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Le Québec entame un nouveau confinement partiel

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La pandémie pourrait faire gonfler le nombre de locaux commerciaux vacants à Montréal, notamment sur la rue Sainte-Catherine. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que plusieurs records de nouveaux cas de coronavirus ont été fracassés dans les derniers jours, le Québec entame aujourd’hui un nouveau confinement partiel. Voici ce que cela implique pour les Montréalais, les commerçants et la lutte contre la pandémie.

À partir d’aujourd’hui, tous les commerces jugés non essentiels doivent fermer leurs portes dans la province. Cette mesure, qui s’appliquera au moins jusqu’au 11 janvier, concerne entre autres les salons de coiffure et d’esthétique, les spas et tous les commerces de détail, comme les librairies, les bijouteries et les magasins de vêtements.

Selon l’Institut national de santé publique du Québec, les commerces de détail représentent le deuxième secteur parmi les différents milieux de travail où les éclosions de coronavirus sont les plus importantes dans la province. Celles-ci sont d’ailleurs à la hausse dans les différents lieux de travail depuis plusieurs semaines, notamment à Montréal.

«Dans une certaine mesure, [ce confinement partiel] va freiner les chiffres, mais ce ne sera pas suffisant. Ça devrait durer quatre semaines», estime la professeure agrégée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Roxane Borgès Da Silva. C’est justement ce qu’appréhendent les commerçants: un prolongement de cette pause forcée.

«On est sûr du début [de ce confinement partiel], mais on n’est pas sûr de la fin», résume l’analyste principal à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Francis Bérubé. Ce dernier déplore d’ailleurs que Québec n’ait pas prévu dans son décret d’autoriser les commerces de détail à offrir le ramassage à la porte de leurs produits pendant ce confinement partiel.

Réduire la transmission

Dans les derniers jours, la province a fracassé plusieurs records de nouveaux cas quotidiens de COVID-19 pour atteindre un seuil inégalé de 2349 nouvelles infections en 24 heures, jeudi.

«Si on veut continuer à être ouverts pour les affaires, tout le monde doit faire preuve de collaboration. Ce qu’on souhaite, c’est de pouvoir ouvrir les commerces le 11 janvier tout en étant certains que ça aura eu un impact pour diminuer la courbe [des infections]», plaide le président de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal, Billy Walsh, qui appréhende une hausse importante du nombre de locaux commerciaux vacants sur les artères de Montréal.

Plusieurs commerces peuvent toutefois continuer d’accueillir des clients. C’est d’ailleurs le cas des magasins de grande surface, comme Walmart et Costco. Ceux-ci devront toutefois fermer leurs allées dédiées à des produits non-essentiels.

«Avec cette annonce-là, une des bonnes nouvelles, c’est que les grandes surfaces n’auront pas un avantage sur les PME en continuant de vendre toutes sortes de produits non essentiels», salue M. Bérubé, qui avait déploré cette iniquité pendant la première vague, le printemps dernier.

Rassemblements interdits

Les Montréalais devront se contenter de célébrer Noël et le jour de l’An avec les proches qui vivent sous leur toit. Une personne qui vit seule pourra toutefois se rendre dans un autre ménage autant de fois qu’elle le souhaite pendant le temps des Fêtes, à condition que ce soit toujours la même bulle familiale.

«J’espère tellement que les gens vont respecter les consignes de non-rassemblement. C’est vraiment primordial», martèle Mme Borgès Da Silva, qui se montre «inquiète» face à la hausse des hospitalisations et les soins intensifs «qui débordent» dans plusieurs hôpitaux.

«C’est inquiétant parce que là, on est vraiment à la limite de la capacité maximale de notre réseau de santé.» -Roxane Borgès Da Silva, experte en santé publique à l’UdeM

Par ailleurs, alors que plusieurs Québécois partent dans le Sud malgré les contre-indications de Québec et d’Ottawa, la Santé publique décourage la population de se déplacer d’une région à l’autre de la province pendant le temps des Fêtes.

Activités extérieures

Ce confinement partiel ne signifie toutefois pas que les Montréalais devront rester à la maison pendant deux semaines. Au contraire, la Santé publique encourage la population à aller prendre l’air. Plusieurs activités extérieures, comme le ski de fond, la raquette et le patinage, peuvent toujours avoir lieu, à condition de respecter les règles sanitaires en vigueur.

La Ville de Montréal offre d’ailleurs à ses résidents âgés de 18 ans et moins de louer gratuitement différents équipements dans ses grands parcs, cet hiver.

Le confinement partiel à Montréal, en bref:

Ce qui demeure ouvert:

  • Tous les commerces jugés essentiels. Il s’agit notamment des épiceries, des pharmacies, des quincailleries, des animaleries et des dépanneurs. La Société des alcools du Québec et la Société québécoise du cannabis continuent aussi d’opérer.
  • Les services professionnels de soins de santé, comme la physiothérapie et les dentistes, demeurent accessibles.
  • Les garderies demeurent ouvertes, bien que la Santé publique recommande aux parents de garder leurs enfants à la maison, si possible. L’école à distance s’applique aussi depuis le 17 décembre pour le primaire et le secondaire.
  • Les restaurants peuvent continuer d’offrir des plats à emporter et d’effectuer des livraisons.

Ce qui ferme:  

  • Tous les commerces jugés non-essentiels. Il s’agit notamment des salons de coiffure et d’esthétique, des spas, des librairies, des bijouteries et des détaillants de vêtements.
  • Les centres commerciaux ferment, mais doivent garder leurs aires de circulation ouvertes pour accéder aux commerces essentiels entre leurs murs.
  • Les employés de bureau des secteurs public et privé doivent faire du télétravail.

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