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Bye Bye 2016: retour à la simplicité volontaire

Bye Bye 2016 Photo: ICI Radio-Canada Télé

Nous y sommes – la page est tournée sur 2016 avec la diffusion du Bye Bye annuel, samedi soir, un premier sous la direction de Simon-Olivier Fecteau et son équipe.

Verdict rapide: le changement fait du bien à tout le monde, autant aux comédiens qu’aux téléspectateurs qui affichaient une certaine fatigue par rapport au style plus visuellement chargé de l’ancienne direction à la barre du dernier grand rendez-vous télé de l’année.

Si vous me permettez l’emprunt au monde du sport, le Bye Bye de cette année était, à défaut d’un coup de circuit, un solide double dans l’allée qui soulève quand même la foule présente.

Des bons coups avec un bon rythme et, surtout, une cohésion dans l’écriture qui se voyait à l’écran. L’utilisation de la récurrence de certains sketchs aidant, on ne se sentait pas envahi par de multiples propositions dans tous les sens. On avait plutôt l’impression de regarder une bonne émission humoristique à la télé et on sentait la signature de Fecteau et de son second Jean-François Chagnon des Appendices.

La conscience du médium et l’utilisation intelligente de celui-ci seront d’ailleurs ce que l’on retiendra de ce Bye Bye 2016.

Reposant moins sur l’utilisation d’effets spéciaux lourds et de prothèses envahissantes, ce Bye Bye était plutôt un retour à la source d’une certaine façon à la caricature plus grasse, plus assise sur les textes des éditions d’antan.

Ainsi, il y avait moins de reprises de vidéoclips et de films et c’était fort apprécié.

On pourrait reprocher au Bye Bye 2016 de ne pas avoir de mordant, mais est-ce vraiment un défaut? Il y a toujours le défi de rassembler le plus vaste public possible avec cette émission et, pour ce faire, c’est plus efficace d’éviter les nuances – on dessine au crayon gras et on s’amuse.

Ça paraissait d’ailleurs à l’écran que la troupe s’amusait avec les situations pondues par l’équipe d’écriture.

Reste alors l’option de trancher en fonction de ses goûts personnels. Les blagues ne plairont pas à tous, mais on peut dire sans se tromper que cette utilisation de la simplicité volontaire de l’équipe, comme on le fait avec les émissions de peu de moyens qui ont formé l’œil derrière la caméra de Fecteau et Chagnon, est une direction judicieuse pour cette revue de fin d’année.

C’était la première édition du «Bye Bye de Fecteau» et je ne serais pas déçu de le revoir à la barre l’an prochain. Rien ne retroussait cette année, il n’y avait pas de propositions risquées, mais ce n’est pas plus mal.

On peut aussi faire de la télévision sans forcément prendre position ou envoyer des messages. On effleurait timidement la grogne populaire, parfois maladroitement, sans jamais s’enfoncer trop loin.

Prudence, retenue et bon goût.

Petit bémol cependant sur le sketch «Féministe et nue» qui, à mon humble avis, puisait un peu trop dans l’image véhiculée de la «féministe frustrée» qui permet à des chroniqueurs intolérants de casser du sucre sur le dos des voix dissidentes qui ne se contentent pas de l’ordre établi.

Pour le reste, je dis chapeau à l’équipe du Bye Bye et à l’an prochain.

MENTION HONORABLE à l’équipe de ALT, sur Vrak, qui nous a offert la meilleure revue de l’année à la télé samedi. Allez y jeter un œil, ça vaut le détour, il y a des petites perles dans cette heure de télé et, là aussi, une petite dose des Appendices avec deux des membres du groupe.

C’est peut-être ça le grand secret télé de 2016: saupoudrer un peu d’Appendices sur votre émission et elle gagnera en qualité. Prenez des notes, oubedon militez pour la création d’un nouvel IPL dans Unité 9 campé par Jean-François Provençal.

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