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ES1 adapte le jeu vidéo à la télé

iPad pavé tactile

Même si la popularité du sport électronique explose sur le web, le jeu vidéo de compétition est largement laissé de côté à la télévision. C’est ce que la chaine ES1, arrivée au Québec le mois dernier, souhaite changer.

Assis à son bureau au centre du plateau de télé du magazine Versus, le présentateur Ken Bogard discute avec ses coanimateurs d’un tournoi du jeu vidéo Super Smash Bros Ultimate, qui s’est déroulé à Copenhague au début du moins de janvier. La nouvelle serait passée inaperçue sur n’importe quelle chaîne de télé ordinaire. Mais les informations de ce type sont le pain et le beurre d’ES1, qui consacre 100% de sa programmation aux jeux vidéo de compétition.

«Le sport électronique est un véritable phénomène, qui est en pleine croissance. C’est pour ça qu’on lui consacre une chaîne», explique Nicolas Gicquel, directeur des contenus et de la programmation d’ES1. Il existe des chaînes sur le sport, le voyage, la nourriture et à peu près tous les sujets imaginables; il est donc normal d’offrir aussi des émissions aux amateurs de jeux vidéo.

Il y a néanmoins une différence de taille entre le jeu vidéo et les autres sujets. Les amateurs de sports électroniques sont en effet déjà très bien servis sur le web. Des milliers de parties sont par exemple présentées toutes les heures sur le service de diffusion Twitch. Certains jeux populaires attirent des centaines de milliers de spectateurs.

«Notre public est complémentaire à Twitch», précise Nicolas Gicquel. Le directeur rappelle d’ailleurs que, même si le service d’Amazon est populaire, la plupart des gens ne le regardent pas. «Notre but n’est pas de remplacer Twitch. Ça n’aurait pas de sens. On veut plutôt offrir quelque chose qui va chercher un public plus large», note-t-il.

Les formules adoptées par ES1 dans ses magazines, ses documentaires et ses émissions spéciales n’ont d’ailleurs rien à voir avec le service de diffusion.

On est beaucoup plus près de la couverture qu’une chaîne télé pourrait faire des jeux olympiques, par exemple.

«S’il y a une compétition de 20 heures, on ne va pas tout montrer, on va faire un montage des meilleurs moments», illustre Nicolas Gicquel.

Pour ce dernier, la télé influence même le choix des jeux qui sont présentés. Certains titres plus télégéniques, comme les jeux de course automobile, connaissent en effet plus de succès au petit écran que sur Twitch.

La même observation vaut pour les jeux de sport, qui sont après tout conçus pour rappeler leur diffusion à la télévision.

Quelque 800 000 spectateurs regardent ES1 tous les mois en France.

Reste maintenant à voir si les titres qui intéressent la France seront les mêmes qui plaisent au Québec. ES1 n’est pas fermée à l’idée de produire une émission locale pour régler la question, mais il faudra d’abord que le public soit au rendez-vous.

La chaîne de sports électroniques ES1 est accessible à la chaîne 157 (Bell) et 777 ou 220 (Vidéotron).

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