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Accueillir les chiens d’assistance

Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

Le cri du cœur d’un résident de Pierrefonds a été entendu par l’arrondissement. L’accès à deux commerces a été refusé à Craig Read parce qu’il était accompagné de son chien d’assistance certifié. Une campagne d’éducation a donc été lancée la semaine dernière.

M. Read souffre de syndrome de stress post-traumatique, d’agoraphobie (peur des foule, des endroits où il y a beaucoup de monde et de quitter la maison), de dépression et d’anxiété.

Le 21 avril, le dépanneur Couche-Tard situé à l’intersection des boulevard Saint-Charles et de Pierrefonds ne l’a pas laissé entrer avec son chien Joey pour qu’il puisse acheter du pain.

«Le commis m’a demandé si j’étais aveugle. Il m’a ensuite dit de foutre le camp de son magasin. Il s’en foutait. Il m’a refusé l’accès parce qu’il assumait que c’était un animal de compagnie. C’est un manque d’éducation», indique l’homme de 42 ans.

Le même scénario s’est reproduit deux mois plus tard, dans un restaurant Tim Hortons du boulevard Pierrefonds.

«Le gérant a dit qu’il y avait une affiche sur la porte indiquant que les animaux de compagnie étaient interdits. J’ai répondu qu’il y avait aussi un signe indiquant que les chiens d’assistance étaient permis. Il m’a dit qu’ils pouvaient refuser le service à qui ils voulaient», raconte M. Reid.

Au Québec, la Charte des droits et libertés protège de toute discrimination les personnes en situation de handicap qui utilisent un chien d’assistance. Le premier jugement québécois en ce sens remonte à 1982.

«Ça a toujours été permis, mais ce n’est pas connu. On veut vraiment informer la population. Il faut protéger les gens qui ont besoin de ces chiens. Ils ont les mêmes droits que tout le monde», souligne le maire d’arrondissement, Dimitrios (Jim) Beis.

Sensibilisation
La semaine dernière, les élus ont visité des commerces de l’arrondissement en compagnie de représentants de la Fondation Assista, qui se spécialise dans la formation des chiens d’assistance.

«[Cette campagne] va donner un aperçu aux gens qu’il n’y a pas seulement des chiens-guides, mais aussi des chiens de service. Les troubles de santé mentale sont des choses qu’on ne peut pas voir», souligne la cofondatrice de la Fondation, Solange Barbara.

La campagne va se décliner notamment sur les réseaux sociaux et dans la revue municipale. En début d’année, des autocollants à apposer dans les vitrines seront suggérés pour indiquer le soutien aux personnes accompagnées d’un chien d’assistance.

Un répertoire des commerces qui participent à cette campagne est également envisagé.

«C’est génial d’obtenir une voix de la part d’un gouvernement. Le fait que les élus se tiennent debout pour nous et prennent le temps de s’occuper de cette situation va faire une différence. J’espère que d’autres villes vont aussi prendre de telles initiatives», souhaite M. Read.

Entre le 1er avril 2015 et le 31 mars dernier, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a ouvert 32 dossiers de discrimination sur la base du recours à un chien d’assistance, dans un établissement commercial.

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