», affirme-t-elle.

Selon la présidente de la FQDE, la structure actuelle lie les mains des directions et les empêche de soutenir les enseignants, tel qu’elles le souhaiteraient.

Malgré cette demande des directions, l’offre patronale semble aller dans le sens contraire de l’augmentation de l’autonomie, un aspect que dénoncent aussi les enseignants.

«Actuellement, nous devions être présents à l’école 32 heures par semaine, explique M. Ferland. L’offre patronale prévoit que nous devrons travailler 35 heures à l’école sans savoir encore si nous devrons faire les corrections et préparations sur notre temps à l’extérieur de ces 35 heures.»

Lors de la manifestation, un membre de la FAE scandait d’ailleurs «On veut faire notre travail en toute autonomie. On ne se laissera pas abattre, ils vont nous avoir dans la face pendant toute la durée de la négociation», dans un haut-parleur.

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