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«Nomadland»: plongée dans le quotidien des nomades

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Frances McDormand dans «Nomadland» Photo: Collaboration spéciale
María Estévez - Metro World News

Après avoir remporté le Lion d’Or à la Mostra de Venise, le prix du public au Festival international de film de Toronto et les plus prestigieux prix au dernier gala des Golden Globes, Nomadland, qui raconte l’histoire d’une femme qui quitte sa petite ville pour voyager dans l’Ouest américain, arrive enfin sur nos écrans.

Métro a discuté avec l’actrice Frances McDormand et la réalisatrice Chloé Zhao de ce western contemporain indépendant, adaptation d’un livre de Jessica Bruder, qui pourrait remporter plusieurs Oscars.

S’il y a une femme qui continue de briller dans des rôles qui dépeignent la classe ouvrière américaine, c’est bien Frances McDormand. En plus d’incarner le rôle de Fern, elle est également productrice de Nomadland.

«En tant que productrice, la chose la plus importante que j’ai faite a été de lire le livre de Jessica Bruder et de découvrir Chloé Zhao, indique-t-elle à Métro. À l’origine, je ne devais pas jouer dans Nomadland, Linda Mae devait être l’actrice principale. Mais une fois que j’ai décidé de jouer Fern, j’ai dû laisser mon rôle de productrice pour vraiment me concentrer sur mon personnage.»

Aux États-Unis, une tranche de la population vit sur la route, dans les stations de train et dans des espaces ouverts. Ils sont trois millions à se déplacer d’un endroit à l’autre dans des maisons mobiles et 90% d’entre eux ont plus de 55 ans.

Fern est une de ces nomades. Son nom fait référence à une plante vasculaire sans graines ni fleurs, ce qui représente parfaitement la protagoniste de ce récit lyrique imaginé par Chloé Zhao.

«On ne voulait pas que le public s’en fasse pour Fern, mais plutôt qu’il soit excité à l’idée de mener une vie imprévisible, qu’il se sente confortable avec la possibilité de se donner comme défi de vivre ce mode de vie.» -Frances McDormand, actrice

«Lorsqu’on était sur la route, j’ai découvert qu’il y a deux catégories de nomades de personnes: les purs et durs, qui ont choisi ce style de vie après avoir vécu toute leur vie dans des maisons, et les autres, qui ont opté pour ce ce mode de vie après la crise financière de 2008 et qui souhaiteraient avoir à nouveau avoir un domicile fixe», soutient la réalisatrice.

Le tournage de Nomadland a pris plus de temps que l’habituelle période de deux mois. L’équipe du film a dû voyager dans cinq différents États pendant plus de quatre mois.

Un visage, un paysage

Dans ses précédents films The Rider et Songs My Brothers Taught Me, Chloé Zhao utilise le paysage comme élément pour ancrer le personnage et ses émotions.

«Ayant grandi dans des villes, je me suis longtemps sentie privée de la nature. Maintenant, je réalise que j’en ai besoin. Quand on vit dans une voiture, on est exposé à la nature, qu’on le veuille ou non. Je pense que la nature nous force à être humbles et remet en perspective tout ce qui se passe dans nos vies», explique-t-elle.

«Quand j’ai tourné Three Billboards Outside EbbingMissouri, en 2017, un critique a écrit que regarder mon visage était l’équivalent de visiter un parc national. J’ai adoré ça. Il y a quelque chose de particulier à propos d’un visage vieilli qui met le paysage en perspective et fait en sorte qu’on s’y identifie», affirme Frances McDormand.

«En vieillissant, j’ai découvert qu’en tant qu’actrice, je dois d’être dans le bon environnement. Pour moi, ce n’est pas le béton et la brique, mais la poussière. Chloé a une certaine connexion avec le cycle de la vie humaine et l’exploration d’un groupe d’aînés nomades fait aussi partie du paysage.»

L’actrice explique aussi que malgré qu’elle se soit imprégnée de chaque personnage qu’elle a incarné au cours de ses 38 années de carrière, Fern de Nomadland lui a demandé beaucoup plus. «Ce film m’a forcée à vivre dans le présent.»

«Chloé et moi avons créé la base du personnage de Fern ensemble. Je suis comme elle, je viens du même endroit. La différence entre ma propre vie et celle de Fern est que j’ai été capable, à l’âge de 17 ans, de quitter la classe ouvrière américaine rurale dans laquelle je suis née et de ne plus jamais regarder en arrière. Ce que j’ai commencé à 17 ans, elle le fait à 61 ans», explique-t-elle.


Nomadland

Au cinéma et sur le service Star de Disney+ dès le 9 avril

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