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Logement: un 1er juillet qui s’annonce corsé à Saint-Laurent

Locataires
Environ 457 000 ménages locataires consacrent plus de 30 % de leurs revenus au loyer, et près de 196 000 y réservent plus de 50 %. Photo: Archives Métro

Une crise du logement se fait sentir à l’arrondissement Saint-Laurent avec la journée des déménagements du 1er juillet qui arrive à grand pas. Une problématique qui sera exacerbée par la pandémie de la COVID-19, estime des organismes locaux.

«Les familles nombreuses et les personnes immigrantes sont à risque de perdre leur logement. Les personnes âgées qui perdent leur conjoint, aussi», craint la directrice générale du Comité logement, Maria Vasquez.

Plusieurs locataires refusent les augmentations de loyer considérables du propriétaire et se voient forcés de quitter leur appartement. Et la situation se complique pour les nouveaux arrivants.

«Ils n’ont pas de crédits au Québec, on leur demande trois, quatre mois de loyer d’avance. C’est énorme», dit Mme Vasquez.

Cette tendance a aussi été remarquée par le Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI).

En période de crise, la recherche d’appartement s’ajoute à de nombreuses préoccupations pour la communauté immigrante.

«Beaucoup [d’intervenants] reçoivent des appels pour la déclaration de revenus. C’est le sujet d’actualité. La nourriture, les proches aidants, les personnes âgées qui sont seules […], plus on va avancer, plus ça va empirer», souligne la directrice du CACI, Anait Aleksanian.

Réticences

Plusieurs citoyens veulent se tourner vers un logement plus grand et abordable, mais frappent un mur. C’est le cas d’Aicha Camara, qui vit dans un quatre et demi avec son mari et cinq enfants, dont deux ayant été adoptés il y a quelques années. Deux d’entre eux n’ont pas de chambre à l’heure actuelle. Ils doivent dormir dans le salon.

Depuis quelque temps maintenant, Mme Camara espère trouver un nouveau toit à Saint-Laurent ou dans les alentours, proche du salon de coiffure du boulevard Décarie où elle travaille. La taille de sa famille pose problème.

«La personne va te demander combien d’enfants tu as. [Dans mon cas], des fois je vais dire trois, et pas cinq, parce qu’on va me dire que c’est beaucoup, mais c’est un non catégorique», déplore la femme de 29 ans.

«Ce n’est pas tous les propriétaires qui veulent de jeunes enfants», dit Mme Aleksanian.

La pandémie par ailleurs limite ses chances de visites. Mme Camara, qui réside en périphérie du quartier Chameran, doit se contenter de regarder les photos qui accompagnent les annoncent en ligne. Elle passe alors des soirées à scruter le web pour trouver une offre abordable. «Je reste sur Kjiji jusqu’à une heure, deux heures du matin pour faire des recherches», raconte celle qui est arrivée il y a plus de 10 ans au Québec.

Selon le profil sociodémographique de Saint-Laurent de 2016, 16,6% de la population laurentienne se trouve dans une situation de faible revenu.

30%

Un tiers des ménages investit 30% et plus de ses revenus dans son loyer selon le profil sociodémographique de Saint-Laurent, en 2016.

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