GNL et tramway: la crédibilité du BAPE remise en question
Des organismes remettent en question la crédibilité du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) en raison de ses prises de position dans les dossiers de GNL Québec et du tramway dans la Capitale-Nationale.
«Le BAPE mérite mieux que la mauvaise comédie qui nous a été servie jusqu’à présent.»
La phrase conclut une lettre envoyée récemment à Philippe Bourke, président de l’organisme d’évaluation environnementale. Signée par cinq groupes, dont La Planète s’invite au Parlement et le Mouvement Québec indépendant (MQI), elle déplore l’attitude du BAPE dans l’étude du projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
«Nous avons le sentiment que le processus actuel est vicié à sa base même: refus d’étudier l’ensemble des GES qui sont cruciaux dans le débat sur la crise climatique, refus d’agir sur la division artificielle du projet en deux maillons qui ne sont pas viables l’un sans l’autre, restriction de la parole citoyenne», ajoute-t-on.
En octobre dernier, les cinq mêmes organismes avaient effectué une sortie fracassante pour exiger le départ immédiat du président de la commission du BAPE sur GNL, Denis Bergeron. À leurs yeux, les liens passés de M. Bergeron avec l’industrie pétrochimique le disqualifiaient de ce poste.
Le président du BAPE avait refusé d’accéder à leur demande.
Et le tramway?
La fondatrice du MQI, Martine Ouellet, qui a également été ministre des Ressources naturelles sous Pauline Marois, ne s’en voit pas découragée. Elle ajoute d’ailleurs à ses doléances la gestion du BAPE sur le réseau structurant de Québec.
Selon elle, l’organisme fait preuve d’«inconstance» et d’«incohérence». «Dans le dossier du Tramway, les commissaires refusent de prendre position car ils veulent encore plus d’études», s’insurge-t-elle.
«Où est la gouverne de cette institution qui fait même des envieux à travers le monde?» – Martine Ouellet
Au début du mois, le BAPE avait demandé aux promoteurs du tramway de retourner à la table à dessin. Ils arguaient notamment que toutes les options modales n’ont pas été étudiées et que le tracé actuel ne rejoint pas suffisamment les banlieues.
L’équipe des communications de l’organisme a refusé de commenter les propos de ces cinq groupes, lundi.
Le rapport du BAPE sur GNL Québec doit, lui, atterrir sur le bureau du ministre de l’Environnement en janvier prochain au plus tard.