Le comptoir postal de Ville-Émard n’est pas vraiment un comptoir postal
Un résident du Sud-Ouest se bat pour faire savoir que le comptoir postal ouvert en mai à la boutique Alouette Multi Services n’offre pas tous les services d’un véritable comptoir postal.
À 76 ans, Armand Tremblay est bien déterminé à rétablir la vérité. Ce résident du quartier de Ville-Émard vient de déposer une plainte auprès de Postes Canada pour faire changer le nom du «supposé comptoir postal» de la rue Laurendeau. «Ce dépanneur vend des timbres et pèse des lettres. C’est correct, mais ce n’est pas un vrai comptoir postal avec tous les services d’un bureau de poste. Il faut le dire», explique l’actif retraité.
«Moi, j’ai l’auto et je n’ai pas de problème pour me déplacer. Mais ceux qui prennent les transports, les personnes âgées ou handicapées, c’est important qu’elles ne se déplacent pas pour rien», estime Armand Tremblay, évoquant la mésaventure vécue par l’un de ses amis quelques semaines auparavant. «Mon ami n’a pas d’auto et en plus il a de la misère à marcher à cause de sa jambe. Il s’est rendu sur place pour faire un mandat-poste, mais il n’a pas pu le faire, alors il y est allé pour rien.»
Cette histoire de nouveau bureau de poste dans le Sud-Ouest, est inexact. C’est un dépanneur nettoyeur qui offre des services, mais ça ne devrait pas porter le titre de comptoir postal ou de bureau de poste.
Armand Tremblay, résident du Sud-Ouest mécontent.
La boutique Alouette Multi Services, également dépanneur nettoyeur, a ouvert le service de comptoir postal début mai 2022. Elle ne dispose pas de rampe d’accès pour les personnes en situation de handicap ou avec des poussettes. Un argument qui apporte de l’eau au moulin des résidents mécontents qui espéraient obtenir un véritable comptoir postal dans leur quartier après les fermetures successives des comptoirs de Pointe-Saint-Charles et du boulevard Monk.
Clients mécontents
«Très régulièrement, des gens sont fâchés», raconte d’un ton désolé le responsable de la boutique Alouette Multi Services, Marcel Brière. «On accepte les colis déjà prépayés, mais on ne fait pas de lettre recommandée, de mandat de poste ou d’échange d’argent. On ne pèse pas les colis, mais seulement les enveloppes blanches et brunes, et on vend des timbres », explique-t-il.
On est un point de dépôt et de cueillette prépayé.
Marcel Brière, responsable de la boutique Alouette Multi Services.
«D’après moi, on s’est mal compris avec Postes Canada dès le départ. Nous, on pensait qu’on pourrait ouvrir un comptoir postal au complet, mais on n’a pas la superficie de 500 pieds carrés ni la rampe d’accès. Et il faudrait investir 50 000$ pour faire les travaux », précise le gérant, locataire des murs de son commerce. «On est vraiment désolés pour notre clientèle », conclut-il.
«Moi, je n’ai rien contre ce commerce. Je fais ça pour aider les gens et clarifier la situation, car j’ai peur que des personnes ne se déplacent pour rien», précise de son côté Armand Tremblay, qui espère que le commerce ne soit plus répertorié sur Internet comme un comptoir postal. En attendant, il tente de contacter le député de la circonscription de LaSalle-Émard-Verdun David Lametti pour trouver une solution.