«Éphémère Forever»: la Fonderie Darling célèbre ses 20 ans
La Fonderie Darling, emblème incontournable de l’art contemporain à Montréal, soufflera ses 20 bougies le 27 octobre prochain. Une exposition, Tu m’enveloppes et je te contiens, est présentée pour souligner l’anniversaire.
L’aventure improbable du centre d’arts visuels s’est amorcée en 2002, dans l’objectif de «fusionner le patrimoine, l’art actuel et le public», déclare Caroline Andrieux, fondatrice et directrice artistique de la Fonderie.
Vingt ans plus tard, celle qui se définit comme une «entrepreneure culturelle» peut dire «mission accomplie», alors qu’elle constate que le centre continue d’attirer un public jeune, curieux et diversifié en plus d’être un incubateur pour les créateurs d’ici et d’ailleurs.
Il est primordial pour la Fonderie de non seulement être un lieu d’exposition, mais aussi d’héberger des ateliers où les artistes peuvent créer, dans l’objectif de créer des ponts entre le public et les artistes. Les ateliers sont ouverts périodiquement au grand public «afin de montrer sur un même lieu la création, la production et la diffusion d’œuvres», précise Caroline Andrieux.
On veut mettre l’art à la portée du monde, au lieu que les gens viennent à nous.
Caroline Andrieux, fondatrice et directrice artistique de la Fonderie Darling
Le centre se veut une source d’inspiration artistique, un contrepoids au monde capitaliste dans lequel on vit où la performance et le pouvoir triomphent, selon sa directrice. «On veut inciter des jeunes à se dire que c’est une voie possible, de créer», déclare-t-elle.
Sa plus grande fierté est que la Fonderie Darling soit désormais bien établie, alors qu’elle a porté le projet à bout de bras pendant toutes ces années. «Je peux me dire que je peux partir demain, et que j’ai ancré le lieu dans une réalité», remarque la fondatrice.
Un lieu chargé d’histoire
Pourquoi celle qui s’est fait connaître pas des projets transitoires, comme l’Usine Éphémère et l’Hôpital Éphémère, s’est-elle enracinée dans l’ancienne Fonderie des frères Darling? «Comment refuser un lieu comme la Fonderie Darling?», répond Caroline Andrieux, le sourire aux lèvres.
La Fonderie était en activité de 1891 à 1991, au cœur de ce qui était le Faubourg des Récollets. La directrice artistique souligne que le Faubourg a déjà été le poumon économique du Canada. Elle se rappelle que dans les premières années suivant la reconversion, de nombreux anciens travailleurs de la Fonderie venaient voir les expositions, les remerciant d’avoir fait renaître le lieu où ils se sont donnés corps et âme.
Toujours aussi animée qu’il y a vingt ans, Caroline Andrieux ne manque pas d’ambition pour la Fonderie Darling. Elle espère voir l’espace évoluer d’ici 30 ans en un centre de recherche pour outiller le public pour l’aider à mieux comprendre l’art, tout en souhaitant qu’il demeure un repère pour les marginaux.
Tu m’enveloppes et je te contiens
Présentée jusqu’au 11 décembre prochain, l’exposition anniversaire met en valeur la nature historique et particulière de la Fonderie Darling, tout en soulignant son apport culturel des 20 dernières années.
«Une des grandes sources d’inspiration [des artistes], c’est la mémoire de Caroline [Andrieux]», explique Milly-Alexandra Dery, commissaire de l’exposition.
L’évènement se veut une exploration de la relation entre commissaires et artistes dans la mise en scène d’un vernissage. Son titre est tiré de la célèbre pièce de Jean Genest, Le Balcon.
Composée des œuvres de 10 artistes, Tu m’enveloppes et je te contiens exploite le bâtiment historique patrimonial dans son entièreté, incluant même un parcours artistique qui se déploie dans le sous-sol de l’édifice patrimonial, normalement inaccessible au public.
*La Fonderie Darling est présentement en campagne de sociofinancement, l’aide du public étant nécessaire pour assurer sa pérennité. Pour devenir membre ou donner, c’est ici.