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Les Ruches d’Art, l’art communautaire et thérapeutique

Les coordonnatrices de la Ruche d’Art à Concordia, Natalì Ortiz et Cynthia Cousineau. Photo: Métro Média - Lila Maitre

Depuis 2010, les Ruches d’Art, nées à Montréal, se sont développées dans plusieurs pays du monde. Le concept est simple: un lieu ouvre ses portes et fournit gratuitement du matériel artistique. Les ateliers incluent parfois la présence d’art-thérapeutes, qui assurent un espace sécuritaire d’écoute et de partage. Dans le cadre de la journée de la santé mentale le 10 octobre, Métro est allé rendre visite à la Ruche d’Art de l’Université Concordia.

L’espace dans le bâtiment EV de l’Université Concordia est calme et rassurant. Deux grandes tables trônent au centre de la pièce, pas loin des fenêtres qui donnent vue sur le centre-ville. À gauche, on voit un espace vert avec des plantes, qui ont survécu à la fermeture de l’université l’année dernière. À droite, une armoire et une salle offrent l’accès à du matériel artistique, dont la majorité provient de dons et de matériaux recyclés.

À l’une des tables, deux jeunes femmes sont concentrées sur leur production artistique; l’une peint, l’autre tricote. Natalì Ortiz et Cynthia Cousineau sont les deux coordonnatrices de la Ruche d’Art. Toutes deux ont gradué à la maîtrise en art-thérapie offerte par l’Université Concordia. Tous les lundis et mercredis, elles accueillent les étudiants qui souhaitent prendre un peu de temps pour créer, et, s’ils le désirent, parler avec les autres participants et les coordonnatrices.

Pour l’instant, il n’y a pas foule. L’Université Concordia reprend lentement ses cours et activités en présentiel, et est donc, en ce début d’automne, moins rempli qu’à l’accoutumée. Toutefois, la Ruche continue de proposer des ateliers en ligne, une habitude prise pendant le confinement.

Art et santé mentale

Les Ruches d’Art se distinguent d’un cours artistique. Ici, rien n’est imposé, l’art devient plutôt une manière de savourer le bien-être de créer, de rencontrer des gens et de libérer la parole. «Nous sommes tous égaux, tu n’as pas besoin d’être un expert pour venir. C’est plutôt l’idée que faire de l’art est thérapeutique», explique Natalì Ortiz. Même si les Ruches d’Arts ne prennent pas la forme d’un cours, le partage des savoir-faire permet de faire découvrir de nouvelles techniques artistiques.

En configurant un espace de groupe consacré à l’art, les Ruches sont un moyen de briser l’isolement social. «Pendant la pandémie, les Ruches d’Art ont beaucoup aidé les gens à se sentir moins isolés. Pendant qu’ils étaient confinés, ils ont pu se connecter avec d’autres personnes en ligne, pour faire de l’art et sociabiliser», soutient Cynthia Cousineau. Des ateliers pour les personnes âgées ont aussi été mis en place pendant la période de confinement.

De Montréal à l’international

L’art-thérapeute Rachel Chainey est présente lors des ateliers de la Ruche d’Art de l’Université Concordia. Il y a 11 ans, elle a participé à la naissance des Ruches, en compagnie de la fondatrice Janis Timm-Bottos.

Nous sommes en 2010 et l’art-thérapeute Janis Timm-Bottos est nouvellement professeure à l’Université Concordia alors que Rachel Chainey est sa chargée de cours. Une intervenante dans le logement social des Habitations Saint-Sulpice, à Ahuntsic, contacte le département d’art-thérapie de Concordia afin d’obtenir de l’aide dans la mise en place d’un atelier artistique communautaire. La professeure et son étudiante accompagnent la mise en place du projet, qui se déroule par la suite tous les vendredis. «Ça a permis de rapprocher des gens d’horizons différents qui vivaient peut-être avec un peu plus de méfiance envers les uns et les autres», souligne Rachel Chainey.

Le succès est tel que d’autres Ruches d’Art se développent dans les quartiers de la ville. «[Le terme ruche], c’est cette idée que, comme les abeilles dans une ruche, tout le monde travaille ensemble pour créer un bien commun», ajoute l’art-thérapeute.

Tout le monde peut mettre en place une Ruche d’Art dans son quartier, en proposant tout simplement un projet. Ainsi, telles des abeilles, les Ruches d’Art se sont tranquillement envolées à l’international. Aujourd’hui, on en retrouve aux États-Unis, en Europe, en Colombie et même au Japon.

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