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Juste une petite phrase

Qui a dit qu’on ne peut plus rien perdre quand on n’a déjà plus rien? On sait maintenant que c’est faux, archifaux. Il y a toujours un maudit étage au-dessous. Là où se trouve Haïti présentement. Là où le superlatif de la misère se réinvente à chaque instant.

Comme vous, j’assiste à tout ça d’ici. Impuissant. Limité à apprendre ce qu’il en est par le biais de la télé et des journaux. Sans pouvoir faire plus qu’envoyer des sous. En attendant, on observe ce qui arrive et surtout ce qui n’arrive pas. Quel chaos. Quel horrible chaos. Malgré l’énergie et les moyens déployés par les pays forts, l’opération sauvetage connaît des ratés effrayants.  

Pendant que ça va mal là-bas, il s’en trouve ici pour pointer du doigt. Vous les avez entendus. «Trop de journalistes, pas assez de médecins.» Comme si l’un empêchait l’autre d’exister… «Allez-vous enfin revoir votre code du bâtiment?» s’est fait demander le consul d’Haïti à Montréal. J’ignorais que c’était au consul de jouer de la truelle…  

Il y a aussi ceux qui remettent en question la pureté de la générosité de certaines grosses vedettes et des mégacorporations qui clament bien fort leur engagement financier. «Et s’il fallait que ça soit pour se faire du capital?»  Pis, ça? Vous comme moi, on ne retiendra rien du classement du championnat mondial de la charité…

Ce drame est insupportable. On pensait qu’on avait atteint un sommet d’expertise pour calmer la souffrance des autres. C’est surtout là que nous sommes déçus. Parce qu’il y a encore des situations qui nous échappent totalement et surtout, dont la solution semble échapper complètement à nos gouvernements. On ne sait pas quoi dire devant ce constat. Ça explique pourquoi il se dit peut-être n’importe quoi.

Pour le moment, je me contenterai de ne retenir qu’une phrase qui résonne en moi depuis quelques jours. Juste une petite phrase mais qui est tellement forte. Celle d’un évacué d’urgence, un p’tit gars de 5 ou 6 ans, pas plus. À sa descente d’avion, il a déclaré au reporter : «Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie.» Pauvre enfant. S’il savait à quel point il en a déjà beaucoup trop vu…

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