Omicron: Legault recule sur les rassemblements à Noël… encore
Après avoir «annulé Noël» en 2020, François Legault récidive en 2021. Le premier ministre a reculé sur le nombre de personnes autorisées dans les partys de Noël dans les résidences privées, qui passe de 20 à 10 personnes de trois adresses différentes.
M. Legault a tenu un point de presse en début de soirée pour «annoncer des mesures importantes en raison de l’augmentation des cas de COVID-19 et du nouveau variant Omicron». «Je n’ai pas des bonnes nouvelles», a-t-il lancé d’entrée de jeu. Le gouvernement ne jouera pas à la police dans les résidences, mais se garde le droit de le faire dans les restaurants et bars. Christian Dubé explique qu’il fait confiance aux Québécois.
Un party de Noël de dix personnes c’est possible, mais pas cinq partys de dix personnes.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé
L’objectif est de réduire les contacts sociaux de moitié. Ainsi, les capacités d’accueil autorisées pour bon nombre d’activités vont être diminuées. «On vise la réduction des contacts de 50%. La capacité dans les commerces, les salles de spectacle, les églises, les stades, les bars et les restaurants sera réduite à 50% dès lundi. Les partys d’entreprises, la danse et le karaoké sont interdits», a annoncé le premier ministre du Québec. Le maximum autorisé sera de 250 personnes.
Le gouvernement se donne la latitude d’agir avant lundi pour certains événements qui auront lieu en fin de semaine, comme c’est le cas pour le match du Canadien qui s’est déroulé à huis clos, jeudi soir.
Aucune mesure liée au couvre-feu n’est envisagée pour le moment.
La rentrée scolaire en présentiel pour le secondaire, le collégial et l’universitaire est fixée au 10 janvier. Les élèves du primaire ne voient pas leur date de rentrée bouger. Le port du masque en classe fait son retour.
Les compétitions et les tournois sont interdits, mais les activités et sports demeurent autorisés. L’ensemble des nouvelles consignes est disponible ici en détail.
L’histoire se répète
Quasiment à pareille date en décembre 2020, le gouvernement se devait de briser le contrat moral qu’il avait proposé aux Québécois à cause de la situation épidémiologique. Il était prévu de permettre les rassemblements pour les Fêtes. Aujourd’hui, l’engagement est à demi brisé, toujours à cause de la COVID-19 et de son variant Omicron, qui préoccupe tous les pays du monde.
Le premier ministre se retrouve ainsi dans le costume de celui qui apporte la mauvaise nouvelle pendant les Fêtes. «Je ne suis pas là pour faire un concours de popularité, je suis là pour essayer d’assurer la sécurité aux Québécois. Quand on demande aux Québécois de faire un effort, ce n’est pas pour me faire plaisir, c’est pour être capable d’éviter des conséquences graves pour les individus et l’engorgement de nos hôpitaux.»
Omicron pousse les autorités à tenter de minimiser les prévisions de hausse de cas et d’hospitalisations.
La situation a évolué rapidement
Le Québec, comme d’autres provinces canadiennes, voit le nombre de nouveaux cas augmenter en flèche. Les infections atteignent pour cette nouvelle journée le chiffre de 2736, soit 350 cas de plus que le chiffre de la veille, et 929 cas de plus que la semaine dernière. Les hospitalisations se situent à 305 dans la province.
Plusieurs provinces ont déjà annoncé un resserrement des mesures. Le Nouveau-Brunswick, par exemple, a suspendu les sports et les activités pour les moins de 12 ans et a devancé les vacances d’une semaine. Chez les 12 ans et plus, les compétitions sportives, les matchs et tournois sont suspendus, mais les pratiques restent autorisées sous certaines conditions.
L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a dit anticiper une augmentation substantielle du nombre d’hospitalisations au Québec, notamment à cause du variant Omicron, dans un rapport publié jeudi. Il y a moins de 10 jours, Québec assouplissait les mesures concernant les rassemblements familiaux pour le temps des Fêtes et permettait aux Québécois d’être au plus 20 personnes dès le 23 décembre. Mais les règles viennent de changer.
Jeudi, certains CIUSSS de l’île de Montréal ont fait savoir à Métro que leurs centres de dépistage tournaient à «plein régime», tant l’achalandage avait augmenté depuis quelques jours. La veille, le gouvernement fédéral a fait une sortie pour demander aux Canadiens de ne pas voyager à l’étranger. La situation devenant compliquée ailleurs dans le monde, le ministre de la Santé du Canada, Jean-Yves Duclos, s’inquiète de voir des compatriotes rester bloqués à l’étranger, car la situation évolue rapidement partout dans le monde.