Une église orthodoxe grecque en difficulté financière
L’avenir de l’église grecque orthodoxe Koimisis Tis Theotokou, complètement ravagée par les flammes en 2015 et nouvellement reconstruite, pourrait être menacé, en raison de factures impayées à des sous-traitants qui ont participé à la remise à neuf du lieu de culte.
Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, la communauté hellénique du Grand Montréal, propriétaire du bâtiment, avait reçu à l’époque 3,2 M$ de sa compagnie d’assurances pour le reconstruire. Mais, le coût des travaux, amorcés en septembre 2016, a dépassé le montant initial prévu d’environ 650 000$.
L’entrepreneur général et cinq sous-traitants ont effectué les travaux, mais sont toujours en attente du paiement que la communauté tente encore à ce jour tant bien que mal d’amasser.
Récemment, deux des sous-traitants engagés par la firme de construction Ecodomus ont pris des mesures légales et ont envoyé des lettres officielles de demande de paiement au groupe communautaire, lui allouant 60 jours à partir de début février pour payer les 250 000$ dus.
S’il n’y a pas de paiement effectué au cours de cette période, une action en justice pourrait être intentée pour forcer la vente du bâtiment, situé sur la rue Saint-Roch, dans Parc-Extension.
Paiement à venir
Bien consciente du problème, la communauté ne nie pas sa dette et affirme souhaiter trouver l’argent le plus rapidement possible.
«Nous sommes un organisme sans but lucratif, c’est difficile pour nous d’avoir un accès immédiat à un montant aussi élevé, affirme Achilles Nikopoulos, secrétaire de la communauté hellénique du Grand Montréal. On va rembourser, mais les sous-traitants devront encore patienter quelques semaines.»
Pour réussir à amasser la somme due dans un délai raisonnable, les propriétaires de l’église en sont à négocier avec leur institution financière pour faire un emprunt.
«Des activités de collecte de fonds seront aussi organisées en avril pour célébrer le 50e anniversaire de l’église», souligne-t-on.
Pour l’organisation, il n’est pas question qu’on en vienne à une fermeture.
«Je ne pense pas que les paroissiens laisseraient faire cela, c’est une église qui est appréciée et soutenue par toute une communauté de gens» souligne M. Nikopoulos.
Si tout va bien, M. Nikopoulos estime que la dette de 250 000$ pourra être payée d’ici quelques semaines.
«C’est la priorité, ensuite on s’attaquera au montant restant», conclut l’homme.
Président de la communauté hellénique pendant dix ans, le propriétaire de Construction Ecodomus, John Theodosopoulus, a pour sa part souligné ne pas avoir de crainte quant à l’honnêteté de l’organisation.
«Nous savons que la communauté cherche à résoudre son problème financier à court terme», a-t-il déclaré.
Même s’il se dit prêt à être patient, l’entrepreneur ne cache toutefois pas avoir hâte que tout soit réglé.
«Je suis pris entre les deux parties. Les sous-traitants ne sont pas trop ouverts à la discussion, mais d’un autre côté, je sais et je comprends que la communauté fait son possible pour amasser l’argent. J’ai hâte que ce soit terminé, c’est stressant», fait-il savoir.
Les deux sous-traitants en question, Vitrerie J.L. Inc. et Construction Michel Gagnon, n’ont pas répondu aux demandes d’entrevues de TC Media.
Bâtiment historique
Appartenant à la communauté hellénique depuis 1968, l’église Koimisis Tis Theotokou a été la première église grecque orthodoxe à être construite dans Parc-Extension. Une autre a ensuite été érigée tout près, à l’angle de l’avenue Champagneur et de la rue Saint-Roch.
L’incendie de l’église d’origine a eu lieu dans la soirée du 13 avril 2015. Les flammes ont attaqué le bâtiment historique, construit dans les années 1960.
Il aura fallu plusieurs heures à la centaine de pompiers présents pour venir à bout du brasier. Personne n’avait été blessé.
La violence du feu avait totalement détruit l’édifice, qui avait vite été déclaré comme étant une perte totale.