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Marche «Je suis Gabrielle»: se mobiliser contre la violence amoureuse

Photo: Collaboration spéciale

Le 14 juin se tiendra une marche en mémoire de Gabrielle Dufresne-Élie, une jeune fille de 17 ans décédée il y a un an, à la suite d’une querelle amoureuse dans un hôtel de la rue Sherbrooke. Sa famille, ses amis, mais également plusieurs personnalités, ont décidé de s’unir pour dénoncer la violence amoureuse chez les jeunes.

Le mouvement «Je suis Gabrielle» a pris de l’ampleur ces dernières semaines. Porté initialement par un comité rosemontois, il s’est transporté à l’échelle de la province et même au-delà.

«Je suis très surprise de l’ampleur que cela prend. Je pensais qu’il ne se serait rien passé», confie Marlène Dufresne, la mère de la victime.

Finalement, plusieurs organismes se sont mobilisés, ainsi que le Fondation Jasmin-Roy. «J’ai rencontré Marlène dans le cadre d’un documentaire sur lequel je travaille, explique Jasmin Roy, porte-parole du mouvement. J’ai décidé d’emboîter le pas pour conscientiser les gens. La marche ne va pas changer les choses, mais cela va avoir un impact médiatique. Cela nous donnera plus d’impact.»

Lutter contre la banalisation
Sonia Frenette est agente sociocommunautaire depuis 20 ans et officie au poste de quartier 44.

Elle fait partie du comité de mobilisation de la marche et intervient régulièrement auprès des élèves de l’école secondaire Marguerite-De Lajemmeraie, où étudiait Gabrielle.

«Certaines jeunes filles ont du mal à savoir où sont les limites. Elles disent: « il m’appelle souvent parce qu’il m’aime », par exemple. J’interviens pour leur expliquer où commencent le harcèlement et la violence physique et morale.»

«Les cas de violence conjugale sont devenus de simples faits divers aux nouvelles. On écoute cela à la télévision et on passe à autre chose. Mais, c’est un véritable drame en soi», insiste Josée Martel, responsable du Centre des femmes de Rosemont.

M. Roy partage cet avis. «Il y a une grande banalisation, surtout chez les jeunes. Certaines filles se font traiter de salopes et vont se laisser maltraiter. Il faut ramener l’éducation de la sexualité dans les écoles et enseigner le droit des femmes également», pense-t-il.

gabrielle Élie Dufresne

Les garçons aussi

La marche du 14 juin se veut «positive» et pleine d’«espoir», à «l’image de Gabrielle».

Les organisateurs espèrent que les hommes, les jeunes garçons, se mobiliseront le 14 juin et qu’ils marcheront aux côtés des femmes pour dénoncer la violence amoureuse.

«Ce n’est pas une marche pour les filles. Dans une relation amoureuse, c’est l’un et l’autre, indique Mme Frenette. Il y a aussi des jeunes filles qui ont une jalousie maladive, cela existe.»

La marche «Je suis Gabrielle» partira à 11h, de l’école Marguerite-De Lajemmerais au 5555, rue Sherbrooke Est.

Le projet «Compte-sur toi» dans les écoles
Le Centre des femmes de Rosemont a mis en place, il y a deux ans maintenant, le projet «Compte sur toi», qui vise à sensibiliser les jeunes à la violence amoureuse.

Plusieurs interventions ont lieu à l’école Marguerite-De Lajemmerais sous forme d’ateliers, tous les quinze jours.

Le projet sera reconduit et renforcé l’an prochain, avec des rencontres hebdomadaires. Réservé jusqu’à présent aux élèves de secondaire 4 et 5, le projet sera ouvert à l’ensemble des classes.

Le Centre des femmes souhaite également instaurer un «marrainage», où des femmes pourraient être à l’écoute des jeunes filles et leur apporter leur expérience.

Le Centre aimerait étendre la pratique à davantage d’établissements, mais dit ne pas pouvoir faute de financement.

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