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Papas à la nage

Les pères se réunissent le samedi pour travailler sur leur chorégraphie. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Denis Germain

Six pères du club Synchro Saint-Laurent se mouillent pour s’attaquer aux préjugés entourant la nage synchronisée et promouvoir son accès pour les jeunes garçons.

«De faire des mouvements, de faire une chorégraphie au son d’une musique, ce sont des défis», affirme Martin Charron. Le paternel de 55 ans n’a fait ni une, ni deux lorsque le projet de monter une danse de nage synchronisée a été proposé aux pères de groupes de filles apprenties 11-12 ans, ayant terminé deuxième au championnat provincial.

Depuis environ deux ans, la nage synchronisée au championnat mondial en duo mixte est accessible pour les jeunes garçons. Le club Synchro Saint-Laurent espère «créer un buzz autour de la natation artistique» pour former la relève, explique l’entraîneure-chef Nancy Bélanger. Le club espère ouvrir des groupes uniquement de garçons prochainement.

Abandon
Pour l’heure, plusieurs tentent leur chance dans les groupes mixtes, cependant ils abandonnent rapidement, étant trop peu de garçons par rapport au nombre de filles. Pour y remédier, «on essaie de voir qu’est-ce qui peut être différent, et quoi de plus différent que des papas qui se mouillent?», lance Mme Bélanger.

Leur implication entraîne une certaine conscientisation des défis qu’implique la nage synchronisée, sans tomber dans la parodie ou la caricature du sport.

«C’est justement de briser les tabous et de dire c’est un sport qui est difficile, qui est accessible aux garçons, comme aux filles», soutient l’entraîneure-chef.

Un des objectifs poursuivis par l’initiative est aussi de démontrer que les pères peuvent s’impliquer dans des sports de filles, ajoute M. Charron.

«Ce qui nous rejoint tous, c’est la fierté de nos filles»

— Martin Charron, père de 55 ans

Défis
En cumulant six pratiques d’une heure, le résultat ne sera pas «extraordinaire», convient Mme Bélanger en comparant, à la blague, aux athlètes olympiques de nage synchronisée qui vouent leurs semaines entières à peaufiner une chorégraphie.

En plus d’avoir une courte période de pratique, les pères s’entraînent dans une piscine où ils touchent le fond, limitant leurs mouvements.

«On s’est concentrée surtout sur la portion de faire des mouvements sur la musique ensemble, faire des formations dans l’eau», souligne Mme Bélanger.

La flexibilité n’a jamais été le fort de Martin Charron, bien qu’il fasse du jogging et de la musculation. «Avoir à lever nos jambes et tout, ça nous fait découvrir ce que nos filles vivent, décrit celui qui était sauveteur auparavant. C’est un sport qui est très demandant.»

Les six pères et les autres groupes de nage seront en action le 15 juin au Complexe sportif de Saint-Laurent.

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