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Non, l’inspecteur viral n’est pas payé par la NASA: foire aux questions (et aux commentaires)

Au cours de la dernière semaine, l’inspecteur viral s’est attaqué à quelques histoires qui relèvent de la théorie du complot, ce qui lui a valu un bon nombre de questions et commentaires haineux. Il a donc décidé de répondre à tout ça en même temps (oui, l’inspecteur est paresseux). Il s’est dit que ça nous permettrait de mieux se connaître!

«T’es qui, toi?»

Je m’appelle Jeff Yates, je suis journaliste au journal Métro à Montréal depuis 2013. J’ai créé le blogue Inspecteur viral en décembre 2014 sur le site du journal. Dans la ligue de balle molle des médias, mon surnom est Cobra. Je ne me rappelle pas pourquoi. J’aime mieux les chiens que les chats. Je déteste le lait de coco, mais seulement dans les plats principaux; dans les desserts, c’est OK. Je suis bizarre de même.

«Comment peut-on être sûr que tu ne fais pas juste dire n’importe quoi?»

Bonne question, et très bon réflexe de remettre en question ce que vous lisez sur le web! J’essaie d’appliquer une démarche journalistique rigoureuse à tout billet de l’inspecteur viral. D’ailleurs, toute affirmation est accompagnée d’un lien, qui renvoie à une source où j’ai trouvé l’information. À défaut de trouver une information sur le web, je contacte généralement quelqu’un qui connait le sujet mieux que moi. C’est à vous de juger si ma démarche est crédible.

«Pourquoi t’écris toujours à la troisième personne comme un douchebag? Tu te prends pour un autre?»

😉 Non, pas vraiment. Cela découle plutôt du fait que le blogue Inspecteur viral se joue sur la mince ligne entre l’opinion et le journalisme de faits. De façon générale, les journalistes ne peuvent pas écrire au «je», à moins qu’ils offrent un témoignage ou qu’ils soient chroniqueurs. Les journalistes protègent leur impartialité en offrant seulement l’information et en faisant abstraction de leur opinion.

Il était clair depuis le début que l’inspecteur viral devait pouvoir donner son opinion sur le sujet pour que ça soit plus dynamique et amusant à lire (écoutez, il faut être un peu ludique pour faire compétition aux palmarès de photos de chats). Par contre, je n’étais pas vraiment à l’aise d’écrire au «je», puisque je ne voulais pas qu’on remette en question le travail journalistique derrière les billets. J’ai donc décidé d’écrire les billets en habitant le personnage de l’inspecteur viral (ce petit fin-finaud sarcastique qui sait «toute»), ce qui était, pour moi, un compromis acceptable.

Ça, et je trouve ça drôle d’écrire à la troisième personne comme un douchebag.

«Non mais… si les gens croient des affaires stupides sur internet, on s’en fout, non?»

Vous, peut-être, mais moi, non. La dégradation de la qualité de l’information sur internet devrait inquiéter tout citoyen qui croit que des décisions, qu’elles soient politiques, médicales, financières ou autre, doivent être basées sur la meilleure information disponible, libre de toute tentative de désinformation.

Bon, je l’avoue: le fait qu’on croit qu’un poisson mutant soit né à Fukushima (c’est faux) ne va probablement pas affecter grand monde. Mais des trucs du genre habituent les gens à consommer de l’information douteuse, et contribuent à augmenter la portée des sites de poubelles virales. Cela peut mener à toutes sortes de désinformations graves, comme toutes les fausses rumeurs à l’endroit des réfugiés ou à propos des vaccins. Ces fausses informations virales peuvent avoir un effet négatif sur notre société.

Mon but ultime est que les gens fassent plus attention avant de partager une information sur les réseaux sociaux (et, bien sûr, de démentir l’idée farfelue comme quoi un hot-dog est un sandwich).

«Tu nous prends pour qui? T’es clairement payé par les compagnies pharmaceutiques/la NASA/le gouvernement/McDonald’s/les Illuminati pour nous faire avaler leur désinformation!»

Désolé de vous décevoir, mais je suis un gars bien normal qui vit à Montréal sur un salaire de journaliste bien normal dans un appartement de grandeur assez typique. Le blogue Inspecteur viral est en fait un passe-temps, qui ne m’apporte absolument aucun revenu supplémentaire, mis à part quelques modestes cachets occasionnels pour passer à la radio. Pire, aucune compagnie ne m’a jamais envoyé un courriel, ni même offert un retweet pour me remercier d’avoir défendu leur marque. Ils sont cheap!

«Bien là. Si tu défends [entreprise X], c’est que tu les aimes, non?»

Non. Je combats la désinformation. Si on faisait circuler des fausses informations à propos du lait de coco (un aliment que je DÉTESTE), je défendrais le lait de coco. Promis, juré. J’ai déjà dénoncé des fausses informations à propos d’une terroriste, après tout. La désinformation, c’est non.

«Je ne te crois pas! Tu fais partie de la conspiration des médias pour défendre [cause X]!»

À ma connaissance, s’il y a une conspiration dans les médias, c’est d’avoir un besoin criant de chanter du Bon Jovi dans un karaoké après deux ou trois bières de trop. À part de ça… on entretient des relations amicales entre médias, mais autrement, on est toujours en compétition un contre l’autre. La meilleure manière de s’assurer qu’un journaliste se fâche, c’est de tenter de lui dire quoi écrire ou comment couvrir son sujet. Essayez-le un jour pour voir! Donc, non, les corporations n’entrent pas dans nos salles de rédaction pour nous dire quoi faire.

«Maudit vendu! T’es clairement de droite/de gauche/pour tel parti politique!»

Le fait que je reçoive autant de commentaires haineux de la gauche altermondialiste que de la droite libertaire devrait vous rassurer. Si ces deux extrêmes de l’échiquier politique remettent en question mon travail et m’accusent chacun à leur tour de défendre l’autre côté, c’est que je fais bien ma job. Les extrémistes ont souvent recours à la désinformation, et c’est pour ça qu’il est souvent question de ce genre de discours dans ce blogue. Tant qu’à moi, il n’est jamais acceptable de faire circuler de la désinformation, peu importe la justesse de sa cause (oui, oui, même si c’est pour défendre l’environnement).

«Pourquoi tu ne réponds pas aux commentaires sur ta page Facebook et sur tes articles? T’as peur de débattre avec nous?»

Non.

Écoutez, comme j’ai dit plus haut, Inspecteur viral est en quelque sorte un passe-temps professionnel, que j’accomplis en plus de mon travail régulier de journaliste. Mes articles reçoivent parfois plusieurs dizaines de commentaires. Je n’ai tout simplement pas le temps de répondre à tout.

De plus, je vais être franc: la section des commentaires n’est pas selon moi un lieu propice aux débats respectueux et éclairants. Je ne vais pas répondre aux accusations de faire de la désinformation, puisque mon travail parle de lui-même. Vous avez un problème avec un de mes articles et vous voulez m’en faire part? Envoyez-moi plutôt un message privé sur Facebook, ou encore un courriel au inspecteur.viral@journalmetro.com

Il m’arrive parfois de faire des mises à jour de mes articles après qu’un lecteur m’ait fait remarquer un erreur. Sentez-vous bien à l’aise de me contacter!

Bonne journée, et soyez sages avec vos partages!

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