Fermeture de l’écocentre de Saint-Laurent
L’écocentre et le centre de réemploi de l’arrondissement de Saint-Laurent, situés sur la rue Sartelon, sont fermés depuis mardi. En cause, le sous-traitant responsable du lieu fait face à une interdiction d’exercer de l’Autorité des marchés publics depuis le début de l’année. Celui qui lui a succédé a décidé de cesser ses services.
La Ville de Montréal a donc été contrainte de suspendre temporairement et pour une durée indéterminée les activités du centre inauguré il y a seulement trois ans en raison du retrait du fournisseur.
Un contrat de 4 M$ a été initialement accordé par la ville-centre à Mélimax, en 2016, pour la fourniture et transport de matières par conteneur pour les écocentres de LaSalle et Saint-Laurent. Il devait se terminer à la fin de l’année.
L’entreprise a toutefois été inscrite au registre des entreprises non admissibles aux contrats publics (RENA), le 11 janvier. L’affaire avait été révélée par Le Soleil de Châteauguay, ville dont l’écocentre était également administré par Mélimax, puis par La Presse. Selon un article paru dans le quotidien, l’entrepreneur Mario Landry, propriétaire de Mélimax, est accusé d’avoir déposé illégalement des matières sur un de ses terrains, en Montérégie.
«Ce n’est jamais souhaitable de devoir fermer un écocentre, mais on a regardé toutes les options. On ne peut pas accepter de travailler avec une compagnie qui va domper des vidanges dans la nature», souligne la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en marge d’une annonce visant à limiter les plastiques à usage unique.
Les élus de l’arrondissement Saint-Laurent avaient également demandé au conseil municipal d’agir. «Je soulève des inquiétudes sur Mélimax et leur gestion depuis des mois», commente le conseiller de la Ville, Francesco Miele.
Caution
Pour terminer le contrat de Mélimax, Intact Assurances, alors responsable de l’exécution du contrat, a engagé Conteneurs Rouville.
«Le remplacement par Rouville, en raison du lien de parenté, n’était pas quelque chose qui nous semblait particulièrement bon», commente le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa.
Son premier actionnaire est Bianca Freeman, la conjointe de M. Landry, selon un article paru dans The Gazette.
«Rouville exécutait également des contrats dans les clos de voirie de 11 arrondissements. Intact, en collaboration avec la Ville, a choisi de remplacer Rouville pour les contrats pour lesquels des alternatives étaient disponibles soit dans tous les clos de voirie depuis le 15 avril. En réaction, Rouville a fait part de sa décision de cesser ses services dans les deux écocentres», explique la relationniste de la Ville de Montréal, Camille Bégin.
L’écocentre de LaSalle demeure ouvert, car Intact a trouvé un autre fournisseur, Matrec, pour prendre le relais. Cependant, pour Saint-Laurent, le remplaçant doit encore être trouvé.
«Nous sommes en mesure de confirmer que six des contrats ont été pris en charge par de nouveaux entrepreneurs. Nous continuons de collaborer avec la Ville pour trouver une solution permanente pour le dernier contrat restant», répond par courriel la responsable des communications d’Intact Financial Corporation, Hazel Tan.
Intact a notamment confié la gestion des écocentres de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et d’Ahuntsic-Cartierville à TTI Environnement. Avec Matrec et Vidolo, cette entreprise de Montréal-Est se charge donc de la fourniture et du transport des conteneurs requis par différents contrats de la Ville de Montréal.
«L’un des enjeux importants actuellement est le manque d’opérateurs disponibles pour réaliser ce service considérant l’ampleur des opérations à réaliser tant en termes de quantité de conteneurs que de fréquence de transports à réaliser», ajoute Mme Bégin.
Solutions
Les utilisateurs sont invités à se rendre dans les six autres écocentres qui sont ouverts de 8h à 18h tous les jours jusqu’au 14 octobre. Ils sont situés à LaSalle, Acadie, Côte-des-Neiges, Rivière-des-Prairies, La-Petite-Patrie et Saint-Michel.
Des mesures d’atténuation de la circulation seront mises en place aux six écocentres et les heures d’ouverture pourraient être élargies si l’achalandage devenait trop important.
«Nous allons déployer des efforts pour guider les résidents vers d’autres écocentres, mais avec la période des déménagements et des rénovations qui approche, il va être indispensable de rétablir le service le plus vite possible», conclut M. DeSousa.
Mélimax n’a pas retourné nos appels.
Avec les informations d’Henri Ouellette-Vézina.