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L’application Prkair veut devenir le «Airbnb du stationnement»

Photo: Jean-Marc Gilbert/TC Media

Le casse-tête du stationnement fait le bonheur d’un studio de développement Web et mobile installé dans Rosemont–La Petite-Patrie qui vient de lancer l’application Prkair. À l’image d’Airbnb, cette nouvelle plateforme permet de louer une place de stationnement directement à un particulier.

Robert Gosselin, président-directeur général (PDG) de WE_ARE, le studio de développement à l’origine de cette application, voit dans son produit une solution aux problèmes du stationnement devenu la gangrène de plusieurs grandes villes au pays.

«À Montréal, il y a beaucoup de difficultés autour des métros, des gares de banlieue ou encore des hôpitaux, comme Maisonneuve-Rosemont et l’Institut de cardiologie. À l’opposé, ce sont des endroits où il y a une belle offre de stationnements privés», note-t-il.
C’est en tentant de sortir du trafic à Montréal que l’entrepreneur a eu le flash.

«J’ai voulu prendre un raccourci et je me suis retrouvé dans une ruelle. J’ai vu qu’il y avait énormément de stationnements aménagés non utilisés. Je me suis dit « Ça prend un Airbnb du stationnement »», explique-t-il.

À travers le monde
L’application offre aux conducteurs l’adresse, le descriptif, et le tarif du stationnement à louer, fixé entre 2$ et 20$ de l’heure.

«Pour le moment, la location se fait à l’heure, pour un maximum de huit heures en continu. On ne voulait pas que toutes les places disponibles soient louées au mois. Le but est de créer du dynamisme», souligne le PDG.

Prkair a déjà franchi le cap des 500 téléchargements et offre une cinquantaine d’espaces disponibles en majorité à Montréal, mais également dans les couronnes nord et sud de la métropole, et à Québec.

«Il n’y a pas de limites géographiques. Cela peut être à Bogota, à Paris ou bien à Vancouver, explique M. Gosselin. On teste le Québec pour le moment. En janvier, on va sûrement s’étendre dans d’autres villes comme Vancouver, Seattle, Toronto ou Ottawa. On réfléchit à la stratégie à mettre en place.»

Économie du partage
Confronté à l’arrivée d’un nouveau joueur, Stationnement de Montréal demeure coi, ne souhaitant pas émettre de commentaires sur la nouvelle application.

Prkair est lancée dans un contexte où l’économie du partage est pointée du doigt. UberX et Airbnb, entres autres, suscitent la grogne des professionnels et soulèvent des préoccupations au niveau politique.

«Oui, UberX fait beaucoup jaser, mais ils sont tellement gros que ce sont eux qui donnent le ton sur ce qui va se passer ensuite, pense le PGD de WE_ARE. Les lois changent, on suit le mouvement, et on s’adapte.»

«Il faut laisser ces affaires-là tranquilles, soutient Vincent Geloso, chercheur associé à l’Institut économique de Montréal. La totalité des consommateurs y gagne, car les prix sont plus bas. Il faut s’ouvrir aux changements et à la mouvance actuelle. Il n’y a pas de vides juridiques comme certains le laissent entendre. Le Code civil ne va pas arrêter de s’appliquer, car on crée une nouvelle technologie», soutient-il.

Prkair est disponible depuis une semaine sur iPhone, une version Android entrera prochainement en test et devrait également voir le jour avant la fin de l’année. WE_ARE a investi 150 000$ pour faire naître son application.

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