Nouvelle convention collective chez Bombardier
Sans contrat de travail depuis fin novembre 2014, les employés de Bombardier ont accepté à 92% dimanche la nouvelle convention collective, non sans concessions.
«Nous avons fait le choix de faire certains compromis pour l’avancement de l’industrie aérospatiale et afin de sécuriser le régime de retraite à prestations déterminées. Nous espérons en retour que l’employeur en sera conscient», a indiqué David Chartrand, coordonnateur québécois de l’Association des machinistes et travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA).
L’entente de quatre ans est rétroactive et devra donc être renégociée en 2018.
Elle comprend une augmentation de salaire de 6% étalée sur les trois prochaines années, mais également une hausse des cotisations au régime de retraite de 2,5% au total.
«Les employés auront une augmentation de salaire de 1,5% pour la nouvelle année qui débute, mais dès janvier une augmentation de la cotisation du même ordre, explique M. Chartrand. C’est donc dire qu’il ne toucheront pas un plus gros salaire pour l’instant.»
Investissement d’un milliard
M. Chartrand voit d’un bon œil l’investissement du gouvernement du Québec dans l’industrie aérospatiale, mais comprend aussi pourquoi le milliard donné à Bombardier suscite la controverse.
«S’ils ont réussi à trouver 1,3 milliard pour nous, il peuvent certainement en trouver pour l’éducation. Le Front commun le mérite autant», ajoute le coordonnateur de l’AIMTA.
La société en commandites crée par le partenariat entre Bombardier et Québec devrait permettre le maintien d’emplois bien rémunérés en province. «Les travailleurs vont redonner beaucoup d’argent en impôt qui pourrait être investi dans les programmes sociaux. À titre d’exemple, les syndiqués de Bombardier Aéronautique donnent à eux seuls environ 200 millions de dollars aux deux paliers de gouvernement», soutient David Chartrand.
L’argent investi permettra de poursuivre le développement de la CSeries qui, une fois mise en marché, pourrait contribuer à la création de nouveaux emplois. Bombardier s’engage également à conserver le siège social stratégique, financier et opérationnel à Saint-Laurent.