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Destitution des directeurs d’arrondissement par Montréal: «Une entorse à la démocratie» – Marie Cinq-Mars

Photo: Archives /TC Media

Le comité exécutif de la Ville de Montréal a désormais le pouvoir de destituer les directeurs d’arrondissement. Une nouvelle responsabilité qui pourrait porter atteinte au rôle premier du directeur d’arrondissement selon la mairesse d’Outremont, Marie Cinq-Mars.

Lors du conseil municipal de Montréal du 26 octobre, 35 élus contre 27 ont accordé cette nouvelle responsabilité à la ville-centre.

Pour la mairesse d’Outremont, cette nouvelle fonction du comité exécutif pourrait brimer le directeur dans sa tâche la plus importante, celle de représenter les citoyens d’Outremont.

«En rapatriant ce pouvoir au comité exécutif, le directeur d’arrondissement devient imputable au centre-ville et non plus à l’arrondissement ce qui constitue une entorse à la démocratie», tranche Marie Cinq-Mars.

Elle explique que les citoyens choisissent des élus pour leur programme électoral et que c’est ensuite le rôle du directeur général de mettre en place un plan d’action pour mettre en application le programme choisi. «Les électeurs s’attendent à ce que leurs intérêts soient défendus.»

Selon la mairesse, le lien de confiance qui unit la mairesse, les élus et le directeur pourrait être fragilisé, si les actions du directeur sont désormais jugées par le comité exécutif de la ville-centre.

La cause de ce vote
L’administration du maire de Montréal n’a pas caché qu’une situation récente, dans l’arrondissement de L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève, l’avait incité à amorcer cette réflexion.

La directrice de l’arrondissement de L’Île-Bizard a fait l’objet de plaintes, cet été, de la part de ses cols blancs, notamment pour intimidation et menaces. Après qu’une enquête eut été déclenchée autant par le maire de l’arrondissement, Normand Marinacci, que par la ville-centre, la Ville de Montréal a finalement destitué, à la fin août, la directrice. L’arrondissement souhaite poursuivre la Ville pour «destitution illégale».

Selon le maire de Montréal, Denis Coderre, cette nouvelle responsabilité du comité exécutif n’est «pas un débat de récupération de pouvoirs». «S’il y a des gens qui portent plainte, je vais protéger les employés. Il arrive des moments exceptionnels où on doit protéger nos employés et l’environnement dans lequel ils travaillent», a-t-il expliqué, assurant que ces nouveaux pouvoirs ne seront utilisés que dans de rares cas.

Le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a plutôt mis l’accent sur la nécessité d’assurer une cohérence dans l’appareil municipal. «Le comité exécutif a le pouvoir de congédier le directeur d’arrondissement dans certaines situations, alors que dans d’autres cas cela relève de l’arrondissement. Cette situation est susceptible d’affecter la cohérence de la Ville», a-t-il expliqué.

Un amendement à la résolution stipulant que ces nouveaux pouvoirs sont octroyés que pour une période de deux ans non renouvelable n’a pas suffi pour calmer les critiques, selon lesquelles l’administration pourra présenter une nouvelle résolution au terme de cette période.

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