Larry se rhabille
Les policiers de la section moralité est, qui s’était présentés à l’établissement de la rue Sherbrooke, ont confirmé que des infractions avaient été constatées. Selon ces derniers, un permis de nudité est nécessaire pour tenir ce genre d’activité.
« Nous n’offrons pas de spectacle érotique, nous avons seulement des serveuses sexy, qui portaient une jupe et un filet sur les seins, se défend Mme Hamel. Les policiers nous ont informés que les parties génitales et les mamelons ne devaient pas être visibles. Nos serveuses devront dorénavant porter un soutien-gorge. »
Les propriétaires s’expliquent mal ce changement d’attitude. « Quand nous sommes allés chercher notre permis à la Ville de Montréal, les représentants de la Ville nous disaient que les serveuses pourraient presque être topless, raconte l’autre propriétaire du resto-bar, Stephan Gagnon. Nous sommes propriétaires depuis quatre ans et chaque année nous recevons les inspecteurs de la moralité, qui nous ont toujours dit que tout était selon les normes. Puis du jour au lendemain, les règles changent. » Selon M. Gagnon, c’est le jugement dans l’affaire des Princesses d’Hochelaga, qui a fait pencher la balance.
L’établissement, qui existe depuis 55 ans, emploie neuf personnes et a déjà été durement touché par le ralentissement économique et la fermeture de Shell. Les propriétaires craignent qu’une baisse d’achalandage résulte de l’absence de seins nus dans leur établissement.
« Nos clients sont des travailleurs. Ils rentrent ici avec un grand sourire, c’est un service que nous leur offrons et la bouffe est bonne. Il y a d’autres endroits qui ont des machines à loterie, nous, c’est les serveuses sexy », explique M. Gagnon.
Les propriétaires se sont aussi dits déçus de l’attitude des policiers. « Ils sont rentrés, une dizaine, vers 12 h 15 quand le resto est plein. Nous avons eu l’air de vendeurs de drogue. Ils auraient pu juste nous envoyer une lettre et nous aurions compris », croit M. Gagnon.